J'ai le privilège de chroniquer le 7ème album des suédois de DEGREED. Je dis privilège, car ce groupe s'impose comme un (le ?) fer de lance du Hard mélodique suédois, donc pratiquement mondial, on est d'accord. Sur ce point, je vous invite à lire, ou relire, la chronique de Rémi FM, qui faisait l'éloge de ce pays, à l'occasion de la sortie de Dead But Not Forgotten (cliquez ici), le troisième album. Il y vantait l'éclectisme des suédois, qui ont notamment remporté plusieurs fois l'Eurovision, sans se soucier d'une guerre de clochers, assez puérile, il faut le dire. A part ça, ce nouvel opus m'a bien troublé en empruntant des chemins assez différents. Ceci étant, ce n'est pas la première fois, puisque mon collègue, encore lui, indiquait à l'époque "qu'il préférait ce groupe lorsqu'il produit de l' AOR/Hard mélodique, plutôt que lorsqu'il durcit le ton avec un mélange de Hard et de métal, mâtiné de modern rock". Et bien, désolé, mon cher, mais c'est un peu la même chose sur ce nouvel album. Oui, il est évident que le ton s'éloigne des premiers, qui donnaient plus dans l'AOR à tendance Pop. Mais partant du postulat que la qualité des musiciens ne peut être remise en cause, je me devais d'écouter cette musique pour me faire ma propre opinion, et pour tout dire, j'ai bien fait. Allez, c'est parti.

L'album commence en trombe avec Big Plans, un morceau de Hard Rock, qui s'appuie sur une rythmique très charpentée. Je peux le rapprocher de ce que fait ECLIPSE. Et pourtant les musiciens arrivent quand même à sortir de cette grosse énergie un refrain tout en délicatesse. Ils sont forts ces suédois ! Le solo de Daniel JOHANSSON m'envoie une torpille en pleine face. C'est du costaud, j'en conviens ! Who Are You (To Say) continue sur la même lancée, avec un rythme à la limite du speed métal, mais toujours entouré de cette patte suédoise, qui veut que cela reste mélodique, même sous la mitraille. Je dois avouer que c'est quand même bien rock'n'roll. The Way Of The World fait légèrement baisser le rythme cardiaque, mais j'ai bien dit légèrement, car vous pouvez être pris(e)s d'une envie soudaine et incontrôlable de Headbanger ! C'est un brûlot, que je vois très bien joué sur scène. Premier mid-tempo très AOR/Hard mélodique avec This Is Love, qui me fait penser à WORK OF ART. Encore une fois, il y a un magnifique solo totalement expressif de Daniel JOHANSSON.

Vous aimez le Hair Métal ? Vous kiffez le Glam Métal ? J'ai ce qu'il vous faut avec Ride Along, son gimmick de guitare, et son refrain chanté à tue-tête. Rappelez-vous CRASHDÏET ou WIG WAM, ou bien encore SANTA CRUZ, (que je cite fréquemment, j'en conviens), et vous y êtes. A partir de Free Again, nous pénétrons sur un autre terrain, plus proche de l'AOR, et de ce que proposait le groupe à ses débuts. Je trouve que dans ce registre, DEGREED a beaucoup de talent et propose des titres avec un style bien à lui. C'est un magnifique morceau, avec un refrain d'une telle évidence. Le jeu de batterie de Mats ERIKSSON, le frère du chanteur, est en béton armé et un joli solo de claviers vient agrémenter le tout. Resist The Urge est un hit, de la trempe des morceaux de H.E.A.T.. Ce morceau brille de mille feux. Don't Be A Stranger débute au piano. C'est le slow que j'attendais et je ne suis pas déçu. Le chant de Robin ERIKSSON est juste parfait. Je rappelle qu'il a gagné le Pop Idol suédois en 1988, et quand j'entends cette voix, je comprends mieux pourquoi. Les cordes font leur apparition pour emmener le morceau vers d'autres altitudes. La basse, qui est aussi tenue par Robin ERIKSSON, est implacable sur A Safe Place. C'est elle qui donne le tempo sur ce morceau en faisant vibrer les murs ! Cela me fait penser à leurs compatriotes de SOLE SYNDICATE ou bien encore BLACK PAISLEY. Le solo est magnifique et la fin au piano est un petit délice.

Énorme riff bien Heavy sur l'intro de No One, mais la suite est plus subtile. C'est une superbe composition avec des changements de rythme, à la limite du Prog Rock, voire de la progressive tout court, quand j'entends ce petit solo de claviers, signé Mikael BLANC, suivi d'un superbe solo de Daniel JOHANSSON.. Et je ne parle même pas du refrain, simplement lumineux. For You est un morceau que ne renierait pas Mr. BIG, tant au niveau de de la structure rythmique bien fouillée, que de la maîtrise totale des musiciens. Le tout est couronné par la voix de Robin ERIKSSON, poussée dans ses derniers retranchements. Et puis, que dire de la fulgurance du solo de guitare. Un album d'un tel niveau ne pouvait mieux se terminer qu'avec Pressure, un morceau qui combine parfaitement puissance, énergie et mélodie. Ça sent bon les groupes comme ART NATION, mais je pense plus particulièrement à GINEVRA, l'autre groupe orienté Hard Rock de Kristian FYHR, l'admirable leader de SEVENTH CRYSTAL. Quelle virtuosité ! Ils se permettent de faire un solo doublé guitare/claviers pour finir en beauté.

DEGREED vient confirmer son statut de figure de proue de l'AOR/Hard mélodique suédois (je trouve d'ailleurs qu'on est plutôt gâté(e)s avec les dernières sorties du genre). Le spectre musical assez large permet à chacun d'y trouver son bonheur. Messieurs, je n'ai qu'un seul mot, et même plusieurs, continuez comme ça !

L'album sort le 7 juillet.

Big Plans : cliquez ici

This Is Love : cliquez ici

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Date de publication : vendredi 23 juin 2023