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23/12/2021
1349
MEMORY GARDEN
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1349 est le sixième album des Suédois de MEMORY GARDEN. Sachant que le groupe s’est formé en 1992, que le premier album, Tides, est paru en 1996, plusieurs conclusions s’imposent. Premièrement, MEMORY GARDEN n’est pas précisément un champion en matière de productivité. Deuxièmement, les membres du groupe font preuve d’une sacrée abnégation et d’une passion intacte pour s’accrocher, trente ans après la formation du groupe, sans que jamais le succès n’ait été au rendez-vous. Concernant le premier point, j’objecterai volontiers préférer les formations qui privilégient la qualité à la quantité. Quant au second point, quoi de plus admirable que des musiciens non professionnels, encore et toujours motivés et animés par leur passion initiale ?!
Pour ma part, j’ai découvert MEMORY GARDEN grâce à leurs second et troisième albums, respectivement Verdict Of Posterity (1998) et Mirage (2000), lesquels connurent une certaine exposition du fait de leur parution chez Metal Blade (label qui allait les signer à nouveau pour Doomain en 2013). A une époque où les groupes de Doom Metal étaient denrée rare, j’avoue que ces deux albums représentèrent des oasis bienvenues. Pour autant, on peut légitimement se poser la question de l’insuccès persistant de ce groupe persévérant. Là où le groupe fondateur CANDLEMASS se consacra à l’établissement des principes du Doom épique, là où SOLITUDE AETURNUS reprit le flambeau quelques années après avec sa personnalité. Quoique fondamentalement proche de cette veine du Doom épique, MEMORY GARDEN ne s’y réduisit jamais, ce qui compliqua forcément son identification par le public. En effet, le groupe a toujours équilibré ses appétences pour le Doom épique par de francs apports en provenance de la meilleure tradition du Heavy Metal (notamment au niveau des guitares très travaillées et mélodiques) et du Metal progressif (le FATES WARNING initial vient souvent à l’esprit). Le fait est que ce refus de se cantonner aux stricts préceptes du Doom épique perdure sur 1349. Cet album conceptuel, tournant autour de l’épidémie de peste noire qui ravagea l’Europe au 14ème siècle, comporte certes son lot de rythmiques trapues et de tempos pesants. En termes de lourdeur et d’épaisseur, les riffs assument leur poids en plomb, tout en demeurant redoutablement tranchants. Les solos de Simon JOHANSSON s’inscrivent dans la meilleure tradition du Heavy Metal, en combinant vélocité, feeling, progressivité et limpidité. Qui plus est, les introductions et les nombreux breaks rythmiques privilégient des plages plus apaisées, riches en arpèges lumineux, pourvoyeurs d’atmosphères mystérieuses de bon aloi. Sur le plan vocal, le chanteur originel Stefan BERGLUND n’a rien perdu de sa splendeur, ni de sa versatilité. Pratiquant avec justesse, ferveur et force, un registre médium, fréquemment enrichi d’incursions plus hautes, il se plaît à moduler de manière dramatique et sensible (encore et toujours cette référence à FATES WARNING), sans se trouver dépourvu au niveau de la puissance quand le versant instrumental se fait épais et impérieux. Son chant peut sans équivoque attirer les amateurs de Heavy Metal et de Power Metal. En outre, il faut impérativement saluer le soin apporté aux arrangements vocaux, le batteur, le bassiste et le guitariste rythmique contribuant à des chœurs harmonisés très convaincants. A noter que la chanteuse Josefin BÄCK intervient ponctuellement, ainsi qu’elle le fît sur Marion, titre issu de la toute première démo du groupe en 1993. Simon JOHANSSON, chanteur de WOLF, concourt également avec talent au morceau éponyme. Ce soin apporté tant aux lignes vocales qu’aux refrains et aux chœurs confère indiscutablement une dimension accrocheuse qui fit défaut par le passé. A ce stade, je ne saurais trop conseiller aux fans de CANDLEMASS, SOLITUDE AETURNUS d’une part, de MERCYFUL FATE et KING DIAMOND d’autre part, de FATES WARNING et LIZZY BORDEN enfin, de se plonger encore et encore dans cet album, brillamment mis en son par le vétéran Dan SWÄNO. Vidéos de 1349 cliquez ici et de The Empiric cliquez ici
Alain
Date de publication : jeudi 23 décembre 2021 |