Dossier : IRON MAIDEN - La Bête a 40 ans - 2ème partie (1986 - 2014) ( IRON MAIDEN )
Résumé de l'épisode précédent (1975-1985) :
En dix ans d'existance, IRON MAIDEN s'est imposé comme le leader du Heavy Metal international. Le groupe Anglais est parvenu à imposer sa musique et son image au monde entier, alternant albums désormais classiques et spectacles dantesques. L'avenir semble tracé et lumineux.

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La tournée Somewhere On Tour terminée, et après quelques temps de repos amplement mérité, IRON MAIDEN retrouve le chemin des studios. La routine, quoi. Le rythme que le groupe s’est imposé depuis ses débuts est devenu une habitude. Le public est aujourd’hui, lui aussi, habitué à la stratégie commerciale d’IRON MAIDEN qui assure la promotion de son album à venir avec un single décapant. La tradition est respectée avec la sortie, le 26 mars 1988, de Can I Play With Madness, qui atteint, c’est plutôt bon signe, la 3ème place des charts. Agressif à souhait, rapide, ce simple titre laisse penser que le groupe semble ne s’être nullement reposé sur ses lauriers. Puis, à peine sorti le 23 avril, le nouvel IRON MAIDEN se classe à la première place des charts anglais. Seventh Son Of A Seventh Son, construit autour d’un ancien concept religieux – le septième fils d’un septième fils serait doué de dons et pouvoirs divers – est rapidement perçu comme un album de metal progressif. Soyons clairs : il s’agit avant tout d’un album de Metal. IRON MAIDEN ne trahit pas son public, mais expérimente de nouvelles possibilités de constructions, de sonorités et d’orientations musicales qui ne faisaient pas partie du style auquel le public s’est accoutumé. Force est de constater, encore une fois, que la prise de risques s’avère payante. Car d’un bout à l’autre de l’album (qui commence et se termine avec la même mélodie) la bande de Steve HARRIS n’a rien laissé au hasard, la moindre ambiance étant étudiée avec grand soin. Bref, une fois de plus, IRON MAIDEN prouve sa volonté de demeurer le plus important groupe de Metal. Et y parvient haut la main. La route avait été ouverte avec Can I Play With Madness, et les autres singles issus de Seventh Son connaissent le même succès : The Evil That Men Do (n°5), The Clairvoyant (n°6) et Infinite Dreams (n°6) prouvent qu4IRON MAIDEN est bel et bien toujours un – sinon Le – groupe de Metal, quoi que certains puissent en dire. Steve HARRIS et sa bande n’ont absolument rien laissé au hasard, Adrian SMITH participant toujours autant à la composition (trois titres sur les sept de l’album, dont deux des singles) aux côtés du bassiste.

Le 13 mai, IRON MAIDEN lance sa nouvelle tournée, le Seventh Tour Of A Seventh Tour, à Moncton, au Canada. Une nouvelle fois, les grands moyens ont été mis à profit pour offrir au public un spectacle aussi époustouflant que magique. Dans un décor glaciaire, lunaire, les cinq héros du metal donnent une nouvelle dimension à la définition de gigantisme. Cette tournée sera néanmoins plus courte que les précédentes avec seulement 94 dates prévues jusqu’au 12 décembre (le Somewhere on tour en comptait 148), dont une tête d’affiche aux incontournables Monsters Of Rock en août, devenu le festival d’été désormais incontournable. Il réunit pour la première fois, le 20, plus de 100.000 spectateurs, tous venus soutenir la tête d’affiche. Les Monsters Of Rock réussissent comme toujours à réunir sur une même affiche des groupes légendaires, ou en passe de le devenir : HELLOWEEN, qui présente ici, avant la sortie, son nouvel album, GUNS N’ROSES, MEGADETH, David Lee ROTH et KISS précèdent la vierge de fer ! Une journée de rêve, en somme, pour tout fan de metal qui se respecte. Mais la journée tourne au cauchemar, et, pour ne pas tout gâcher, Rod SMALLWOOD gardera la nouvelle pour lui jusqu’à ce que Steve HARRIS et son équipe aient terminé leur set. Car, à peine les cinq terreurs de GUNS N’ ROSES montent-elles sur scène à 14 heures, avec leur hard rock’n’roll furieux, qu’un mouvement de foule incontrôlé fait trébucher deux jeunes spectateurs (Alan DICK, âgé de 18 ans, et Landon SIGGERS, 20 ans ) qui perdent la vie, piétinés par le public déchainé malgré l’aide qu’ont tenté de leur apporter d’autres spectateurs. Tout le monde, aujourd’hui, s’accorde à dire que personne n’est à blâmer, mais les Monsters, cette fête du Metal, seront à jamais marqués par ce tragique accident. Les organisateurs décident dès lors, et après jugement du tribunal, de limiter le public à 72.500 spectateurs afin d’éviter que ce genre d’incident ne se reproduise.

