Live report : WACKEN 2010 ( STRATOVARIUS , SOULFLY , GRAVE DIGGER , NIGHTMARE , ALICE COOPER , W.A.S.P. , DORO , AMORPHIS , CANDLEMASS , EDGUY , IRON MAIDEN )
Après plus d'une quinzaine d'heures de bus, nous voilà (enfin) arrivés à la Mecque du Metal: Wacken!...

Sur place, d'abord montage de tente dans la zone VIP-Presse. Ensuite, passage dans la zone Presse pour prendre la première bière du séjour. Aaaahhh, ça y est, on est arrivé.

JOUR 1

Traversée de la passerelle métallique et vue sur la zone du festival. Il est 15H. Encore peu de monde.
Le festival à proprement parlé a commencé à 16h sur la Black Stage avec U.D.O puis DORO PRESH (THE metal queen!) pour le désormais célèbre "All we are" à Wacken.
S'en est suivi les remises de prix Metal Hammer Awards, résultats des votes des lecteurs du magazine allemand invités à voter. Parmi les nominés, aucun grand nom du Metal n'a été omis. Dans la catégorie "Meilleur groupe allemand", c'est BLIND GUARDIAN qui a coiffé au poteau RAMMSTEIN. RAMMSTEIN remportant l'award "Meilleur album de l'année" avec Liebe ist für alle da. MOTÖRHEAD a rafflé l'award "Meilleur groupe international", ANVIL celui du "Maximum Metal", IRON MAIDEN celui du "Meilleur groupe en live", et enfin sans surprise RONNIE JAMES DIO, celui de "Légende".

Le premier concert pour nous, c'est ALICE COOPER. Chanteur de rock américain, c'est par un jeu de scène particulièrement torturé qu'il a frappé les esprits. Sans avoir peur de mettre en scène plusieurs fois sa propre mort (guillotine, pendaison,...), ALICE COOPER a également tué son infirmière, passé un pyjama de patient d'asile pour finir son concert en tenue argentée et haut de forme. Un vrai triomphe, un vrai spectacle.

Le Heavy Metal s'est ensuite incarné grâce à MÖTLEY CRÜE. Un horaire qui n'aura pas forcément profité à ces célèbres tatoués, car la plupart du public en a profité pour se rasssasier avant IRON MAIDEN. L'ambiance était toutefois bien survoltée.

La nuit est tombée, IRON MAIDEN fait son entrée en scène sur un décor de mille étoiles scintillantes. La zone festival est pleine à craquer. Pour la plupart des présents, ce sera LE concert du week-end. Au milieu des titres phares qui ont fait leur succès (Fear of the dark, The number of the beast, The trooper...), c'est la découverte de leur nouvel album. Des titres dans le respect de leur patte que leurs fans affectionnent tant. Bruce sautait comme à son habitude, les guitares assuraient, le tout sur un défilé particulièrement fourni de fonds de scène. Et un final sur un Running free des plus planants!

Un regret, à l'autre bout du festival, GOJIRA se produit. Dommage pour nos français de passer en même temps que Steve Harris et Cie. Mais la tente de la WET Stage est quand même bomdée. Leur public a répondu présent, nous voilà rassurés pour eux.

JOUR 2

Le deuxième jour de festival s'annonce bien chargé. Il est 11h, les scènes s'animent déjà.
DEW SCENTED sur la Black stage et END OF GREEN sur la Party stage. Alors que les premiers tapent dans le thrash/death metal, les autres sont davantage Metal gothique/alternatif. Mes préférences sont allées vers END OF GREEN à la fois pour cette voix bien dark, plus claire que celle de THE 69 EYES et pour leur musicalité bien rock soutenue par pas moins de trois guitares!!! Une bonne surprise pour moi qui ne les connaissais pas...

A midi, grand moment de scène pour moi: AMORPHIS ! Difficile de ne pas reconnaitre Tomi Joutsen avec ses dreds jusqu'au genoux! Gros succès à Wacken malgré l'heure peu avancée, pour ce groupe venu tout droit de Finlande et qui n'est pas à son premier coup d'essai. AMORPHIS a en effet une vingtaine d'années de carrière derrière lui et sa particularité est de surprendre ses fans à chaque sortie d'album, tant ils sont différents les uns des autres. Aujourd'hui, ils suivent davantage un ton mélodique et j'ai été ravie de les découvrir sur scène, tant pour leur prestance sur scène que pour leur gentillesse. Un grand groupe!...

ORPHANED LAND est un groupe israélien, qui mélange d'une façon originale death metal et musiques orientales. De religion métalleuse et habillé comme le Christ, le chanteur Kobi, précisa quand même à son public qu'il n'était pas Jesus en personne... Sa voix est remplie d'émotions et je tire mon chapeau au groupe qui a su allier le raï et le metal avec tant d'élégance...

