Voilà qui n’est pas commun ! Le groupe suédois BLACK CAT MOAN a sorti son premier album, sans titre, en 1991 ; trente-deux ans plus tard paraît le second album. A ce rythme, nous serons à l’hospice ou au cimetière quand paraîtra le troisième disque ! Cependant, ne boudons pas notre plaisir car BLACK CAT MOAN pratique un Hard Rock de tradition absolument délicieux. La plupart des morceaux sont ramassés, délivrés en mode mid-tempo, appuyés par une section rythmique carrée mais groovy ; outre des lignes de basse épaisses et claquantes, il faut saluer le jeu au fond du temps du batteur originel Bo ÅSTRÖM.

Sur ce canevas inexorable mais rebondi, viennent se poser des riffs secs et tranchants, tout juste rehaussés par des solos incisifs, délicieusement bluesy, chauds comme la braise, parfois en slide chaloupée, le tout administré par le guitariste Jörgen LANTTO. En voilà un qui a compris qu’on peut jouer à l’économie, en privilégiant le feeling, sans pour autant perdre en puissance et en tranchant.
Autre survivant de l’époque originelle, le chanteur Lars ISAKSSON charme par son registre médium, son timbre voilé, légèrement éraillé. Sans en faire des tonnes, le bonhomme impulse suffisamment d’intonations expressives pour se faire systématiquement expressif, avec un résultat gouailleur et attachant. Evidemment, les refrains se trouvent bien souvent repris en chœurs virils.

Alors, oui, la formule est ultra-classique, évoque le Hard Rock australien de AC/DC période Powerage et Highway To Hell, THE ANGELS, voire par moments ROSE TATTOO, ainsi que le groove félin du grand AEROSMITH (comprenez à l’époque de Toys In The Attic et Rocks). Rien de neuf, mais un excellent moment à passer, avec toutefois une surprise en clôture d’album, à savoir une reprise lumineusement mélodique et dynamisée du titre Lonely You, originellement publiée en 1974 par le combo britannique BADFINGER sur son cinquième album sans titre : un choix d’esthètes !

Diantre, que cet album sans prétention, mais ô combien sincère, efficace et chaleureux fait du bien, par ces temps moroses ! Voilà de quoi se rappeler pourquoi on a succombé à ce type de Rock…

Vidéo de Departure : cliquez ici

Alain
Date de publication : samedi 4 février 2023