Le festival connaît cependant un tel succès depuis sa création qu’il se décline de plus en plus dans d’autres contrées. Ainsi, Paris accueille ses monstres les 24 et 25 septembre, avec une affiche certes réduite, mais très attendue : HELLOWEEN ouvre à nouveau les hostilités, avec un set un peu court mais carré et efficace, avant de laisser la place aux moshers d’ANTHRAX qui mettent le feu au POPB, comme partout où ils passent ! Autant dire que l’ambiance est chaude au moment d’accueillir, enfin, TRUST pour qui, aussi, 18.000 fans se sont déplacés et font savoir qu’ils sont là, bien présents pour le groupe phare français autant que pour la tête d’affiche, IRON MAIDEN. Quelle accueil, quelle ambiance ! Pas une chanson que le public ne connaisse sur le bout des lèvres, et TRUST profite de ces deux soirées pour enregistrer un album live ! Steve HARRIS avait annoncé que si le groupe de Bernie et Nono se reformait, il serait invité à ouvrir pour IRON MAIDEN en France. Et si le public est naturellement conquit, IRON MAIDEN n’a aucun mal à en faire de même avec son set, comme il est désormais de coutume, carré et imparable. Le Seventh Tour ne ressemble en rien aux tournées précédentes, le décor est beaucoup plus froid et Eddie ne se déplace pas sur scène comme à son habitude. Son corps est simplement représenté tel qu’il apparaît sur la pochette : amputé juste au-dessus du bassin. IRON MAIDEN aligne un set similaire à celui de Donington, et rien n’est laissé au hasard. Tous les plus grands succès du groupe y passent sans compter les nouveaux morceaux que le public attend avec impatience (The Clairvoyant, The Evil That Men Do, Seventh Son Of A Seventh Son…).

Le Seventh Tour est un nouveau succès, et rien ne semble pouvoir résister en cette fin de décennie à IRON MAIDEN. Pourtant, les années 90 vont bousculer certains faits et rappeler que rien n’est jamais acquis. Dès la fin de la tournée, Adrian SMITH annonce son départ. Un départ qui fragilise la machine. Le guitariste a besoin de respirer, et quitte purement et simplement IRON MAIDEN pour se consacrer, dès 1989, à son groupe AsAPADRIAN SMITH AND PROJECT – avec lequel il publie (pas chez des inconnus, non, chez EMI pas rancunier) un unique album, moyennement reçu, Silver And Gold (sur lequel il chante et joue de la guitare). Sa longue période d’absence le verra par la suite jouer avec PSYCHO MOTEL et Bruce DICKINSON.

Bruce DICKINSON, justement, se lance dans une aventure solo et enregistre, aussi, son premier album, Tattooed Millionnaire qui parait en 1990 sur Colombia/Sanctuary. A la maison, quoi (Columbia est le label d’IRON MAIDEN aux USA), preuve qu’il n’existe pas d’animosité entre les membres du groupe. Sur ce disque figure un certain Jannick GERS, lequel s’est déjà forgé une solide réputation grâce à ses collaborations passées (Ian GILLAN, WHITE SPIRIT, GOGMAGOG). Le chanteur explore des horizons assez proches de l’univers d’IRON MAIDEN mais peut se faire plus personnel. Cependant, IRON MAIDEN, en recherche de guitariste, intègre rapidement Jannick GERS au jeu efficace mais sans doute moins fin ou reconnaissable, et au comportement plus… flamboyants que SMITH.

