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27/03/2021
Servants to the tide
SERVANTS TO THE TIDE
 
SERVANTS TO THE TIDE est un projet imaginé par le multi-instrumentiste Leonid RUBINSTEIN, en charge de la guitare, de la basse et des claviers, sans oublier la composition. Appuyé par le chanteur Stephan WEHRBEIN et par le batteur Lucas FREISE, notre homme revendique de proposer un Doom Metal épique inspiré par WHILE HEAVEN WEPT et ATLANTEAN KODEX. Loin donc des charges puissantes à la CANDLEMASS et d'un quelconque monolithisme.

Effectivement, l'écriture propre à SERVANTS TO THE TIDE combine des éléments essentiels au Doom Metal avec des particularités bienvenues. Parmi les éléments traditionnels, on constate l'aspect massif des riffs et la lenteur des tempos. Cependant, on est immédiatement conduit à nuancer. Certes les riffs offrent un visage rugueux et austères mais le mixage ne leur confère pas un rendu en mode chape de plomb ; rythmiquement parlant, le tout demeure amplement aéré et on serait plus proche d'ailleurs d'une sonorité générale héritée du Heavy Metal classique, avec des lignes de basse audibles et des solos mélodiques. Concernant le tempo global, on ne risque assurément pas l'excès de vitesse, mais jamais on ne ressent d'effet de monotonie car les changements de rythmes abondent, assurant une animation dynamique de tous les instants.

Cette variété dans les rythmes, et donc dans les structures, implique une imbrication pensée et maîtrisée de séquences successives, certaines relevant du Doom, d'autres du Heavy Metal, d'autres enfin de tendances plus mélodiques, posées, délicates : guitare acoustique, claviers... Rien d'inédit mais ces arrangements apportent un plus évident. C'est particulièrement vrai et efficace dans les deux compositions qui excèdent huit minutes, à savoir North Sea (magnifique pièce) et A Servant To The Tide.

Reste à valider la qualité de la prestation vocale, élément essentiel dans un dispositif se revendiquant du Doom Metal épique. Certes, Leonid RUBINSTEIN ne possède pas l'organe le plus agile, ni le plus puissant. Pour autant, il anime très convenablement son registre clair et médium, avec des modulations tenues, des harmonies vocales, et même quelques passages caverneux.

On trouve sur ce premier album des réussites, des éléments encore en développement, mais on se doit de saluer la saine ambition du groupe, qui, en sus d'avoir retenu un type de Doom exigeant, cherche à en proposer une mouture suffisamment personnelle. Voilà qui nous promet de futurs développements discographiques passionnants.

Vidéo de A Wayward Son's Return : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 27 mars 2021