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02/10/2022
Sleeping giant
SLEEPING GIANT
 
Le trio barcelonais SLEEPING GIANT s’est formé il y a deux ans et nous propose aujourd’hui (en téléchargement seulement) un premier mini-album 5 titres éponyme dans un registre stoner / grunge / metal.

Vous connaissez peut-être mon attrait pour le rock brut de décoffrage. J’adore la sensation de lancer un album dans mon salon et de sentir les musiciens présents dans la même pièce que moi. C’est vraiment cette expérience directe qui caractérise l’écoute de cet album. Je pousse le volume à un niveau plus qu’honorable et je me reçois le son copieusement distordu de la guitare dans la tête et la section rythmique basse/batterie dans le ventre. Tels des défenseurs d’un rock traditionnel labellisé « bio », ici je me prends des pains strictement composés de farine, d’eau, de levure et d’une pincée de sel : zéro adjuvant électronique, zéro transformation chimique au mixage, zéro traitement antiparasites en post-production, zéro colorant en dehors du rouge sang de la pochette.

Le géant endormi est un farouche partisan de la filière courte du producteur au consommateur. Dit autrement, ce souci d’efficacité va se retrouver sur tout l’album, des compositions jusqu’au design, en passant par le son : morceaux trapus, rock direct, instrumentation réduite à l’essentiel. C’est un mini-album idéal pour nettoyer vos conduits auditifs de toute cette cochonnerie électronique, informatique et synthétique qui aurait pu s’y accumuler : un album oreilles-détox par excellence, qui réduira probablement de moitié les risques de cancer du marteau et de l’enclume. Poussé à haut niveau, le fuzz est aussi reconnu pour limiter la repousse des disgracieux poils des oreilles par crémation.

Les trois gaillards sont clairement là pour jouer ce qu’ils aiment : des gros riffs plus ou moins inspirés du moule sabbathien, sur des rythmes implacables. Sur les têtes d’amplis, tous les boutons sont dans la zone rouge : la guitare crépite, la basse bastonne sévèrement et la batterie finit le broyage des os sans aucune chance d’y réchapper. La voix médium est énergique mais avec une amplitude assez limitée et surtout, je regrette que la ligne de chant soit un peu trop systématiquement remplie de notes qui traînent en longueur, j’aurais préféré moins de rondes et plus de noires. Ceci étant dit, c’est chacun son style, n’est-ce pas ?

Pour ce qui est des compos, je suis assez fan de morceaux bien pêchus tel que le titre d’ouverture, Sleeping Giant (de l’album Sleeping Giant par le groupe SLEEPING GIANT… ça me dit quelque chose, ce genre de coïncidence, pas vous ?) ou bien, par le martellement groovy d’Acid Crow. La facture doom de Killmasters me plait – très iommiesque, celui-ci. De Witchcraft, je retiens surtout ce petit décrochage calme à la quatrième minute qui permet à un solo mélodique de prendre son envol. J’avoue que le titre de clôture, Stoned, dans lequel entre une dimension un tout petit peu plus psychédélique me va très bien également.

Grâce à ce mini-album, à défaut d’originalité, SLEEPING GIANT offre une authenticité certaine qui plaira sans aucun doute aux amateurs de stoner traditionnel et de manière plus étendue aux fans de heavy rock cru.

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SLEEPING GIANT est composé de :
- Steve STALEY, guitare et chant ;
- Noe HUERTA, batterie ;
- JD, basse.

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Extrait de Sleeping Giant :
- Sleeping Giant : Cliquez ici !
- Killmasters : Cliquez ici !
Pumpkin-T
Date de publication : dimanche 2 octobre 2022