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21/11/2021
More mileage
THE MILEAGE
 
Ah, le sympathique groupe que voici, le bel album que voilà ! THE MILEAGE ? Soit trois musiciens Danois et un chanteur américain, le quartette se basant à Copenhague et ayant déjà commis en 2016 un premier album, It’s Not The Years, It’s The Mileage. Chaque membre du groupe ayant déjà pas mal roulé sa bosse et possédant des influences différentes, la musique que propose THE MILEAGE se caractérise par une diversité bienvenue, parfois au sein d’une même composition. Le groupe s’y entend pour manier le Hard Rock estampillé 70’s, avec riffs généreux, solos de guitare économes en notes mais généreux en feeling bluesy, rythmique musculeuse. En la matière, le combo ne prétend rien réinventer mais assume cet héritage avec classe et maîtrise. En témoignent le Boogie bitumineux de Don’t Lean Your Shit On Me – Part 1 en ouverture d’album, suivi de la Part 2 en mode Hard mid-tempo totalement accrocheur, le nerveux et accrocheur The New Faith, le lent et lourd Extinction Is Forever.

Fort heureusement, il ne s’agit pas que d’un exercice de style Hard rétro ou Classic Rock, puisque les compositions regorgent de marqueurs Blues, et même d’une nette tendance Folk et Americana. Ainsi, Post Worker Blues est un long et succulent Blues acoustique, tandis que Leader Of Men et Holding On sont porteurs d’un Rock subtil sous-tendu de Folk. La poignante ballade Changing Games adopte une trame foncièrement Folk & Country, avec la bonne dose d’électricité menaçante et un gros travail sur les harmonies vocales : une splendeur ! Plus tendue quoique sans excès, Will To Learn équilibre à merveille la sécheresse intelligente de la section rythmique, avec un canevas acoustique et à nouveau un gros boulot d’arrangements vocaux. Encore plus nerveux, Dreary Days In The Job Jungle alterne couplets relativement dépouillés et refrains sous-tendus par des riffs électriques, un solo de guitare acoustique se trouvant bousculé par des riffs sévères.
A ce stade, il faut véritablement saluer la maîtrise, la variété et la versatilité du guitariste Steffen NIELSEN, ainsi que de la section rythmique composée de Newtron DODD (batteur et chœurs) et de Klaus BAAGØE (basse et chœurs), le tandem faisant montre d’une capacité d’adaptation louable.

Part essentielle de l’identité de THE MILEAGE, le chant de Dennis HOLMBERG n’est pas pour rien dans la réussite de cet album. L’homme possède un timbre assez particulier, nasal, animé d’un trémolo dramatique, oscillant entre registres médium et grave, il se montre capable d’exprimer de façon vibrante et subtile des émotions puissantes, toujours servies avec une retenue qui permet l’indispensable subtilité. Ponctuellement renforcé par des arrangements ô combien pertinents (chœurs, harmonies, chant féminin), il s’avère systématiquement pertinent, compromis idéal entre efficacité mélodique, expressivité dramatique et mâle rugosité.

A l’arrivée, l’auditeur jouit d’un album haut en couleurs, chaleureux et varié, parfois très direct, souvent ouvert à la subtilité. Un régal, qui valide le rapprochement d'univers musicaux fort différents, validant ce qu'avait tenté dans les années 80 et 90 DRIVIN' N' CRYIN', soit le charme canaille du Hard Rock et l'authenticitédu Blues et du Country Rock. Comme si John MELLENCAMP et Bob SEGER avaient rejoint Johnny CASH pour mieux plonger dans une piscine électrifiée.
Alain
Date de publication : dimanche 21 novembre 2021