Il ne reste plus qu’à présenter le nouveau venu au monde, avec un nouvel album, à nouveau produit par Martin BIRCH. No Prayer For The Dying parait en octobre 1990 alors que le groupe est reparti en tournée le mois précédent. Les salles sont plus petites, comme si le public signifiait une certaine lassitude. Malgré le succès du single Bring Your Daughter…To The Slaughter, initialement prévu pour l’album solo de DICKINSON (et BO du film Freddy 5), ce nouveau disque reçoit un accueil plus mitigé que ses prédécesseurs. Le groupe semble chercher ses nouvelles marques, avoir besoin de reconstruire ses repères. Aussi, IRON MAIDEN a décidé de démontrer à son public n’avoir aucun besoin d’artifices scéniques pour donner de bons concerts. La scène est épurée, les lights efficaces, et chaque musicien se donne à fond. Mais là encore, l’histoire vient perturber les projets, comme cela avait été le cas à la fin des 70’s. Car le Metal n’est plus en odeur de sainteté, et, avant que la tournée ne prenne fin au Castelet le 21 septembre 1991, le public, rajeuni, se tourne vers un nouveau phénomène musical venu de Seattle, que l’on désigne sous le terme de Grunge. Un style épuré qui rappelle le Punk des 70’s. Un style sans fioritures, sans soli, qui va droit au but, et dont les représentants se nomme PEARL JAM, SOUNDGARDEN ou, surtout, NIRVANA, qui rafle tout sur son passage avec son album Nevermind. Metal ? Seul METALLICA semble s’en sortir, vendant des palettes entières de son multi-platine Black Album qui vient aussi de paraitre (été 1991) et occulte tout le reste ou presque. Les anciens y laissent des plumes…

Il en faut cependant plus que ça pour effrayer Steve HARRIS qui décide rapidement de rectifier le tir avec un nouvel opus. Fear Of The Dark bénéficie d’une production plus actuelle et directe de Martin BIRCH. Ce disque sera d’ailleurs la dernière collaboration du producteur avec IRON MAIDEN, tout comme il marque sa première avec l'illustrateur Melvyn GRANT qui signe la pochette. Si les chansons sont efficaces, elles restent cependant plus convenues. L'absence de la "patte" particulière d'Adrian SMITH se fait sentir, et , malgré l'efficacité de certaines chansons (Be Quick Or Be Dead ou From Here To Eternity), seul le titre éponyme résistera à l'épreuve du temps. La tournée, raccourcie (entre le 3 juin et le 4 novembre 1992) voit IRON MAIDEN retrouver la tête d’affiche du Monsters Of Rock de Donington. La tournée donnera naissance à deux albums live, A Real Live One – consacré au répertoire le plus récent du groupe – et A Real Dead One – couvrant la période 1980 -1984 (les deux disques seront plus tard réunis en un double album, A Real Live Dead One) . Mais à peine ces deux disques sont-ils sortis qu’IRON MAIDEN subit un nouveau revers : Bruce DICKINSON annonce, lui aussi, quitter le groupe afin de se consacrer à sa carrière solo. Le choc est grand, et tout le monde a conscience de la difficulté qu’il y aura bientôt pour lui trouver un remplaçant. Bientôt, car une nouvelle tournée, d’adieux, est mise en place, dans des sales de moyenne capacité. Elle débute à Faro, au Portugal, le 25 mars et se terminera par trois shows à Moscou le 3,4 et 5 juin 1993. Dès lors, les auditions, l’écoute de centaines de cassettes, la recherche du parfait remplaçant commencent.

Avant de trouver la perle rare, IRON MAIDEN publie un nouvel album Live At Donington, témoignage du dernier passage du groupe aux Monsters. Un produit supplémentaire qui vise à enrayer le marché pirate sur lequel circule ces mêmes bandes, mais d’une qualité non garantie par le groupe. D’abord présenté dans une pochette d’un sobre noir et blanc, le double album sera plus tard réédité avec une véritable illustration.

