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10/11/2021
La bibbia 50th anniversary
IL ROVESCIO DELLA MEDAGLIA
 
En 2020, ce groupe injustement oublié (en France du moins) de la scène progressive des années 70 avait donné une seconde vie à son troisième album, le plus connu de tous, Contaminazione, grâce à la captation d’un concert (relire ici : cliquez ici). C’est au tour du premier album, La Bibbia, paru en 1971, de se voir offrir une seconde jeunesse, avec ce réenregistrement par la formation actuelle. Laquelle ne comprend plus qu’un seul membre originel, le guitariste Enzo VITA. Entouré d’une équipe en partie rajeunie et diablement affûtée, notre homme livre une version revivifiée de ce qui reste l’album le plus Hard des trois lps enregistrés dans les années 70.

Là où la version d’origine de cet album conceptuel sur la Bible souffrait d’une production faiblarde, cette mouture affiche une bien meilleure allure, avec un son plein, clair et puissant (même si on aurait apprécié une batterie un poil plus costaude). Par conséquent, les compositions se trouvent mieux mises en valeur, à la fois au bénéfice de la facette progressive et du versant Hard. Concernant la part la plus dure, les rythmiques sont souvent conduites de manière dynamique, la guitare sait se faire mordante et délivre des solos vifs et brillants. Pour l’identité progressive, les structures regorgent de breaks, de changements de rythmes et de tempos, les claviers vintage s’en donnent à cœur joie, certains passages prennent ostensiblement une tournure orchestrale. On salue notamment les lignes de basse véloces, parfaitement audibles dans le mixage. Le souffle dramatique qui parcourt l’album colle au concept, riche en épisodes marquants : la Création du monde, le Déluge, la destruction de Sodome et de Gomorrhe, le Jugement dernier…

Dans cette tornade instrumentale, le chanteur (et claviériste) Nicola COSTANTI tire son épingle du jeu avec son registre clair et médium, dûment modulé et expressif, évitant les tics et les excès des chants Hard et Prog. Le choix de l’italien comme langue ne représente en aucun cas un handicap, se prêtant aussi bien aux lignes énergiques qu’aux plages plus tempérées. A l’instar de la version anglaise de Contaminazione sortie en 1973, le groupe fait l’effort de proposer dans le CD pas moins de trois morceaux chantés en anglais, l’auditeur pouvant s’amuser à effectuer les comparaisons qui amènent à juger le chant aussi crédible dans une langue ou dans l’autre.

Cette sortie anniversaire ne s’adresse pas uniquement aux nostalgiques d’antan, mais s’avère tout à fait recommandable pour tous les fans de Hard progressif.
Vidéo d’une captation live amateur : cliquez ici
Alain
Date de publication : mercredi 10 novembre 2021