Reportage : METAL FRANCAIS: ce qui nous attend (2011-2013) ( EVIL ONE , KARELIA , LYZANXIA , ABINAYA , ADRANA , SYRENS CALL , RED MOURNING , HEMORAGY , VELLOCET , IRMINSUL , KILLERS , ARES , FURIOUS ZOO , NIGHTMARE , SATAN JOKERS , SHANNON )
Je me suis posé la question de savoir ce qui fait qu’un ACDC, un IRON MAIDEN, un METALLICA, un BON JOVI, un DEF LEPPARD, un KISS, un SAXON, un SCORPIONS, un MOTLEY CRUE, un MOTORHEAD, un DREAM THEATER, un RAMSTEIN… bref, de savoir comment certains groupes font pour devenir les monstres sacrés qu'ils sont aujourd'hui.

Tous ont commencé par des galères, des sacrifices, des jours au pain sec et à l’eau. Tous ont en commun cet amour de la musique, art sans lequel ils ne pourraient vivre et que rien ne semble pouvoir altérer.
Comme le chante KOB sur son album Close To Dawn, « Fame and glory is the only thing they need »…
Tous sont arrivés à bâtir un empire et avoir de vraies grosses responsabilités. Car au-delà de – ou grâce à – l’adoration que peuvent leur porter des dizaines de milliers, voire des millions de fans, au-delà de la vie désormais « facile » et sans difficulté financière, ces groupes sont avant tout de véritables entreprises, employant, pour certains, des dizaines de personnes à temps complet. Il faut, pour les payer, faire des affaires... On doit effectivement parler ici de Music business, deux mots d’apparence antinomiques mais dont l’association est pourtant, de plus en plus, une réalité.

Ce que ces groupes n’ont pas en commun, c’est leur nationalité… Devenir un géant du Heavy Metal relève d’autre chose que du fait d’être Anglais ou Américain. Des Allemands, des Brésiliens, des Suisses, des Australiens, des Suédois, des Canadiens et bien d’autres encore sont parvenus à ce statut de « formation incontournable ».
En revanche, ce que tous ont en commun, c’est une organisation ultra carrée, une planification travaillée avec la même précision que celle qu’un horloger suisse apporte à son ouvrage. Chacun sait avec exactitude ce que fera son groupe, où il se trouvera dans les deux, voire trois, années à venir : préparation d’un album, enregistrement, post production, promotion, répétitions ou tournée, rien n’est laissé au hasard, même si certains concerts ou autre happening peuvent être signés « en dernière minute » (comprenez six ou huit mois à l’avance).

Comment cela est-il possible ? Par une volonté commune des musiciens et d’un management, tout d’abord. Que serait IRON MAIDEN sans Rod SMALLWOOD ? METALLICA sans Cliff BERNSTEIN ? Qu’aurait été LED ZEPPELIN sans Peter GRANT ? De la même manière que derrière chaque grand homme se cache une femme, il n’existe pas de grand groupe sans grand manager.
Que faut-il entendre par " grand " ? C'est simple : homme d’affaires averti, meneur d’hommes charismatique, juriste et négociateur implacable, travailleur acharné et surtout, visionnaire organisé et éclairé.

Je me suis posé la question : « Et en France ? Comment font-ils, comment s’organisent tous ces groupes qui cherchent à vivre de leur musique ? Comment voient-ils l’avenir, comment le prévoient-ils ? Savent-ils, cherchent-ils à forcer le destin ? » L’idée devait germer quelque peu et, surtout, allais-je obtenir les réponses nécessaires ?

J’ai contacté quelques 70 formations françaises de tous horizons, du Hard Rock le plus traditionnel au Hardcore le plus brutal, des plus anciennes formations aux plus récentes, des plus nobles espoirs de la scène nationale à ses formations les plus undergrounds, allant de groupes comme VULCAIN, ADX, NIGHTMARE, KILLERS, SATAN JOKERS à EVIL ONE, HURLEMENT, KARELIA, SYRENS CALL, IRMINSUL ou ADRANA, en passant par RED MOURNING, LOUDBLAST, BROKEN EDGE, LYZANXIA, DYSLESIA parmi d’autres (je n’ai pas réussi à entrer en contact avec TRUST et GOJIRA) et je leur ai posé une unique question :