Après de longues recherches, IRON MAIDEN annonce enfin, début 1994, le nom de celui qui doit remplacer Bruce DICKINSON. Cette tâche incombe à Blaze BAILEY, qui, jusqu’à présent sévissait au sein du prometteur WOLFSBANE avec qui il a sorti 3 albums. Steve HARRIS, réputé découvreur de talents, a opté pour un vocaliste au timbre radicalement différent de son ex-chanteur. La formation nouvelle mouture entre en studio pour prouver que la bête peut encore rugir.

The X-Factor parait un an plus tard, au mois d’octobre 1995. La surprise est grande pour tous les fans : en plus d’un nouveau chanteur, Eddie est désormais une statue, torturée, au visage plus qu’effrayant. Le lifting subit par la mascotte, plus inquiétante que jamais, qui est pour la cette fois une oeuvre de Hugh SYME, se reflète dans la musique, plus sombre et grave, sans aucun doute marquée par certains événements familiaux douloureux. L’incompréhension publique se traduit par une perte de position dans les charts (n°8 en Angleterre, quand même), ce qui n’empêche pas IRON MAIDEN de sillonner les routes pendant une année à partir du mois de septembre 95, et d’en découvrir de nouvelles (Israël, Afrique du Sud). Si le public européen reste fidèle, outre-Atlantique, c’est une autre histoire, le public ayant délaissé le Metal traditionnel au profit notamment du Grunge.

Afin de ne pas laisser son groupe disparaitre, Steve HARRIS décide de publier le premier Best Of d’IRON MAIDEN . Best Of The Beast parait en 1996 et se veut un produit exceptionnel : présenté dans un fourreau, le double album est un mini livre retraçant, album après album, l’histoire du groupe ; Des photos, un titre inédit (Virus) font de cet objet, en édition limitée, un produit rare qui séduit nombre de fans.

IRON MAIDEN se remet rapidement au travail afin d’enregistrer son nouvel album. Virtual XI surfe sur la vague « coupe du monde » qui se tient en France en 1998 pour proposer un Eddie plus traditionnel bien que connecté. La couverture est de nouveau signée Melvin GRANT (oui, avec un « i », cf. les crédits du livret) et marque le second départ d’une fructueuse collaboration à venir. Sorti au mois de mars, l’album confirme le désintérêt croissant du public qui n’offre qu’une petite 16ème place des charts anglais à Virtual XI. Blaze BAILEY est mal aimé, et la tournée qui suit, plus courte que jamais – du 22 avril (Norwich, UK) au 12 décembre 1998 (Buenos Aires) - voit IRON MAIDEN partir à la reconquête de son public et jouer dans des salles qui se rétrécissent, certes, mais dans des villes plus nombreuses. N’empêche, cette décennie, qui se termine bientôt, aura été plus que compliquée pour le groupe qui entend bien retrouver la place qui est la sienne.

De nouvelles décisions, aussi importantes que graves, doivent être prises. La plupart des observateurs s’accordent à dire que, désormais, Blaze BAILEY est sur la sellette, qu’il ne s’agissait, au final, que d’une parenthèse. La rumeur quant à un prochain retour de Bruce circule, affolant les « fans » les plus anciens du groupe. Steve HARRIS confirme, début février 1999, qu’ IRON MAIDEN se sépare de son dernier chanteur et que le groupe réintègre non seulement Bruce DICKINSON mais également Adrian SMITH, qui ne remplace pas Jannick GERS mais vient en troisième guitariste. Le groupe devient dès lors un sextette dont le line-up ne changera plus.

