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Chronique
WEEDPECKER - Iv : the stream of forgotten thoughts

Style : Hard Rock
Support :  MP3 - Année : 2021
Provenance du disque : Reçu du label
8titre(s) - 39minute(s)

Site(s) Internet : 
WEEDPECKER FACEBOOK
WEEDPECKER BANDCAMP

Label(s) :
Stickman Records
 (18/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 12/01/2022
Une splendeur de heavy rock rétro, riches en influences et en saveurs variées
Il faut bien l’avouer, je n’avais jamais écouté la moindre note de musique émanant de WEEDPECKER avant la parution de ce quatrième album paru début décembre 2021. En l’occurrence, il faut admettre que mon avis à propos de cet album sera forcément très personnel, tant il me surprit, tant il convoqua des influences diverses, que j’ai moi-même eu à connaître, découvrir et à apprécier en tant que fan de musiques Rock depuis la fin des années 70. En effet, en tant que jeune fan en 1979-80, je fus davantage porté sur le Hard Rock, le Heavy Metal et le Punk, que sur l’exploration de la décennie précédente et même plus avant. C’est ainsi qu’il fallut attendre quelques années, la maturité venant, pour découvrir et apprécier, non seulement les fondements du Hard Rock, mais encore plus les indispensables prolégomènes du Blues Rock et du Rock psychédélique, puis le Rock progressif, typiques de la seconde moitié des années 60 et de la première moitié de la décennie suivante.

Dès les premières notes de No Heartbeat Collective, on se trouve propulsé dans un groove intense et nerveux. Avec une basse en pleine posture lead, épaisse et volubile - digne héritière des attitudes de Jack BRUCE (CREAM, ultérieurement membre éphémère de WEST, BRUCE & LAING, puis de BLT avec le guitariste Robin TROWER). La conjugaison magique de la technicité et de la vibration rythmique vitale s’avère, tout au long de l’album un axe indispensable et essentiel, à la fois paroxystique dans la recherche de la puissance, et susceptible de s’adapter aux subtiles nécessités de chaque morceau. Bien entendu, la batterie ne concède rien à la marque sèche du temps mais s’octroie subtilement des marges de manœuvre qui lui permettent d’insuffler du dynamisme et du groove.

La guitare, tour à tour acerbe et fuzzy – couvrant quasiment tous les registres possibles, distordus ou mélodiques, se montre au four et au moulin, alignant les riffs addictifs quand il le faut, fréquemment les arpèges hypnotiques et les solos si typiquement psychédéliques, avec notes tenues et réverbérées, sans aucune perte de feeling. On peut sans férir évoquer l’héritage de Jimi HENDRIX, mais il faut lui adjoindre l’évocation du très mésestimé Robin TROWER. Lequel fut représenta le versant relativement musclé du fort britannique groupe PROCOL HARUM. Durant les années 70, notamment après qu’il eut pris sa liberté par rapport à PROCOL HARUM, TROWER fut souvent réduit au statut de vil copiste du maître HENDRIX, alors même qu’il en développait une exégèse particulièrement subtile et sensible. Fort heureusement, c’est cette dimension qui se retrouve peu ou prou dans ce quatrième album des revivalistes quasi-fondamentaux de WEEDPECKER.

Pourquoi préciser accolé à quasi-fondamentaux, ouvrant la voie à revivalistes ? Tout simplement parce que, une fois passé outre son patronyme grossièrement allusif et ironique, le groupe intègre avec force et subtilité, une bonne part des intrants psychédéliques appliqués au Rock et à la Pop Music dès la fin de la première partie des années 60, ce qui complexifie amplement le champ d’action et donc de définition.

C’est ainsi que l’on se trouve, d’entrée de jeu, culbuté par le versant le plus musculeux de CREAM, de Jimi HENDRIX, de BLUE CHEER, le tout parfaitement assumé du point de vue de l’interprétation, tant technique qu’émotionnelle. Les facilités techniques contemporaines permettent à la fois de de rendre grâce aux agressions grasses et agressives, et aux velléités plus mélodiques, fussent-elles troubles.

Seulement, la démarche de propre à WEEDPECKER ne saurait se résoudre à un simple travail de copiste, si pointilleux soit-il. Sûrement faut-il investir tout autre chose dans IV : The Stream of Forgotten Thoughts, en conformité parfaite avec son titre ambitieux. A savoir une conjonction d’influences issues des années 60 et 70, respectées et réinterprétées en fonction des développements stylistiques ultérieurs ou des savoir-faire contemporains. Ainsi, les harmonies vocales limpides évoquent forcément l’esprit des années 60 et sa prolongation dans les années 70. Les changements de rythme et de thèmes incessants rejoignent explicitement le patrimoine du Rock progressif des années 70. La finesse mélodique des guitares et des harmonies vocales ne manqueront pas d’évoquer une formation des 70’s comme NEKTAR. Les guitares jumelles sur fond de contretemps rythmiques de Endless Extensions Of Good Vibrations éveilleront la sympathie des fans d’IRON MAIDEN. L’épaisseur rythmique, typique depuis les années 2000 (que l’on relève notamment sur No Heartbeat Collective) confère un timbre contemporain à l’ensemble, sans rien sacrifier aux inspirations passées, de toute façon flagrante.
Ajoutons une dimension, à un album qui en conjugue déjà plusieurs, et de fort belle manière. Quand bien même les huit compositions s'étagent sagement entre trois et à peine plus de six minutes, le groupe n’en trouve pas moins le moyen d’insérer intelligemment – sans aucune cuistrerie, ni volonté démonstrative – des ruptures de rythmes, de tempos et d’ambiances, qui concourent habilement à dynamiser l’ensemble, autour d’un objectif principal : la lisibilité mélodique et rythmique. A la clé, nous tenons un album lumineux, d’une sincérité flagrante, d’une maturité impressionnante, qui plus est profondément addictif.

S’inspirant brillamment du Blues Rock électrifié, du proto-Hard Rock, du Rock psychédélique, du Rock progressif, WEEDPECKER parvient à former un trait d’union magistral entre la fin des années 60 et notre époque, en proposant une musique d’une sensibilité vibrante, aussi technique que palpitante, aussi percutante que mélodique. A la fin des années 60, sur la côte ouest des Etats-Unis, on appelait cela a gathering of tribes et, ma foi, utopie ou illusion, cela avait fière allure. Merci à WEEDPECKER de ne pas l’avoir oublié.

Vidéo non officielle de l’album : cliquez ici
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Pumpkin-T Le jeudi 13 janvier 2022

Ville : MARSEILLE
Je valide cette chronique à 200% ! Nous avions classé cet album second au doom chart de décembre, il n'y a pas de hasard. Un sacré album, vraiment.
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