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25/12/2022
Geminii
GEMINII
 
Bon, c’est pas tout ça mais il va falloir inventer une étiquette spéciale pour GEMINII. Comment pourrais-je qualifier cet étrange stoner made in Normandie - du Stoner-Charden ? Non, sérieusement, GEMINII est un quartet qui nous vient de Caen avec un premier EP-(onyme) au positionnement très personnel. Vous me connaissez, je vais éviter de répéter ce qu’il y a sur leur page Bandcamp comme font les chroniqueurs-boîtes-aux-lettres et je vais plutôt vous raconter ce que mes oreilles ont entendu.

Il était une fois, Megalomania. Bim ! Ce morceau ouvre les hostilités sur un riff trapu appuyé par un batteur qui ne fait pas semblant de taper – j’aime ça. La voix se pointe alors, criant à travers la brume d’un écran de filtres soutenue par une basse au gros son qui continue de porter le riff. En un peu moins délirant et tout aussi puissant ce morceau sonnerait comme du VOSKOD. Bref, une ouverture qui me plait.

La deuxième plage, avec parasol et crème à bronzer, nous propose un titre à la mélodie sucrée – amis diabétiques n’ayez crainte, c’est sucré mais juste ce qu’il faut. Ce Pull The Trigger est construit comme du prog avec ses changements de rythmes et d’ambiances, ses subtilités dans chaque recoin. Ah tiens, le chant apparaît sans filtre, belle voix claire, joliment mélodique. Un morceau très agréable qui se termine par une sympathique montée en puissance.

Le bassiste s’était tellement fait remarquer sur les deux premiers morceaux que ses copains l’ont autorisé à commencer le troisième titre tout seul et le bougre n’hésite pas une seconde à lâcher la bête. Il en profite même pour charpenter Drive Me Away dans son ensemble. A mi-chemin, le titre s’envole en une délicieuse jam psyché. Ce qui est étonnant ici, c’est une mélodie vocale très modern-metal en alternance avec du psyché ou du riffage bien serré sur la fin. Sans doute mon titre préféré du EP, avec Megalomania.

Je n’ai pas trop compris la prise de son du dernier titre. Pourquoi avoir repiqué la batterie avec un seul micro dans une salle de bain ? (J’exagère un peu, hein !) En même temps, cela donne un petit côté intimiste à l’intro. Sur Anything Anyone j’ai surligné en jaune fluo dans ma tête les interventions de guitares vraiment bien menées avec ce motif fleuri à une minute et le joli petit solo à mi-course. Juste pour me faire plaisir, le final bien écrasant me laisse avec la banane.

Voici un débiout’album qui donne envie de connaître très vite la suite !
Sinon, concernant l’étiquette, je ne sais pas trop… il y a du post-à-peu-près-tout, du alt-quelque-chose et du modern-certainement, mais en gros c’est un astucieux mélange de stoner et de prog avec une touche de psychédélisme.

Ah ! J’allais oublier. Pourquoi deux i à la fin de GEMINII ? Certains disent que c’est le pluriel italien de geminio (les Gémeaux de l’horrorscope, quoi) comme dans un scenario, des scenarii. Et puis il y a ceux qui disent que c’est en raison du cri des groupies dès que les bogosses apparaissent sur scène : « Geminiiiii ! ». Comme on dit à Pise : je penche pour la seconde explication.


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GEMINII est composé de :
- Julien, guitare et chant ;
- Emile, batterie ;
- Thomas, guitare, claviers, theremin ;
- Marsouin, basse et chœurs.


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Extrait du EP Geminii :
- Megalomania : Cliquez ici ! Et en plus, grâce à ce clip vous comprendrez la pochette zarbi de l’album.

Pumpkin-T
Date de publication : dimanche 25 décembre 2022