Un jeu video – Ed Hunter – contenant un nouveau « Best Of » de chansons sélectionnées par les fans est prétexte à une nouvelle tournée. Soudain, les salles s’agrandissent, du lancement du Ed Hunter Tour à St Johns, Canada, le 11 juillet 1999 à sa conclusion 31 dates plus tard le 1er octobre de cette même année à Athènes (avec un passage à Paris Bercy le 9.9.99, un clin d’œil inversé au 666…) Steve HARRIS clame d’ailleurs à qui veut l’entendre – le message est pourtant clair – que, selon lui, les vrais fans sont ceux qui ont soutenu IRON MAIDEN et sont venus en concert quel que soit son chanteur… La tournée est un succès qui remet IRON MAIDEN sur de bons rails, ce qui reste prometteur pour le futur album. Les années à venir seront lumineuses et (quasiment) sans fausse note.

La formation investit les studios parisiens Guillaume Tell pour y enregistrer Brave New World, sous la houlette de Kevin SHIRLEY, dans le cadre d’une première collaboration – toujours d’actualité. A sa sortie, fin mai 2000, la satisfaction est générale. Tout le monde s’accorde à dire que ce nouvel album est une vraie réussite à classer à côté des grands classiques que le groupe a composé au cours des 80’s. Les repères sont retrouvés (RIGGS a participé à la réalisation de la couverture, une première depuis…trop longtemps), et la tournée qui suit donne une nouvelle fois l’occasion à IRON MAIDEN de jouer au festival Rock In Rio dont sera issu un nouveau témoignage (CD et DVD) live sobrement intitulé du nom du prestigieux festival.

Au cours de l'année 2002, on apprend l'aggravation de l'état de santé de Clive BURR, atteint d'une sclérose en plaque. Les frais médicaux sont tels qu'IRON MAIDEN décide de se mobiliser et crée une fondation pour son ancien batteur. Une nouvelle édition du single Run To The Hills est éditée et 3 concerts caritatifs sont organisés au Brixton Academy de Londres les 19, 20 et 21 mars 2002, dont les bénéfices sont destinés à financer une partie des soins de Clive BURR. Le succès de ces différentes opérations confirme la popularité de l'ex-batteur (qui décèdera le 12 mars 2013).

Le Metal retrouve aussi sa place et sa popularité au niveau mondial. Pour IRON MAIDEN, il est primordial de ne pas se laisser de nouveau distancer par la jeune génération, ni par ses contemporains qui, eux, commencent à ré intéresser le public, très demandeur de Metal dit traditionnel. Steve HARRIS est fermement décidé à occuper le marché le plus possible. D’abord, afin que les plus jeunes fans puissent découvrir l’histoire du groupe, IRON MAIDEN publie fin 2002 une nouvelle compilation, Edward The Great. A la même période, ce sont les fans plus anciens et plus acharnés qui sont invités à mettre la main au portefeuille pour se procurer le coffret Eddie’s Archives. Dans une boite métallique se trouvent pas moins de 3 doubles CD, un parchemin retraçant l’arbre généalogique du groupe ainsi qu’un verre en cristal. Autant dire que ce produit en édition strictement limitée dvientrapidement introuvable.

Afin de ne pas rester trop longtemps éloigné des projecteurs, IRON MAIDEN se lance dans une nouvelle courte tournée estivale (entre mai et août 2003) afin d’assurer la promotion de son nouveau DVD, Give ‘Em Ed. Partout, le public répond présent massivement.

Ces nouveautés donnent également à IRON MAIDEN le temps nécessaire pour enregistrer Dance Of Death. Lorsque parait l’album, les critiques dénoncent la laideur de la couverture. Derek RIGGS s’est vu quasiment dépossédé de son oeuvre, les personnages entourant un « Eddie faucheuse » ayant été rajoutés à l’œuvre originelle. Le dessinateur refuse même d’être crédité… Le contenu musical, en revanche, satisfait le public, sans toutefois réellement le surprendre. IRON MAIDEN a désormais trouvé une identité musicale et sait parfaitement en jouer. Bien que lancée six mois à peine après la dernière date du Give ‘Em Ed Til I’m Dead tour, la nouvelle tournée, lancée en Hongrie le 19 octobre 2003 et prenant fin à Tokyo le 8 février 2004, remporte également un large succès mondial (dont sera bientôt issu un nouveau live, le double Death On The Road paru en août 2005). Ce n’est pourtant rien au regard de ce qui attend IRON MAIDEN dans les années à venir.

