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26/05/2023
Crimson & stone
VERMILION WHISKEY
 
En 2017, en chroniquant le second album des Louisianais de VERMILION WHISKEY, le solide Spirit Of Tradition (relire : http://www.metal-integral.com/chronique.do?chronique_ID=5792&groupe=vermilion-whiskey&album=spirit-of-tradition), je soulignai la productivité d’un groupe qui avait publié son premier opus, 10 South, l’année suivante. Propos prématurés car Crimson & Stone n’assure la continuité qu’après plus de cinq ans de hiatus discographique. Quoiqu’il en soit, on constate rapidement que VERMILION WHISKEY tout à la fois demeure fidèle à sa recette de base et se montre de surcroît capable de l’améliorer. Commençons par rappeler la recette de base…

Les compositions de VERMILION WHISKEY relèvent fondamentalement du Hard Rock classique, tel que défini dès les années 70, avec notamment des structures assez classiques (intro, couplet, refrain, on recommence en laissant de la place à des solos de guitare bluesy), une allure entre lenteur et mid-tempo et, surtout, un goût jamais démenti pour des riffs secs et tranchants. Sauf que le groupe a pris soin d’ajouter une section rythmique épaisse et rebondie, pourvoyeuse d’un groove menaçant, à mi-chemin du Stoner et du Sludge ; saluons ici le travail tour à tour austère, intense, lourd et étonnamment dynamique de messieurs Wade PERKINS (batterie) et Jason DECOU (basse) délivre à tout instant. Également Sludge, voire Doom, ces riffs énormes que Thaddeus RIORDAN et Ross BROWN assènent avec une force littéralement aplatissante. Ajoutons le chant d’ours mal léché de RIORDAN, rauque, souvent vindicatif, parfois chaleureux, toujours modulé afin de demeurer expressif.

Depuis Spirit Of Tradition, on sent que VERMILION WHISKEY a mûri sa formule, comme un bon whisky traditionnel, vieilli en fût. On sent par moments une subtilité inédite s’exprimer, le meilleur exemple étant l’instrumental sensible Interlude. Entre deux rythmiques pesantes et autres riffs agressifs, on peut admirer l’abattage du guitariste soliste Thaddeus RIORDAN, dont on a déjà loué les capacités abrasives, qu’il faut contrebalancer par des compliments sur sa maîtrise des solos typiques du Blues psychédélique entre 1965 et 1975, ainsi que sur sa capacité à ponctuer des arrangements plus mélodiques, gages d’aération d’un ensemble qui pourrait paraître uniforme.

Si l’on tente de lister les ingrédients de la recette de VERMILION WHISKEY en 2023, on peut citer de vieux ingrédients de Rock groovy et bluesy (JAMES GANG, LYNYRD SKYNYRD, MOLLY HATCHET, GRAND FUNK RAILROAD), du Heavy Metal séminal (BLACK SABBATH, qui d’autre ?), du Stoner du désert, du Sludge des marécages (CORROSION OF CONFORMITY), avec un zeste de Doom classique. Roboratif mais fort en gueule.

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Alain
Date de publication : vendredi 26 mai 2023