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08/05/2021
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10,000 YEARS
 
Formé début 2020 à Västerås en Suède, 10,000 YEARS est une aventure rythmée. En effet, dès le mois de juillet le groupe sort son premier EP-onyme fort bien accueilli par la critique et, moins d’un an plus tard, en juin 2021, arrive le LP très sobrement intitulé II.
Cette fureur de créer repose sur la triplette de « co » (connaissance, connivence et cohésion) entre Erik PALM (Guitare) et Alex RISBERG (Basse, chant) tous deux issus de PIKE, auxquels s’est adjoint Espen KARLSEN (batterie) rentré dans le groupe comme une main dans un gant.

Quand j’ai entendu le nom du groupe j’ai craint qu’il ne fût en rapport avec le nanard préhistorique qui s’intitule 10.000 mais Alex m’a rassuré : « Non, c’est en hommage à HIGH ON FIRE, le titre d’un morceau sur leur premier album ».

Revenons à II. L’album est une émulsion épicée de Stoner, Sludge et Doom Metal. La basse creuse le sol, la batterie bien lourde plante des pieux et les riffs de la guitare copieusement chargés de distorsion et de réverbération finissent de m’enterrer. Ajoutons à cela les chants déchirants et plaintifs par la voix très tendue d’Alex et j’ai vite fait de me retrouver dans une ambiance plus noire que le fond d’un puits de mine de charbon par une nuit sans lune.

Mes amis ! Les paroles n’arrangent rien à l’affaire. Vraie suite du EP, l’épopée malheureuse de la mission Albatross se prolonge à travers le temps et l’espace, dans un monde d’heroic fantasy peuplé de cauchemars antiques, de Spinosaurus Egypticus, de morts ressuscités et de sorciers pan-dimensionnels chevauchant des orignaux volant aux sabots de braise. Si vous envisagiez ce coin pour des vacances en famille, abandonnez l’idée ou souscrivez une excellente assurance.

Amateur de sons cristallins et de MAO (Metal Assisté par Ordinateur), passez votre chemin. En effet, le mixage a été confié au grand Tomas SKOGSBERG du Studio Sunlight (le temple du Death suédois – ENTOMBED, DISMEMBER, THERION…) et ce n’était pas pour qu’il tricote de la dentelle : c’est du brut, de l’underground certifié 100% naturel et sauvage.

Bien qu’il y ait un ou deux titres que je trouve trop prévisibles, les autres recèlent d’excellentes surprises :
Gargantuan Forest et son passage de basse qui se situe entre 20 et 40 Hz, au-dessus duquel démarre un solo de guitare hurlante me fait frémir.
Je suis stupéfait par l’intro à fond la caisse de The Mooseriders – le travail instrumental du trio est de haut vol. Après quoi la rythmique devient pesante alors que la guitare continue à se gaver de doubles croches, créant une mélodie à deux niveaux. Superbe construction !
Arf ! Avec Angel Eyes et son démarrage façon TROUBLE (mes chouchous !), ils me prennent par les sentiments, je me vois à l’école des fans en train de brandir mon panneau [10] !
J’adhère totalement à March Of The Ancient Queen grâce à son excellent thème, ses variations inattendue et la délicieuse partie de guitare finale d’Erik. Idem pour Dark Side Of The Earth qui clôture l’album en beauté.

Dans l’univers du metal sombre, 10,000 YEARS me fait l’effet d’un groupe dont on entendra parler encore longtemps, comme quoi leur nom est bien trouvé. Pour clore cette chronique du II, je dirais juste que je suis déjà impatient d’entendre le III.


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teaser II : Clique ici
Pumpkin-T
Date de publication : samedi 8 mai 2021