« Quels sont vos projets pour les années à venir : enregistrement d’albums studio et/ou live, concerts, participation à des festivals, DVD, déplacement à l’étranger… L’idéal est évidemment une projection la plus vaste et lointaine possible (3 à 5 ans) afin de parler d’avenir. »

Si les groupes que j’ai eu l’opportunité de croiser ont, pour une très grande majorité, répondu rapidement - comme certains que je n’ai jamais rencontré, d’ailleurs - d’autres ont pris un peu plus de temps. En deux semaines (une première vague de 30 questionnaires a été envoyée le 9 janvier 2011), 30% des groupes avaient répondu. Sur les 32 demandes envoyées, à partir du 10 janvier, par le biais des pages myspace des groupes, 8 seulement – 25% - avaient lu mon message au 31 janvier ! Ce chiffre, ce manque de réactivité, est en lui-même significatif de l’intérêt que certains portent à la possibilité d’être contactés, quelque puisse être le motif. Pire encore: sur ces 8 groupes, 2 se sont donné la peine de me répondre !

Je vous livre ici un récapitulatif, une analyse de l'ensemble des réponses reçues. Autant lever le voile tout de suite : on trouve de tout. Nos formations ne voient pas la musique de la même façon : certaines visent le professionnalisme et voient loin tandis que d’autres vivent au fil de l’eau. Certaines sont pleines d’espoirs, d’autres désabusées. L’espoir est aussi vivace que les difficultés semblent infranchissables… Et, au vu des deux chiffres mentionnés plus haut, tous n’accordent pas la même importance à la communication et aux outils de communication actuels. Les plus ambitieux sont connectés au web ou actualisent leurs sites (web, pages myspace, facebook…) au quotidien, et répondent rapidement, d’autres lisent leurs messages quand ils ont le temps ou quand ils y pensent. Considérons également que certaines formations contactées peuvent simplement se maintenir en vie mais ne plus être actives sur le marché, utilisant l’Internet pour laisser une trace.

Un groupe, un vrai, a deux activités principales : composer et jouer. La composition, phase créative souvent violente et intimiste, est un véritable travail d’équipe, chacun puisant dans ses ressources pour alimenter l’effort collectif et se pâmer à l’écoute du résultat live. La création, ainsi acceptée par chaque membre du groupe, soude les musiciens dans cet esprit d’union sacrée (dans un monde idéal, s’entend). Cette première étape est suivie d’une période d’enregistrement. Enfermés en studio, les musiciens doivent permettre à leur création de toucher le public. On entre alors dans une phase de concrétisation plus ou moins douloureuse, une phase d’accouchement de l’œuvre commune. Si, en répétitions, chacun admire l’ensemble commun, le studio peut être le lieu où les egos entrent en conflit, chacun ayant la possibilité de se concentrer sur ses parties et négliger l’importance de celles des autres (dans le pire des mondes, s’entend)… et ainsi mettre en danger la pérennité du groupe.

N’importe quelle formation le dira : jouer sur scène, devant un public est simplement vital. C’est la raison d’être d’un groupe. Jouer pour transmettre et partager des émotions ensemble et avec un public. Obtenir la reconnaissance de ce public est non seulement flatteur, elle est également le moteur qui permet de faire mieux encore et d'avancer.
Il est donc naturel et normal que tous les groupes, à de rares exceptions près, prévoient que dans les trois ans il y aura des concerts et des enregistrements.

Si l’avenir immédiat (six mois, tout au plus) semble clair pour la majeure partie, certains prennent les choses, notamment les concerts, comme elles viennent. « En règle générale ARES est plus concerné par ce qui se passera la semaine prochaine que dans trois ans » (Dan, ARES). D’autres, au contraire, comme LYZANXIA reconnaissent que s’il faut « être actif pour survivre en musique, nous allons l’être de plus en plus avec les années qui arrivent » et s’il est « difficile de dire où nous serons dans cinq ans, une chose est sûre, nous travaillons très dur (…) pour continuer à vivre » (David POTEVIN). Ce constat, ainsi que la réalité du marché du disque, sont des éléments majeurs dans la prise de décision. Ainsi, Bruno DOLHEGUY prévoit il de graver un nouveau CD avec son groupe, KILLERS, sans date fixe, précisant que « c’est clair qu’avec les ventes actuelles, il n’y absolument pas d’urgence ». Idem pour Patrick RONDAT qui ne semble pas pressé d’enregistrer.
David POTEVIN (LYZANXIA) a une approche réaliste et un peu plus combative : « Nous avons parfaitement connaissance des problèmes liés au marché du disque et à la culture en général, mais on ne peut pas baisser les bras et laisser faire. » Sans baisser les bras pour autant, l’ancienneté de Bruno dans le circuit explique certainement ce discours un peu plus dépité et désabusé. David n’a, quant à lui, pas intérêt à se décourager puisque, outre l’enregistrement d’un nouveau CD de LYZANXIA, il a nombre d’autres projets avec ONE WAY MIRROR et PHAZE 1 qui tous deux ont un album à promouvoir cette année, en plus des activités de production que gère le musicien.

