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01/12/2022
Forgotten mansion
WITCHFINDER
 
Après Hazy Rites, second opus sorti en 2019 (cliquez ici), le quartette auvergnat de Sludge Doom WITCHFINDER nous propose le successeur, Forgotten Mansion, un opus riche de cinq titres, qui affiche une durée excédant les trente-six minutes, comme du temps du vinyle !

En l’occurrence, la démarche adoptée par WITCHFINDER s’avère d’autant plus intéressante que, si elle reprend fort logiquement le style développe jusqu’à présent, le groupe prend soin d’introduire des variations intéressantes, qui ont pour mérite de varier le propos général et de proposer des veines à explorer plus avant dans le futur. En somme, les quatre compères ne dérogent pas à leur conception d’un Doom Metal massif, épais, avec une batterie qui tape très fort et très sec (Thomas DUPUY aux baguettes), des lignes de basse grondantes à souhait (Clément MOSTEFAI à la forge) et des riffs de guitare bien crasseux, comme on les aime chez les cousins du Sludge (Stanislas FRANCZAK au haut fourneau). Comme à l’accoutumée, les durées respectives des cinq compositions s’échelonnent du raisonnable (deux titres respectivement au-dessus de cinq et de six minutes) au franchement costaud (deux autres au-dessus des huit minutes), avec un arbitre au-dessus de sept minutes. De tels formats donnent tout loisir de dérouler des rythmiques éreintantes et hostiles, tout en prévoyant quelques breaks effectués en mode pachydermique. Les amateurs de CONAN ou ELECTRIC WIZARD trouveront de quoi s’infliger des séquences masochistes !

En parallèle, si le son global demeure rugueux, sale et méchant, le mixage assure une clarté relative, laquelle permet de distinguer quelques touches un poil moins radicales. Tout d’abord, l’adjonction qu’un quatrième membre, à savoir Kevin RAECKE aux claviers, introduit forcément des couleurs inédites à l’arrière-plan, avec un rendu spectral pertinent. Toujours en passe de se trouver enseveli sous les épaisseurs rythmiques, le chant prodigué par le bassiste Clément me semble plus animé que par le passé, avec même quelques harmonies flottantes, qui exhalent des vapeurs psychédéliques de bon goût. De même, la guitare décoche quelques inserts aux mélodies simples mais incisives (à la PARADISE LOST, pour donner un repère), voire quelques plages relativement apaisées. Dans le genre, le splendide final du titre de clôture, The Old Days, permet une splendide combinaison guitare limpide et claviers en mode orgue.

En somme, WITCHFINDER est parvenu à produire son changement dans la continuité. Vivement la suite de cette évolution…

Vidéo de Ghosts Happen To Fade cliquez ici
Alain
Date de publication : jeudi 1 décembre 2022