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Chronique
VANTRE - Treehopper - vol. 1 & 2

Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :  MP3 - Année : 2022
Provenance du disque : Reçu du groupe
6titre(s) - 26minute(s)

Site(s) Internet : 
VANTRE BANDCAMP
VANTRE FACEBOOK

Label(s) :
Auto Production
 (16/20)

Auteur : Pumpkin-T
Date de publication : 14/10/2022
Deux basses badass tabassent
En 2020, la création de VANTRE était un moyen d’échapper à la neurasthénie du confinement. Quel meilleure façon de défouler ses émotions que d’alimenter ses neurones en oxygène par un projet artistique expérimental ? L’idée était, me semble-t-il, de créer des pièces instrumentales reposant sur deux basses et une batterie, sans toutefois se cantonner à un registre uniquement rythmique… mais en avaient-ils conscience ?

VANTRE n’est pas à une originalité près, alors pourquoi préparer un album complet quand il peut publier 3 EP successifs portant le même titre ? Les trois volumes de Treehopper sont le produit final, enregistré en live, de sessions de travail (des mini-résidences, si vous voulez) qui ont respectivement eu lieu en juillet 2020 (Vol. 1), mars 2021 (Vol. 2) et novembre 2021 (Vol. 3). Mixage et mastering seront ensuite réalisés chez Côme, le batteur qui sévit ou a sévi au sein de TREPONEM PAL, PARABELLUM, RHODA SCOTT, SANSEVERINO, WAXX, CHILLA, DOCTEUR SCHULTZ, BENJAMIN CLEMENTINE, BIG RANX, GEORGIO, LES SVINKELS, BEAT ASSAILLANT, HATIK, POMME, ORNICAR, etc.

Le premier épisode est sorti en avril de cette année et le second est révélé… aujourd’hui ! le 14 octobre 2022 (sacrée coïncidence !)

Diantre ! J’entends presque le bruit des doigts qui glissent sur les frettes. Les premières notes du Volume 1, le petit souffle pendant les blancs, l’écho de la pièce, la spontanéité de la frappe de batterie et sa prise de son crue me donnent l’impression que les gars squattent un coin de mon salon. Si, à l’écoute d’Etna, vous pensez être en présence d’un enregistrement amateur, détrompez-vous, les lascars vous bernent. Le morceau en lui-même est un riff de stoner en boucle, basique (bassique ?) et superbement exécuté. Certes, pour un titre appelé Etna je m’attendais à une éruption explosive mais non, la fureur est contenue. En revanche la rythmique fume et le jeu de la batterie est terrible.

Pendant qu’une basse t’écrase le thorax, l’autre te fait transpirer le cerveau. Ces gars sont de grands malades ! La preuve, il faut être dérangé pour intituler un morceau X Æ A-12, non ? T’imagines ton gosse s’appeler comme ça ? (OK, je sais, c’est déjà fait et la presse people en a chié des pages.) Ce n’est pas un hasard si au début du titre j’entends bien l’ambulance d’une maison de dingues arriver avec son deux-tons. Cette compo est une des plus pêchue des six. Je l’adore de son début hurlant jusqu’à son final destroy.

Hommage à l’inspecteur Derrick ? Horst Tappert clôt de façon assez noire le premier épisode de Treehopper. Au fait, vous avais-je dit que treehopper signifiait cicadelle en français ? Pour beaucoup, même en français, ce nom n’évoque rien à moins de posséder un jardin dans le Sud et d’avoir vu du coin de l’œil ces saletés de phyto-vampires se planquer en tournant autour de la branche chaque fois que l’on essaie de les regarder de trop près - ou alors, de vous être un jour demandé qui pouvait bien faire ces crachats de coucou dans votre haie.

Kuato entame les réjouissances du volume 2. La pièce est structurée par une ligne de basse très puissante soutenue par une batterie qui martèle bien mais se démarque par un jeu très subtile sur le charleston. Au-dessus de la rythmique, le chorus est assuré par l’autre basse, la cinglée, celle qui prend des couleurs interdites, hurlantes, grinçantes, syncopées - tout y passe pour créer d’étranges ambiances. Au bout d’une minute, la construction se détraque puis se reconstruit avec une basse qui me parle en morse. Les accords ressurgissent, monstrueux, puis s’évaporent sur le final. Le moins que je puisse dire, c’est que je m’ennuie pas une seconde sur ce titre. Bel hommage à l’affreux petit personnage de Total Recall.

Un joli petit rythme de batterie sur lequel s’accroche un riff très metal fortement dosé en distorsions entame virilement Stalingrad. Puis, le morceau bascule dans un trip psychédélique sur une ligne de basse claire pendant que l’autre (la cinglée, encore elle !) part dans des lamentations inquiétantes et autres dérapages harmoniques sur le fil du rasoir. De son côté, le batteur passe d’une frappe pleine peau au titillement du cerclage, maîtrisant toute la finesse de son art, avant de remonter en tension et en volume lorsque le morceau reboucle sur le riff initial et ce, jusqu’à un final débridé qui me laisse haletant. Tout ceci est aussi bien pensé qu’interprété et chaque nouvelle écoute de ce titre me le fait d’avantage apprécier surtout quand je me dis que VANTRE est capable de sortir ce morceau comme ça, bim ! en live.

Vous avez certainement entendu le terme shoegaze. Littéralement, il désigne ces musiciens hyper inspirés, à l’affut des plus petites variations mélodiques ou rythmiques qui, pour rester concentrés, paraissent jouer avec le regard (gaze) scotché sur leur pompes (shoes). Ce terme s’applique parfaitement à certaines phases de Funeral. Le morceau alterne en effet, pendant plus de cinq minutes, entre un profond recueillement façon shoegaze et une colère en mode stoner. Que voici d’intéressantes funérailles pour clôturer le volume 2.

Une évolution entre Treehopper Vol. 1 et Treehopper Vol. 2 ?
Oui, alors que les compositions de Vol. 1 sont assez conventionnelles dans leurs structures, le Vol. 2 est plus libéré et notamment le travail de la basse cinglée frôle beaucoup plus fréquemment l’expérimental sans toutefois jamais sombrer dans l’intello-abscons.

Je vous invite vivement à expérimenter ces deux petits EP instrumentaux. Il s’agit d’un brillant alliage de force, de finesse et de créativité. Le propos est toujours vivant et s’étalonne de prenant à surprenant. J’attends avec impatience le prochain confinement pour pouvoir me remonter le moral avec ces albums. Non, je déconne ! Si j’attends quelque chose, c’est évidemment le Volume 3 de Treehopper !


PS : Je revendique la liberté de mes propos bien que ceux-ci aient été vomis sous la constante menace d’un tas de gélatine visqueuse qui ne me lâche pas des yeux.

***


VANTRE est composé de :
- Damiano SIGNORELLI, basse ;
- Yann LE TALLEC, basse ;
- Côme HUVELINE, batterie.

***


Extrait de Treehopper – Vol. 1 & 2 :
- Etna : Cliquez ici !
- Kuato : Cliquez ici !

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Alain Le samedi 15 octobre 2022
Tendu, le groove, tendu ! Le trio a lâché les chevaux célestes : trippant et puissant !
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