Tout n’est pas si morose cependant. Certains gardent foi et optimisme. Ainsi EVIL ONE se déplacera-t-il très souvent pour défendre ses enregistrements, actuel ou à venir. 2011 aurait pu voir le groupe soutenir SAXON outre Manche, mais des évènements extérieurs sont venus annuler ce séjour. Les Franciliens, qui ont connu un très important changement de line-up en début d’année (avec l’intégration au chant d’Alexis, chanteur de HURLEMENT) participeront cependant au festival de la convention de Fismes du 6 mars (affiche française réunissant entre autres DER KAISER, MESSALINE, ROZZ, BLACK HORIZON ou EXISTANCE), et porteront fièrement les couleurs françaises aux festivals allemand Headbangers Open Air (Juillet, avec VULCAIN) et suisse True As Steel (Octobre). Leur passage au HOA sera suivi d'une tournée allemande en compagnie de TORTURE SQUAD ainsi que d'une escapade en Pologne. EVIL ONE ira même tourner, par la suite… au Brésil, avant de revenir en ses terres proposer, en 2012, un nouvel album suivi d’une tournée nationale. La suite également est déjà prévue, avec un album doublé d'un CD de reprises... Bref, EVIL ONE voit loin et s'organise en conséquence.
Au rayon « soutien d’une pointure étrangère », les Grenoblois de NIGHTMARE partiront quant à eux soutenir leur nouvel album en ouvrant pour SABATON, au mois de mars dans le cadre d'une tournée européenne qui les mènera en Espagne, au Portugal, en Allemagne, en Italie et même en Slovénie afin de présenter et défendre leur nouveau CD, agrémenté d'un DVD, que le groupe vient de publier.
Prévoyant, également, RED MOURNING a déjà planifié une tournée pour promouvoir son nouvel album paru en janvier, et emmet le souhait de jouer une nouvelle fois au Hellfest (d'ailleurs, si le festival de Clisson rencontre du succès, c’est en partie, également, grâce aux projections et prévisions des organisateurs du festival, capables d’annoncer, à la fin d’une édition, 90% de l’affiche de l’année suivante, têtes d’affiches incluses…) Et si les hardcoreux se voient aussi investir l’Elysée Montmartre en 2013, ils restent réalistes : leur besoin le plus immédiat est de trouver un tourneur afin de pouvoir jouer en France et en Belgique, au minimum.
Les Parisiens d’ABINAYA, s’ils ne prévoient pas encore d’album, se lancent de leur côté, à partir du mois de mars, dans une mini tournée à travers le territoire, une épopée qui les mènera de Paris à Marseille en passant par Grenoble ou Nice afin d’asseoir leur réputation grandissante. Ilsprofiteront également de cette année pour visiter la Hongrie, l'Allemagne et la Belgique. Pourtant, rien au delà de l'été 2011 ne semble aujourd'hui prévu...

D’autres voient les choses de façon à la fois différente et complémentaire, comme l’écrit Dan, le bassiste d’ARES : « S’il est (le metal français) selon toute vraisemblance destiné à rester confiné dans l’underground, nous avons constaté qu’il était tout à fait possible qu’un public non spécialisé puisse s’avérer plus réceptif, et parfois plus objectif, en tous cas moins blasé, que le puriste. » Le fond est le même :quelqu'il puisse être, il faut aller chercher le public, le toucher grâce au contact qu’offre la scène. Effacer les a priori, également, car bien souvent, ce public ne connait que ce que les médias lui proposent.