ENDSTILLE , groupe de black metal allemand réputé pour être inspiré principalement par la guerre a asséné comme attendu son public avec une musique violente portant une voix arrachée. Le chanteur Iblis, n'hésita d'ailleurs pas à se couper la langue sur scène pour laisser dégouliner son sang sur la scène. Un trip bien à lui, qui pour ma part n'a pas entraîné mon adhésion.

Petit tour en ville et pause bière-Jägermeister dans le jardinet du Manamana Bar bien méritée, histoire de prendre des forces avant la liste qui nous attend pour la soirée et la nuit...

Le premier, c'est le groupe américain de heavy metal mélodique, KAMELOT. Je l'avais découvert il y a deux sur la scène de Wacken et depuis, je le suis assidûment. C'est donc au premier rang et avec un réel plaisir que je l'ai retrouvé sur scène. Toujours flanqué de magnifiques manteaux longs (malgré le soleil), Roy Khan a la classe et il le sait. Ses pauses sur scène l'entrainent au plus près du sol et des spectateurs. Une vraie assurance (critiquée parfois) qui lui va bien, d'autant que le reste du groupe reste des plus efficaces. Durant le concert, la visite d'une montgolfière de fans surplombant la scène a quelque peu déconcentré la scène, mais KAMELOT est reparti sans tarder pour un final des plus déjantés.

Ensuite, il a fallu faire un choix entre la blonde d'ARCH ENNEMY et la brune TARJA TURUNEN. Alors que les premiers sont un groupe de death metal mélodique suédois, l'autre est l'ex-chanteuse du groupe de metal symphonique NIGHTWISH. Alors au sommet de son talent lorsqu'elle chantait pour le groupe finlandais, il n'en demeure pas moins que sans musiciens une chanteuse n'est rien. J'ai donc été déçue de cette voix pourtant si claire...

Le concert qui fit suite faisait partie de mes grandes attentes et est pour moi, LE concert de ce Wacken 2010: GRAVE DIGGER. L'introduction est portée par pas moins de 15 tambours et 15 cornemuses. Une entrée en matière des plus émouvantes et des plus inattendues pour le groupe qui fête ses trente ans de carrière. Chris d'ailleurs est habillé dans le ton et porte le kilt. Chez lui en Allemagne, GRAVE DIGGER a une prestance incroyable sur scène et c'est une ambiance de tonnerre qui règne dans la fosse. La nuit est tombée et les duos se succèdent. On voit ainsi la scène partagée avec VAN CANTO et Hansi de BLIND GUARDIAN et le moment d'émotion du festival on le doit au duo avec DORO: The ballad of Mary. Un beau concert et de grands artistes...

SLAYER monta sur scène ensuite. On ne les présente plus. Faisant partie des groupes à l'origine du mouvement trash metal, comme METALLICA ou MEGADETH, il aurait été déraisonnable d'aller se noyer dans la fosse. J'ai donc assisté au concert de loin sur grand écran. Toujours aussi rapide et violente dans leur musique, la technique est au rendez-vous et le hardcore n'est pas très loin. Quelque peu statique sur scène toutefois, j'ai globalement été déçue de la prestation en live.

Enfin, pour clore la soirée (en ce qui nous concernait), les membres du groupe ANVIL, très contents d'être présents à Wacken ce soir là. Leur présence ici, considérée comme une reconnaissance tardive, mais réelle pourtant, les canadiens avaient bien l'intention d'en profiter. C'est donc tout naturellement que Steve Kudlow (surnommé "Lips") a remercié l'Allemagne de leur avoir permis de faire ce show. Ils ont gardé un côté amateur, mais l'émotion est au rendez-vous : en témoigne le célèbre godemichet utilisé par Lips pour jouer sur le manche de sa guitare!!! Robb Reiner n'était pas en reste et nous a joué un solo de batterie époustouflant qui n'a rien à envier aux batteurs les plus rapides du monde. Un groupe touchant de besoin de reconnaissance et qui a une musique bien à eux.

JOUR 3

Le lendemain, pas question de rater nos frenchies NIGHTMARE se produisant sur la WET stage à midi. Rien qu'une petite demie-heure malheureusement, mais toujours la même pêche pour ce groupe de talent qui a su parfaitement évoluer avec le temps et dont son public, français pour la plupart a répondu présent!... Un petit regret quand même qu'à la batterie, ce n'est pas David Amore... et que le groupe n'ait pas joué Three miles island, le morceau le plus réussi de leur dernier album (à mon avis)... Merci pour l'hommage à DIO...

