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22/04/2021
Spiral castle
MANILLA ROAD
 
La plupart des albums de MANILLA ROAD connaissent successivement des rééditions en format CD ou vinyle, à telle enseigne qu’il est parfois complexe de s’y retrouver. Ainsi, Spiral Castle est initialement paru en 2002 sur Iron Glory records ; dès 2003, le label italien Black Widow records lance une version vinyle, augmentée de l’inédit Throne Of Lies. C’est cette version qui se voit offrir une nouvelle chance vinylique chez High Roller, prétexte pour évoquer cet album qui, à mon sens, fait partie des meilleurs de la seconde partie de carrière du groupe.

Resituons le contexte. En 1992, le guitariste et chanteur Mark SHELTON travaille sur un autre projet que MANILLA ROAD, THE CIRCUS MAXIMUS, dont l’album sort, sous pression de la maison de disques de l’époque, sous le nom de… MANILLA ROAD !!! Ulcéré, le leader met son groupe mythique en pause pendant quelques années ; les concerts locaux finirent par reprendre mais le silence discographique dura jusqu’à l’année 2001 qui voit paraître l’album conceptuel Atlantis Rising, auquel Spiral Castle succède donc assez rapidement, avec une nouveauté notable, la présence officielle au micro du Bryan PATRICK. Roadie, puis chanteur live, notre homme apporte un timbre plus rauque et grave, complémentaire des intonations nasales du boss. Complètent l’effectif le batteur Scott PETERS et le bassiste Mark ANDERSON.

Comme à l’accoutumée, MANILLA ROAD affiche ses éléments identitaires les plus marquants : le chant nasal de SHELTON, déjà évoqué, ses riffs en rafale, ses solos grinçants et volubiles et le goût pour les compositions épiques. Spiral Castle comporte quelques morceaux relativement compacts et directement efficaces, dûment équilibrés entre puissance et mélodie (Shadow, Seven Trumpets, l’instrumental introductif Gateway To The Sphere). Pour autant, ce sont des formats conséquents qui dominent ; en témoignent deux compositions de plus de sept minutes, le titre éponyme culmine à plus de huit minutes, tandis que l’imposant Merchants Of Death frôle les onze minutes. Au menu, des riffs majestueux ou nerveux, des breaks mélodiques, des accélérations foudroyantes (qui ne versent pas dans le Thrash pas très maîtrisé de Out Of The Abyss) et des textes abreuvés de mythologies (réelles ou imaginaires). Hélas, comme toujours, le son est passablement sec, le mixage un peu confus, avec une perte de puissance et de clarté à la clé. Mais cela n’a jamais rebuté les fans du groupe, à défaut de permettre d’en gagner de nouveaux…

Sans effets de manche inutiles – comprenez : pas d’orchestrations pompeuses, pas d’effets pseudo-cinématographiques -, MANILLA ROAD était parvenu à créer un excellent album de Metal épique, toujours aussi personnel et il serait de bon goût de le (re)découvrir. Dépêchez-vous, le tirage est limité à 500 exemplaires.

Vidéo (non officielle) de l’album : cliquez ici
Alain
Date de publication : jeudi 22 avril 2021