Pour nombre d’autres formations et artistes, la planification reste plus annuelle. Rares sont ceux qui imaginent déjà 2012 : si SATAN JOKERS prévoit de sortir deux albums dans les dix huit mois à venir, un nouveau CD (mi 2012) et, au cours du premier semestre 2011, un best of en anglais (j’imagine avec Renaud HANTSON au chant), le chanteur/batteur espère également sortir un CD de son autre projet, FURIOUS ZOO, dans le courant de l’année, mais pense, de façon sans doute plus réaliste, qu’il sera plutôt prêt pour 2012.
Les thrasheurs d’HEMORAGY, quant à eux, souhaitent publier un nouvel album tous les deux ans: leur quatrième devrait ainsi voir le jour en 2012. Cependant, en ce qui concerne les concerts et tournées, rien n’est planifié à l’avance, le trio prenant les concerts comme ils viennent. Ce rythme d’un album tous les deux ans s’applique également aux stoners de VELLOCET, qui, logiquement, devraient proposer leur nouveau disque dans le courant de cette année.
De son côté, le trio de l'Oise IRMINSUL souhaite, avant de pouvoir proposer un nouvel album, se transformer en quatuor, ajoutant un guitariste afin d'étoffer son son. Le CD devrait, quant à lui, arriver fin 2012 ou début 2013, dernier délai.

Si le marché du CD est en perdition, il en va de même pour celui du DVD. Pourtant, laisser une trace de sa musique passe aujourd’hui également par l’image. Le clip ne suffit plus, d’autant que les émissions consacrées au Metal sont quasi inexistantes en France. Plutôt que de gaspiller de l’argent dans un support inefficace, certains préfèrent investir dans l’enregistrement d’un DVD relatant une performance live. SHANNON vient de sortir le sien en janvier (et est le seul groupe à envisager la réalisation d’un clip dans le courant du premier semestre 2011), celui de NIGHTMARE doit voir le jour au mois de février, VULCAIN le prévoit aux environs du mois d’avril, EVIL ONE (décidément sur tous les fronts !) envisage de le proposer en bonus de son album de 2012.

Ceux qui sont en studio savent qu’un album sortira dans les six mois. Après ? Bien souvent, trop souvent, rien n’est prévu… Ou peu. SYRENS CALL va apporter sa contribution à trois compilations, ce qui participera en partie à la promotion de son dernier album paru en 2010, ainsi qu’un concert en Belgique. Le plus gros projet des Lillois, cependant, reste la finalisation de leur studio d’enregistrement, qui donnera au quintette un peu plus de liberté pour répéter et enregistrer, de manière à, selon Sébastien, leur batteur, « ne plus proposer un album tous les quatre ans ».

Des attentes, des espoirs, des projets mais au final rien, ou peu, de concret. Les groupes semblent souvent livrés à eux-mêmes, entrant en action lorsque l’occasion se présente. C’est peut-être là que le bât blesse : qui encadre ces formations ? Quel management y a-t-il pour les pousser, les coacher, les accompagner dans leurs démarches ? TRUST aurait-il explosé comme ce fut le cas s’il n’avait pas été entouré comme il le fut en 1979 ? Le travail acharné de Bobby « dollar » BRUNO a ouvert de gigantesques portes à Bernie et sa bande dès 1980, et, malgré certains choix discutables, TRUST reste le seul groupe de Hard Rock français a avoir décroché le statut de légende. Il en va de même pour GOJIRA qui, aujourd’hui, peut se vanter d’être le seul groupe de chez nous à pouvoir être recruté en tant que guests de METALLICA et jouer avant eux sur les planches américaines. Au-delà du constat qu’il n’existe pas en France de manager qui soit parvenu à se faire un nom, il semble que rares soient les groupes à bénéficier de ce type d’accompagnement. Je n’ai eu de contacts qu’avec les managements de VULCAIN/MR JACK, KARELIA, NIGHTMARE et l’univers Renaud HANTSON (SATAN JOKERS, FURIOUS ZOO). En dehors de ces acteurs qui communiquent au nom des artistes qu’ils représentent, la majeure partie des informations récoltées ici provient directement des musiciens concernés. Comment, dès lors, un groupe peut-il se concentrer entièrement à la fois sur sa musique et sur ses affaires ? La chose parait délicate, d’autant qu’il est inenvisageable pour nombre d’artistes de considérer leur art, leur musique comme un simple produit « commercial ». Pourtant, la survie d’une formation passe bien par la réalisation d’un chiffre d’affaires – et, dans la mesure du possible, d’un bénéfice – résultant de la vente de ce même art. Promouvoir un artiste et sa musique devrait être le travail du manager, non celui des créateurs eux-mêmes, pour qui trouver un concert relève souvent du parcours du combattant. Du côté managérial, la très grande majorité des groupes vit « à la petite semaine ». Il est bien passé le temps où VULCAIN, mené par Elie BENALI dans les 80’s put fouler les planches de Bercy en guest d’IRON MAIDEN, et parvint même à séduire le public anglais. A part TRUST, hier, et GOJIRA, aujourd’hui, combien sont-ils à vraiment avoir su convaincre des publics étrangers, non francophones ? KARELIA, grandement soutenu par SCORPIONS, pourrait séduire une partie du public allemand, mais les Alsaciens sont-ils assez présents scéniquement sur le territoire national?

