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26/07/2024
Volume 2
SONS OF ARRAKIS
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Depuis ses débuts en 2018, le quatuor québécois SONS OF ARRAKIS a produit un premier album en 2022, logiquement baptisé Volume I, aujourd’hui suivi de son successeur Volume II. J’aimerais faire une petite mise au point avant de traiter ce nouvel opus : dès ses premiers pas, on a accolé au groupe l’étiquette Doom, ce qui, à mon sens, est inexact. En effet, le Metal pratiqué par le gang de Montréal ne s’avère pas particulièrement, pas plus qu’il n’offre cette lourdeur caractéristique du Doom.
Ceci étant évacué, tentons de définir positivement SONS OF ARRAKIS. Commençons par une dimension extra-musicale, néanmoins essentielle dans l’identité du groupe ; je veux parler de son goût pour les inspirations littéraires, notamment d’auteurs de science-fiction, au premier rang desquels on ne peut manquer de citer Frank HERBERT et ses romans Dune et post-Dune. Sur le plan musical, nos quatre complices aiment certes les rythmiques trapues, quoique jamais monolithiques, aptes à produire un rendu paradoxalement groovy. Il faut saluer cette capacité à animer du lourd que cultivent le bassiste Victor LEPAGE et le batteur Mathieu RACINE, le bien nommé, tant son jeu sec mais subtilement complexe, ancre puissamment les assises du groupe. D’où une parenté possible avec le Stoner (plutôt que le Doom, pardon d’insister !). Cependant, un élément essentiel distingue SONS OF ARRAKIS de la plupart des cohortes Stoner : les guitares de Frédéric COUTURE et de Francis DUCHESNE. Les deux complices multiplient à l’envi les solos mélodiquement construits et les plans harmonisés, en plus des petits riffs de teignes calés sur la basse. Non seulement ce feu d’artifice donne du relief à un répertoire parfois desservi par des riffs peu novateurs et par un mixage qui, s’il préserve une parfaite limpidité, manque un peu de profondeur et de dynamiques. Mais ce dispositif guitaristique évoque de surcroît les grandes heures du Hard (THIN LIZZY, encore et toujours, notamment sur Metamorphosis et Retaliation) et du Heavy Metal européen du début des années 80 (IRON MAIDEN et la NWOBHM). Par ailleurs, comment ne pas saluer High Handed Master et ses guitares aux mélodies flottantes, avec des parties de slide planantes (évocatrices de David GILMOUR, roi en la matière au sein de PINK FLOYD), parfait contrastes à des éruptions volcaniques. Une ultime composante achève de singulariser quelque peu SONS OF ARRAKIS : le chant du par ailleurs guitariste Frédéric COUTURE. Clair, limpide, posé, un peu plaintif, il gagnerait certes à gagner en coffre. Pour autant, dûment harmonisé comme il se trouve fréquemment, il injecte une dose de mélodies un brin hypnotiques, un peu comme si quelqu’un avait consommé trop d’épice ! Qui plus est, combinée à la fois à des rythmiques par moments épaisses et à des guitares adeptes des inserts mélodiques, cette voix au phrasé traînant, mixée un chouia en retrait, permet in fine d’évoquer une filiation, pas directe mais flatteuse, avec ALICE IN CHAINS. Tout ceci pour souligner que SONS OF ARRAKIS parvient mine de rien à tirer son épingle du jeu et à ne pas être un énième groupe de Stoner Metal. Rendez-vous au Volume III pour confirmer. Vidéo de Scattering : cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 26 juillet 2024 |