Non content d’avoir réinventé son groupe, Steve HARRIS décide de ressortir de vieilles images et de vieilles bandes afin que le plus grand nombre puisse (re)découvrir les origines de la bête. Le double DVD The Early Days retrace avec force documents les premières années d’IRON MAIDEN , couvrant la période 1975-1983. Parallèlement émerge l’idée de ressusciter le show de 1983 et de concentrer les concerts sur les 4 premiers albums du groupe. La tournée estivale (du 28 mai au 2 septembre 2005) voit ainsi IRON MAIDEN réinventer la machine à voyager dans le temps, ressortir de vieux décors afin que les plus jeunes spectateurs puissent également être les témoins de ce que fut la vierge de fer et de ce qu’elle est toujours : une indestructible bête de scène ! Les membres d’IRON MAIDEN laisseront même leurs empreintes sur le Hollywood Rock Of Fame au cours de leur séjour américain.

Avec un rythme de tournée beaucoup mieux contrôlé, plus léger qu’avant, IRON MAIDEN trouve aisément le temps de se ressourcer et de composer un nouvel album. A Matter Of Life And Death arrive dans les bacs à la fin des vacances d’été, fin août 2006 et se délecte des critiques positives avant de reprendre la route pour une tournée effectuée en deux étapes. La première part des Etats-Unis le 4 octobre pour se terminer à Londres le 23 décembre 2006. Au cours de ce périple, IRON MAIDEN décide de sacrifier un certain nombre de ses classiques afin de jouer l’intégralité de son nouvel album. Seules quelques indémodables chansons viennent clôturer ce nouveau spectacle dont la seconde partie démarre à Dubaï en mars 2007 pour se terminer à nouveau à Londres le 24 juin de cette même année.

Si l’on pouvait penser qu’avec les années Steve HARRIS – qui souffre de plus en plus de problèmes de dos – allait lever le pied et ralentir la cadence, c’est le contraire qui se passe. IRON MAIDEN occupe le devant de la scène comme jamais et prévoit une nouvelle tournée. Cette fois, c’est la période 84/86 qui est revisitée. En guise d’amuse-gueule, la vidéo Live After Death est rééditée sous format DVD complétée du documentaire The History Of IRON MAIDEN, Part 2. Pour cette nouvelle épopée, IRON MAIDEN se dote d’une arme redoutable : Bruce DICKINSON, en plus de sa fonction de chanteur et de son passé de champion d’escrime, est devenu pilote de ligne, commandant un B757 pour la compagnie Astreus. Son idée, adoptée par toute l’équipe est simple : faciliter la logistique du groupe en louant un appareil à la compagnie, appareil à même de transporter personnel et matériel de point à point sans avoir à subir les difficultés inhérentes aux compagnies aériennes. Ainsi, un avion, rebaptisé pour l’occasion Ed Force One, est décoré aux couleurs d’Eddie, et s’envole pour une première étape indienne, à Mumbai, où est donné, le 1er février 2008, le coup d’envoi du Somewhere Back On Tour. La première partie de cette nouvelle tournée historique sera ainsi filmée dans le cadre d’un futur DVD – indispensable – portant le nom de code du vol : Flight 666. IRON MAIDEN visite de nouvelles contrées, retourne en des terres non visitées depuis des lustres, rempli stade sur stade jusqu’au mois d’avril 2009. IRON MAIDEN est au meilleur de sa forme, et ravi son public avec ses décors pharaoniques, ses nombreuses incarnations d’Eddie et une setlist qui permet de donner une nouvelle jeunesse à certaines chansons pas joué depuis des décennies. De nouveau, cette tournée remporte un vif succès qui aura séduit plus de 2 millions de spectateurs à travers le monde.

