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17/02/2009
Ocean machine
DEVIN TOWNSEND
 
Cette chronique a été rédigée par un fidèle lecteur, Shiriu, manifestement fan de l'artiste !

Cette chronique est historique pour 3 raisons :

1) C'est ma première chronique mais ça tout le monde s'en fout !
2) Cet album représente la quintessence d'un nouveau style musical créé par Sieur TOWNSEND himself.
3) Il s'agit du meilleur album de l'artiste.

Voilà déjà de quoi donner l'envie de l'écouter voire l'acheter non ?
Soyons sérieux, il s'agit d'être objectif pour donner au lecteur quelques éléments importants. En effet, ce canadien d'origine a officié dans le groupe STRAPPING YOUNG LAD en tant que chanteur - guitariste - compositeur, avant de sortir ce premier album sous son nom. Ce groupe (SYL pour les intimes) était avec FEAR FACTORY la référence en matière de Cyber Métal au son énorme, sauf que SYL était encore plus inhumain, plus extrême, au départ.

Autant dire que ce n'était pas gagné pour que j'apprécie cet album car je trouvais SYL trop violent à mon goût, et que Devin était alors un illustre inconnu au bataillon des métalleux...

Mais, au détour d'une chronique (Dans Metallian ou Hard n' Heavy), mon regard s'est porté sur une pochette bleue et ce fut le début de cette fabuleuse incursion dans l'univers de ce grand nom du Métal. Il faut préciser tout de même que cet univers est assez difficile d'accès à la première écoute, mais cet album se déguste comme du bon vin ! D' abord par petites gorgées puis, habitué au goût succulent, on se laisse retenter facilement... Tout ça pour dire que cette galette a une durée de vie illimitée et que cela en fait un des disques les plus importants du Métal.

Mais quel Métal me direz vous ?
Et bien, je n'en sais rien !
C'est du Devin TOWNSEND quoi !
C'est comme pour QUEEN par exemple. Ce n'est pas du Rock, ce n'est pas du Heavy, c'est du QUEEN.
Bon cher lecteur, je vais te donner plus d'indications car tu n'es pas bien avancé avec cette minable comparaison.

Le premier élément flagrant est le son, la production, c'est énorme ! Une puissance et une clarté phénoménales. En fait du SYL originel, Devin a gardé le son pour notre plus grand bonheur. A titre de comparaison avec SYL, par souci pratique - je ne vois pas d'autre groupe avec qui comparer, notre hurluberlu utilise sa culture musicale (pop, folk, électro...) et toute la technologie dont il dispose (j'ose pas imaginer le temps de recherche et de création pour toutes les ambiances et le son de guitare, si... puissant) pour créer une ambiance totalement incroyable, un déferlement de décibels, une vague d'harmonies, en fusion avec une voix parfaite pour ce style de musique : tantôt énervée, tantôt mélodique, toujours au top. Quel coffre ! Mais surtout quelle maîtrise... Aucune erreur ! Remarquable pour un premier album où son chant se fait volontiers mélodique, voire tragique sur la dernière pièce The Death Of Music qui clôt l'album de façon assez atmosphérique. Je ne m'attarde pas volontairement sur les autres titres car je veux laisser le bienheureux curieux découvrir toutes les richesses de ce disque.
Sachez néanmoins, ami lecteur, que ce dernier peut susciter des émotions assez diverses telles que des frissons, des headbangs furieux (ahhh Regulator...), et aussi un état proche de la transe lorsqu'on le connait bien. Autre information importante : l'artiste, que dis-je, le génie, cherche ici à te soustraire à cette réalité par des compositions simples et somme toute efficaces. Si tu veux 15 breaks différents dans chaque morceau, écoute du métal Prog ! Mais il est un fait : la recherche est omniprésente, aussi bien dans les compos (cet opus a un très grand capital émotionnel), que dans le son, si caractéristique du bonhomme.

C'est d'ailleurs le seul point noir de tous les albums de TOWNSEND : l'ambiance sonore est tellement énorme qu'elle pourra en rebuter quelques uns au départ. Le conseil que je donnerais est alors de stopper l'écoute et de recommencer plus tard. Comme tous les univers personnels, celui de Devin TOWNSEND se doit d'être apprivoisé, mais il a l'avantage de procurer à l'amateur, à l'esthète musical j'ai envie de dire - celui qui prend la peine d'écouter l'ensemble, non un seul instrument par exemple - un océan de plaisirs, biomécaniques, dont la seule limite sera son imaginaire, et la puissance de son ampli évidemment...

Le chef d'oeuvre de ce grand monsieur, créateur d'océans sans limites !

Merci Shiriu !
Rémifm
Date de publication : mardi 17 février 2009