Merci pour ce voyage émotionnel !
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Quand je suis tombé sur un titre du nouvel album de KLONE, j'ai eu tout de suite eu l'envie de terminer l'année 2024 avec ce groupe français, qui ne fait pourtant pas partie de mes écoutes habituelles. Ce sentiment a été conforté par la vision d'une vidéo de leur concert lors du dernier Hellfest, sous un grand chapiteau, rempli à ras-bord d'un public enthousiaste, alors que ce n'est pas nécessairement le coeur de cible de l'évènement. En effet, les poitevins oeuvrent dans un registre prog, même si certains parlent de art rock, ce qui est pour moi, et pour tout vous dire, sensiblement la même chose, mais je ne suis pas un grand spécialiste de ce courant musical. The Unseen est donc le dixième album de cette formation, avec un premier long format remontant déjà à 2003 ! Je n'ai donc pas affaire à des débutants, et cela se ressent bien à l'écoute. Il n' y a que 7 titres sur cet album, mais certains sont relativement longs, ce qui s'explique aisément lorsque l'on aborde ce genre musical.
Dès le premier morceau, Interlaced, un superbe climat s'installe sur un tempo lent et lourd, et c'est ce qui fait toute la force et la singularité du groupe. La voix claire de Yann LIGNER vient m'envelopper, je dirais même me cajoler. La guitare adopte le même feeling et la même légèreté que ce que faisait Steve HACKETT avec GENESIS. La prise de son est superbe, claire et aérienne, et participe pour beaucoup de l'attrait du groupe. Contre toute attente, un solo de saxophone fait son apparition, et cela me ravit au plus haut point, tellement son intervention est du meilleur goût. C'est l'oeuvre de Matthieu METZGER et c'est une belle idée, qui magnifie divinement bien l'ensemble. De toute façon, je suis un grand fan de cet instrument, tellement chaleureux, alors... The Unssen débute sur des arpèges de guitare aériens, avant que la rythmique ne vienne occuper le devant de la scène. C'est tout en sensibilité, et rapidement, c'est Steven WILSON qui me vient à l'idée, avec ce même esprit. Je peux y rajouter PORCUPINE TREE, sans aucun problème. L'ambiance est là, avec une basse virevoltante. Et puis, il y a toujours cette voix, qui est en quelque sorte la marque de fabrique du groupe. Quel beau travail ! Lorsque le morceau monte en intensité, je sens bien que les gars maîtrisent totalement leur sujet, avec un background impressionnant, forgé au fil des albums et des scènes. Oui, le groupe a acquis une stature internationale, et ce n'est pas un hasard s'ils tournent dorénavant un peu partout dans le monde. Magnetic, est un de mes morceaux préférés. La ligne mélodique est d'une grande évidence et me rapproche d'un des groupes que je préfère dans ce style, j'ai nommé les polonais de RIVERSIDE. C'est un groupe avec qui ils ont d'ailleurs déjà partagé la scène, ce qui me paraît être un choix logique. Les guitares se font plus agressives, et ce, pour mon plus grand plaisir. La technique est irréprochable et tout s'emboîte parfaitement, avec une basse bien agile, façon BIG BIG TRAIN ou CALIGULA'S HORSE, qui me plaît bien.
After The Sun est le premier morceau que j'ai entendu, et c'est celui qui m'a tout de suite plu. C'est un mid-tempo léger comme une plume, avec un refrain qui rentre immédiatement dans la tête, qui m'emporte et ne me lâche plus. Il y a un très joli travail d'écriture. La boucle de guitare est hypnotique et la rythmique ne lâche rien. Un superbe morceau qui reste longtemps dans mon esprit. Le voyage continue avec Desire Line. La ligne de chant est magnifique et la partie rythmique est soignée aux petits oignons. Le jeu de batterie de Morgan BERTHET est superbe et très précis. Les guitares durcissent un peu le ton, et ca me va bien. Comme son nom l'indique, Slow Down est un morceau lent. C'est un titre tout en délicatesse et en fluidité. Ce qui saute aux yeux, c'est l'extraordinaire alchimie qui existe entre les musiciens, ce qui aboutit à une musique totalement addictive. Spring, qui vient conclure l'album est, dans sa structure, un pur exemple du prog, avec ses 3 parties bien délimitées. Le morceau fait plus de 12 minutes et débute sur un instrumental qui fait office de hors d'oeuvre, avant qu'il ne prenne son envol avec un chant parfait, comme d'habitude, devrais-je dire, plein de sensibilité, avec encore une filiation vers Steven WILSON, pour moi. J'émets cependant une remarque, et ce sera la seule, concernant la troisième partie, instrumentale et atmosphérique, qui traîne en longueur et n'apporte pas grand chose au morceau, mais ce n'est que mon avis.
Pour une fois, je chronique un album qui est déjà sorti (depuis peu !). Mais je ne pouvais décemment pas passer sous silence une telle oeuvre, pleine de maturité et de sensibilité, toute en nuances, car oui, KLONE est déjà un groupe de stature internationale, bien implanté sur la planète prog. J'aurais bien aimé, cependant, un album un poil plus long, et pourquoi pas revenir vers une musique un peu plus dure, comme c'était le cas, paraît-il, au début de leur carrière, avec même du chant "growlé" ! Quoi qu'il en soit, je suis prêt pour d'autres voyages en votre compagnie, qui m'emmèneront vers des terres encore inconnues. Mon souhait, pour conclure, serait d'entendre quelques soli de guitare, pour le prochain. C'est d'accord ? (avec deux guitaristes, cela devrait le faire, non ?)
KLONE est composé de :
Yann LIGNER : Chant Guillaume BERNARD : Guitares Aldrick GUADAGNINO : Guitares Enzo ALFANO : Basse Morgan BERTHET : Batterie Matthieu METZGER : Saxophones / Piano / Claviers / Systoles Devices
After The Sun : cliquez ici
Interlaced : cliquez ici
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