IRON MAIDEN s’éclipse une année durant. Une année consacrée au repos, certes, mais également à la composition et l’enregistrement d’un nouvel album. Quatre ans séparent AMOLAD de The Final Frontier, à nouveau produit par Kevin SHIRLEY (en passe d’égaliser le nombre d'enregistrements qu'a effectué Martin BIRCH avec le groupe ) qui suscite l’enthousiasme un peu partout dès sa sortie en août 2010. Si le son d’IRON MAIDEN est désormais immédiatement reconnaissable, sa musique évolue et continue de surprendre par ses aspects novateurs et parfois progressifs. Un Eddie nouvelle figure, à mi-chemin entre l’original et le monstre du film Alien, se délecte des bons résultats mondiaux. La France, pour la première fois, offre une première place à un album de la vierge de fer. La tournée a quant à elle débuté deux mois plus tôt, à bord d’un Ed Force One reloué et redécoré, à Dallas pour se terminer, le premier segment, en tous cas, le 21 août à Valence (Espagne). Le décor futuriste et spatial séduit tout autant et le groupe, rôdé, reprend la route le 11 février 2011 à Moscou pour la seconde partie de cette tournée qui prendra fin dans le gigantesque O2 Arena de Londres où deux shows sont donnés les 5 et 6 août 2011. Cette tournée fait, encore une fois diront certains, l’objet, au mois de mars 2012, d’un nouveau live et DVD. Enregistré à Santiago du Chili, En Vivo ! retrace toujours aussi richement les différentes étapes de l’organisation de la tournée et rend hommage à ce si chaleureux et explosif public sud américain.

Si Steve HARRIS, au moment de la sortie de The Final Frontier avait pu laisser imaginer qu’il pourrait être le dernier album d’IRON MAIDEN , son groupe n’en demeure pas moins un des plus actifs, mondialement. Car même sans nouveauté discographique, le groupe est omniprésent. Plus une année ne passe sans que le public et les fans ne soient rappelés à l’ordre. Comme ce fut le cas avec la ressortie de Live After Death, c’est le légendaire Maiden England ’88 qui fait cette fois l’objet d’un lifting. Ce nouveau DVD relate le Seventh Tour Of A Seventh Tour, et représente le décor glaciaire de la fin des 80’s. C’est surtout un nouveau prétexte à une nouvelle tournée mondiale qui se fera, cette fois, sans location d’avion (Astreus a mis la clé sous la porte) et en trois étapes : les mois de juin à août 2012 proposent 34 dates en Amérique du Nord. Puis le groupe retrouve les terres européennes, asiatiques et sud américains entre le 27 mai et le 2 octobre 2013 avant d’offrir quelques dates au cours de l’été 2014, dont un Hellfest bondé à craquer le 20 juin 2014. Le spectacle, parfaitement rôdé comme toujours, reprend et améliore l’originel, et permet réunir les fans sur désormais trois générations, et d’asseoir définitivement IRON MAIDEN sur le podium du metal mondial, malgré la nouvelle annoncée officiellement par le groupe mi février: au cours d'un check-up médical de routine effectué en décembre, Bruce DICKINSON a appris qu'il avait un cancer de la langue. Sept semaines de traitement (dont de la chimio thérapie) sont venues à bout de cette tumeur, et IRON MAIDEN attends le mois de mai pour permettre à son chanteur de retrouver la forme avant donner plus de nouvelles quant à l'avenir du groupe. Reste la promesse, ou plutôt l'espoir, d'un nouvel album et d'une tournée

Depuis la sortie du premier album d’IRON MAIDEN , 35 ans se sont écoulés. Quatre décennies ont été vouées corps et âmes à la défense d’un Heavy Metal que rien ne semble pouvoir abattre. Et même si aucune formation n’est éternelle, IRON MAIDEN n’a pas encore dit son dernier mot.
Eddie veille et s’en porte garant, il me l’a grogné à l’oreille.



Sources:

www.ironmaiden.com
www.maidenfrance.com
livret du cd Best of the beast
biographies officielles Running Free (Gary BUSHELL, 2nde édition) et Run To The Hills (Mick WALL, 1ère et 3ème éditions)
fiches Hard Force Magazine
metalmp
Date de publication : mardi 3 mars 2015