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02/07/2022
Where madness dwells
IRONFLAME
 
En 2020, le troisième album de ce combo originaire de l’Ohio, Blood Red Victory (chez Divebomb records, cliquez ici), m’avait franchement conquis. Depuis ses débuts, le groupe emmené par le chanteur Andrew D’CAGNA ne prétend rien d’autre que pratiquer un Heavy Metal de tradition, ultra-classique, héritier des grandes heures de JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN ou ACCEPT (vous pouvez ajouter, au hasard, HELLOWEEN, LIZZY BORDEN ou RIOT à partir de 1993). Comme des centaines de groupes de par le monde, les uns singeant de manière fétichiste les plans et le son (défaillant) des années 80, les autres adoptant une approche plus musculeuse dans la production, assez proche du Power Metal. Encore une fois, avec Where Madness Dwells, D’ CAGNA - qui a par ailleurs enregistré, comme à l’accoutumée, tous les instruments, en plus de ses lignes de chant ! – parvient à restituer ses influences, sans que l’interprétation et la mise en son (production et mixage) ne sonnent passéistes. Au contraire, on retrouve encore une fois cette approche fraîche, vivifiante, au service de compositions concises, solidement charpentées.

Une fois de plus, on mesure l’efficacité jamais démentie de ces petits riffs secs et teigneux, on savoure le pouvoir attractif des plans de guitares jumelles et les solos aussi techniques que mélodiques, ces rythmiques de prime abord très simples et efficaces, soudainement animées par un changement de rythme ou de tempo. D’ailleurs, les huit compositions (à noter que la version CD en comporte deux de plus !) offre un panel varié, entre titres lents propices aux ambiances travaillées (essayez le rampant et poignant A Funeral Within), tempos médiums efficaces (Kingdom Of Lies, Everlasting Fire) et morceaux plus enlevés, redoutables à l’impact (Ready To Strike, Under The Spell), parfois propulsés par un souffle discrètement épique (The Phantom Flame). Une composition comme A Curse Upon Mankind alterne habilement des envolées frissonnantes et des séquences plus prosaïquement tranchantes, l’intérêt du tout résidant dans l’agencement dynamique des contrastes.

Impossible de ne pas réserver un chapitre particulièrement dédié au chant d’Andrew D’CAGNA. Evoluant dans un registre majoritairement clair et médium, le bonhomme est capable de moduler sans recourir à de pénibles acrobaties démonstratives, entre intonations plus graves et montées plus hautes, avec parfois de moments de crispations plus rauques. Sur le splendide et martial titre éponyme, il est objectivement difficile de ne pas penser aux prestations de Bruce DICKINSON datant du 21ème siècle : quelle maîtrise, quelle maestria !

Nous sommes bien d’accord que Where Madness Dwells, pas plus que ses trois prédécesseurs (ni même les nombreux successeurs que l’on espère) ne vont révolutionner le Heavy Metal. Cependant, si je devais faire découvrir le Heavy Metal à un.e novice, je préférerais donner à écouter Blood Red Victory ou Where Madness Dwells, plutôt que les derniers albums respectifs de JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN ou ACCEPT. Dans le cas présent, on saisit à pleins sens la passion électrisante qui anime ce genre musical et qui suscite une dévotion d’acier chez un public sans cesse renouvelé au fil des décennies. Oui, j’ose affirmer que les derniers albums d’IRONFLAME sont référentiels, sans pour autant être pionniers ou novateurs. Le Heavy Metal, c’est ça, c’est IRONFLAME !

Vidéo de Kingdom Of Lies : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 2 juillet 2022