17 / 20
16/05/2021
Odyssey
VOKONIS
 
En 2019, nous avions écrit le bien que nous pensions du troisième album de ce trio suédois, Grasping Time (cliquez ici). Pour Odyssey, les trois musiciens de VOKONIS - ici renforcés aux claviers par l'expérimenté Per WIBERG (OPETH, SPIRITUAL BEGGARS, KAMCHATKA, KING HOBO, MOJOBONE, CANDLEMASS... - affirment plus ouvertement leurs ambitions progressives. Avec la moitié des compositions affichant des durées conséquentes (entre sept et presque treize minutes), le champ est effectivement libre pour multiplier les breaks, les changements de tempo et de rythme, avec le batteur Peter OTTOSSON qui développe un jeu puissant et complexe, très dense, quoique sachant faire preuve de pondération et de subtilité quand cela s'avère nécessaire. Bien que les lignes de basse développées par Jonte JOHANSSON soient elles aussi collées à ces changements de schéma, elle n'en apporte pas moins l'essentiel de l'épaisseur du Metal de VOKONIS, avec leurs sonorités très métalliques et grondantes.

Reposant sur un dispositif rythmique combinant puissance et agilité, le jeu du guitariste Simon OHLSSON témoigne d'une grande maîtrise et d'une versatilité salutaire. Un instant, le bonhomme peut sortir un riff basique et tranchant, pour ensuite se lancer dans un solo très mélodique et progressif, tout en subtilité. On apprécie tout particulièrement le dialogue intense qu'il mène avec les claviers de Per WIBERG sur l'épique et long morceau conclusif, Through The Depths : pas de démonstration technique mais une orgie de feeling et une merveille de progression dramatique.

Le domaine vocal est indéniablement un champ de contrastes marqués. Manié alternativement au sein d'un même morceau par le guitariste et le bassiste, il se fait franchement guttural et brutal, puis posé et mélodique. Le résultat se fait certes efficace mais on ne peut s'empêcher de trouver le procédé trop systématique, un peu comme si VOKONIS n'acceptait pas encore tout à fait de minorer franchement le versant extrême au profit de son penchant progressif plus attractif, plus susceptible également de receler une marge de progression.

A cette réserve près, Odyssey porte plutôt bien son titre, tant il nécessite des écoutes successives et attentives pour s'imprégner, non pas seulement du souffle général, mais du fourmillement de détails et de nuances.

Vidéos de Blackened Wings cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 16 mai 2021