Car pour atteindre le statut envié de « vedette », il est indispensable d’avoir, en plus d’un management intransigeant et organisé, prévoyant et imaginatif, le sens du sacrifice. C’est bien de cela dont il s’agit lorsqu’il faut partir en tournée. Un concert de temps à autre n’est pas suffisant, quand bien même ce concert soit un événement. La presse spécialisée française a-t-elle relaté les concerts de ADX et VULCAIN en fin d’année passée ? Non (contrairement à certains webzines, dont METAL INTEGRAL). En revanche, elle a naturellement couvert d’autres spectacles, plus vendeurs, et cela semble bien normal. Il est des choix à faire, et donc des renoncements. Pourtant, le musicien doit se montrer. Se déplacer, et se montrer encore afin que sa réputation grandisse. Le couple n’y résiste pas souvent, et, plus que les musiciens, c’est généralement la famille qui trinque (mauvais jeu de mots, je sais, mais j’assume !) Pourtant, comme le dit l’adage, on n’a rien sans rien. Le destin ne vient pas chercher le talent. Il faut le provoquer, aller à sa rencontre, avoir une ambition affichée. Certes, d’aucuns seront accusés d’’avoir les dents longues, d’être des requins. Et alors ? C’est ainsi que les choses ont toujours fonctionné. Combien de groupes de la NWOBHM au potentiel gigantesque sont-ils encore debout aujourd’hui ? Un seul, deux autres vivant de leur back catalogue et de leur réputation. METALLICA serait-il le même groupe si la décision de virer Dave MUSTAINE n’avait été prise ? IRON MAIDEN aurait-il le même impact si Paul DI’ANNO ne s’était fait éjecter ? Certainement pas. Et les groupes, au moment de prendre ces décisions primordiales n’étaient pas seuls…

La question véritable est de savoir si, aujourd’hui, en France, il existe une personne à même de pouvoir gérer de manière pérenne un groupe ? Etant donné la frilosité ambiante des acteurs du marché de la musique, il semble bien que non. J’espère pourtant me tromper et voir un jour cette personne sortir de l’ombre afin que, enfin, la France puisse voir un de ses groupes la représenter à travers la planète. Car de leur côté, les plus ambitieuses formations affichent clairement leurs intentions de se faire connaitre par des concerts, des albums, d'autres concerts en ayant pour objectif de pouvoir vivre de leur musique... Les trois années qui viennent (demander une projection sur cinq ans était un peu trop ambitieu de ma part...) seront des années de défi pour l'ensemble du metal hexagonal. Si, enfin!, un ou deux groupe réussissent à percer et "faire le buzz" version grand format, peut être la France sera-t-elle, d'un point de vue tant artistique que managérial ou commercial, mieux vue de l'étranger, et ainsi plus prise au sérieux. Pour cela, il reste beaucoup de travail, un travail auquel chacun, avec ses moyens, peut - avec fierté - participer et apporter sa contribution: organiser des concerts et/ou y assister, tracter, écrire, manager,promouvoir, démarcher, acheter les CD, soutenir les groupes d'une manière ou d'une autre... tout est à prendre car, aujourd'hui, tout reste encore à faire.
metalmp
Date de publication : vendredi 18 février 2011