Après un début de journée aussi entraînant, OVERKILL s'imposait. Style bon vieux thrash brut de décoffrage, assurant sur scène, c'est le chanteur Bobby Ellsworth qui porte indéniablement le groupe. De l'énergie à revendre pour ce chanteur sec mais tout en muscles à l'allure de rockeur en cuir. Très bon moment musical mais attention quand même, ça crie un peu trop parfois en live!!!

Le gros style à la Elvis Prestley du chanteur de W.A.S.P. est un peu décalé pour une scène metal d'autant plus avec les genouillères en metal brillant... Mais le spectacle musical est assuré. Connu davantage dans les années 80, il y avait pourtant des jeunes fans absolus derrière moi qui clamaient les paroles parfois controversées de W.A.S.P. dont la signification des initiales n'est toujours pas certaine. Incroyable solo du guitariste à vous faire frissonner, d'autant qu'un guitariste torse nu bien bâti, ce n'est jamais désagréable à regarder!!! J'ai été ravie de découvrir ce groupe que je ne connaissais que de nom et qui trouve sa légitimité dans la lignée de KISS ou d'ALICE COOPER.

Petite pause bière dans la partie zone presse et on ne manqua pas de féliciter Yves Campion pour son concert vu plus tôt dans la journée. Mais pas vraiment le temps de se poser, CANNIBAL CORPSE est un des groupes pionniers du mouvement death metal et c'est donc avec l'intention de ne pas le louper qu'on est retourné dans la zone festival. Avec de grands yeux, j'ai découvert ce groupe américain en live. Rencontre impressionnante que j'ai préférée à celle d'avec SLAYER, tant pour leur présence sur scène que pour l'ambiance dans le public. Dommage qu'il n'y ait pas eue beaucoup de communication avec le public mais c'est ça les groupes pros et efficaces !!!

Rien à voir avec ce qui suit : STRATOVARIUS. Au public particulièrement féminin, le groupe finlandais distille son power metal mélodique avec un côté ingénu qui leur va bien. La scène est colorée et le groupe vieillissant garde quand même sa pêche d'adolescent. Avec le leader en moins, que STRATOVARIUS veille à ne pas basculer dans le groupe à midinettes...

Tobias Sammet venu à Wacken cette année non pour AVANTASIA mais pour EDGUY semble avoir pris quelques rides. Bien que toujours aussi animé sur scène et chez lui en Allemagne, EDGUY nous offre un spectacle qui manque de quelque chose: peut-être un brin de folie. EDGUY peut quand même se rassurer, tant que Tobias sera là, le public restera en masse et sera conquis.

Grosse grosse surprise ensuite avec le doom metal des suédois de CANDLEMASS. Bien que Leif Edling (guitariste) soit le leader du groupe, les regards se portent tous sur le dernier chanteur du groupe, Robert Lowe à la voix si puissante et profonde. Un vrai charisme sur scène, il se la pète un peu mais ça va avec le personnage. Ambiance feutrée et émotions fortes, l'atmosphère est planante. La nuit tombée, CANDLEMASS offrit un hommage à DIO. Transcendé par l'ambiance, Robert Lowe appelle même son public "my friends". Un moment fort sympathique en compagnie d'un vrai groupe de doom.

SOULFLY assène une envolée musicale des plus rythmées alors que les douze coups de minuit se rapprochent à grands pas. Grosse ambiance survoltée venue tout droit du Brésil!... Pas fan forcément du groupe, en live, ça vaut pourtant le déplacement et à s'arracher la tête de headbanger! Le fils de Max Cavalera a mené la danse à la batterie le temps d'un morceau repris de SEPULTURA de Chaos A.D.. L'autre reprise aux tambours et à la batterie uniquement est Roots Bloody Roots (de Roots, album enregistré en forêt amazonienne). Un spectaculaire moment de percussions. A voir en live, indéniablement.

Enfin pour clore le festival avant de reprendre le bus et les 1200 km qui nous sépare de chez nous, un rapide coup d'oeil à TIAMAT, groupe gothique à l'ambiance particulièrement atmosphérique. Sans manquer de remarquer la jupe portée par le chanteur (Johan Edlund), c'est avec grands regrets que nous avons tourné le dos aux scènes alors que la pluie commençait à tomber.

Bilan: un gros festival cette année encore. Bien que ce soit ma troisième fois, il n'en demeure pas moins que l'immersion dans le Wacken reste naturelle et qu'en revenir est toujours difficile. C'est une expérience que tout métalleux doit vivre!...
A l'année prochaine sûrement, avec BLIND GUARDIAN déjà annoncé ainsi que AVANTASIA et APOCALYPTICA, on ne peut que commencer à réserver les dates!!!

www.wacken.com
vyx
Date de publication : mercredi 18 août 2010