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16/07/2024
Till the end
SNARM
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SNARM est un groupe indien. Et oui, l'Inde s'ouvre de plus en plus au rock, et c'est plutôt une bonne nouvelle. Après THE PARADIGM SHIFT, ABOUT US et surtout le plus connu d'entre eux, GIRISH AND THE CHRONICLES, c'est au tour de SNARM de faire son apparition sur la scène internationale, avec leur premier album. Avant toute chose, un peu de géographie ! La formation est originaire de la ville de GUHAWATI dans l'Etat de l'ASSAM, au nord-est de l'Inde. L'Etat est coincé entre le BOUTAN, le BANGLADESH et la BIRMANIE. Pour l'anecdote, les groupes précités viennent du NAGALAND, un état limitrophe, toujours au Nord-Est du pays. C'est comme si tout le rock de cet immense pays s'est donné rendez-vous dans ce coin de l'Inde ! Le groupe est annoncé comme fusionnant le Hard mélodique avec le glam rock et le rock progressif. Dit comme cela, et sachant que j'aime beaucoup les intrications entre les styles musicaux, le programme semble alléchant, n'est-il pas ? Je trouve pour ma part que le côté glam rock est assez discret, et que les morceaux tirent plus vers le hard mélodique, mais bon, c'est juste un avis... Je rajouterai que le mixage et le mastering ont été réalisés par Vishal J SINGH, pour un résultat remarquable, avec un son léché au possible !
Le premier morceau risque d'en décontenancer plus d'un.e. Il s'agit d'un court instrumental à base de synthés, qui serait comme une espèce de référence/hommage à la musique traditionnelle indienne, je le sens comme ça. Les choses sérieuse commencent avec Someday Somewhere, sorti en single, qui emprunte d'entrée de jeu les standards du glam rock, avec ce début chanté a cappella. Il est à noter d'ailleurs, que tous les musiciens assurent les choeurs. Ce qui saute aussi immédiatement aux oreilles, c'est ce son puissant, net et rond. Il n'y a donc aucun problème à ce niveau-là. La rythmique virevolte, toute en vélocité, déliée et proche du prog rock. Le refrain est bien "catchy" avec la voix de Prachurjya GOSWAMI (aka TSOORAJ) qui assure bien. Il y a une belle maîtrise technique, un peu à la MISTER BIG. Ca commence bien ! Rarest Of Pearls hausse fortement le ton, avec un riff bien Hard Rock, façon DEEP PURPLE. C'est en fait un mid-tempo bien énergique, avec des enchaînements de climats étonnants et tout à fait délectables. La structure rythmique est assez technique, et s'éloigne un peu des standards propres au rock mélodique, pour s'aventurer sur les terres du prog. C'est un morceau vraiment étonnant et assez impressionnant, il faut bien l'avouer ! Il demande plusieurs écoutes pour être assimilé, comme c'est d'ailleurs souvent le cas avec les morceaux de prog. Till The End, le morceau éponyme, débute sur un superbe phrasé de guitare que l'on retrouvera plus tard. Sur ce morceau, c'est la ligne de basse qui m'interpelle, bien mise en avant au mixage. C'est un vrai petit régal, et c'est l'oeuvre de Anurag GOGOI. Le refrain est limpide et Shihan BHUYAN se régale sur un solo de guitare de belle tenue. No Rain Can Wah Away (Tribute To Mrinal Manab) débute au piano classique et c'est le premier morceau calme de l'album. Je trouve la voix de TSOORAJ un peu trop démonstrative, alors que ce n'est pas vraiment nécessaire. Quand le reste du groupe le rejoint, j'ai droit à un morceau que n'aurait pas renié BON JOVI ou AEROSMITH. La guitare est bien expressive. Le morceau se termine sur des choeurs en partie féminins, car assurés entre autres, par Arju BEGUM, la batteuse du groupe. Sky High est peut-être mon morceau préféré de l'album. Il y a une jolie mélodie au piano classique, enchaînée par un Hard Rock bien charpenté. Le contraste est saisissant. La batterie claque bien, et ça turbine fort derrière. Le refrain est chanté en chorale avec la double grosse caisse qui vient s'en mêler. Contre toute attente, il y a un break à la guitare sèche hispanisante de toute beauté précédant un solo super agressif. Comme contraste on est servi.e.s ! This Rock'n Roll Ride est, comme son nom l'indique, un pur morceau de rock à l'américaine. On se croirait chez l'oncle Sam et c'est vraiment bien fait. La voix est impeccable et je ne vous parle pas du solo, tout foufou. Rain And Thunder débute, comme son nom l'indique, en plein orage. C'est un mid-tempo, avec une rythmique toute ronde, comme je les aime. Le refrain est moins réussi, à mon goût, mais tout le monde n'a pas le talent inné des suédois pour nous trousser des refrains imparables ! Je trouve que ce morceau manque, en fait, d'une colonne vertébrale plus solide, et je mets un petit bémol concernant le jeu de la batterie, qui par moments, n'est pas des plus opportuns, avec ces roulements hors contexte. Reignite débute à la guitare sèche et la mélodie vocale est belle, à la manière de WINGER, par exemple. Le solo de guitare sèche est vraiment magnifique. L'album se termine avec One More Lonely Night (ft Nipan) un titre sorti en single. C'est du rock mélodique on ne peut plus classique, très radio friendly, très années 80, et pourtant, ça marche à tous les coups ! Comme on dit au rugby, SNARM n'est pas loin d'avoir transformé l'essai dès sa première tentative. Comme souvent avec un premier album, j'ai l'impression que les musiciens ont voulu montrer à tout le monde l'étendue de leur talent, avec le risque de s'éparpiller. Mais comme la base est très solide, je n'ai pas trop d'inquiétudes concernant le prochain album. L'album sort le 29 juillet. Someday Somewhere : cliquez ici One More Lonely Night : cliquez ici
JMM213
Date de publication : mardi 16 juillet 2024 |