Du grec ancien « souillure », miasmes signifie émanations malsaines, qui proviennent spécialement de substances organiques en décomposition ou, de façon plus concise, microbes… En voilà un beau programme ! C’est vrai que ce premier album de MIASMES Répugnance, à l’image de sa pochette très réussie, dégage une atmosphère assez dérangeante. J’apprécie quand le visuel colle au style : ici pas fioritures, c’est crade, morbide et provocant. Musicalement, MIASMES va puiser dans les débuts du black metal. Je pense en effet aux premiers DARKTHRONE (Prophétie, Calvaire), un son punk et cru, mais en plus brutal et impétueux. Le format couplet refrain est oublié, les parties instrumentales sont assez techniques, la batterie frappe fort (le violent morceaux Peste) et la guitare sonne vraiment old school avec des riffs rapides à la MARDUK comme sur Délivrance en ouverture. Mais le trio maitrise la violence de son propos avec une production puissante sans être sophistiquée. J’aime beaucoup la montée en tension à l’écoute de Répugnance, une sorte d’oppression qui prend l’auditeur à la gorge jusqu’à une pause somme toute relative sur Répulsion, au tempo moyen, où il peut reprendre (un peu) son souffle. La force de cet album réside aussi dans le chant en français, parfois audible (sur la chanson Pestilence), qui rappelle l’heure de gloire des formations hexagonales de black metal des années 90. Ainsi, il remplit parfaitement sa mission de proposer une musique très extrême et sans concession. MIASMES, sans copier les leçons de l’école scandinave, s’aventure même parfois dans un black ‘n roll plein de groove (Aversion). J’aime beaucoup ce disque car derrière cette brutalité se cachent des compositions plutôt bien travaillées. L’EP Vermines (2021) était déjà prometteur. Avec Répugnance MIASMES confirme et j’espère que le groupe se produira en live si c’est son objectif.

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NOCTUS
Date de publication : mardi 25 juillet 2023