Métal Intégral - Chronique / ZAVOD

Rythmes suffocants, riffs implacables

Basé en Suède, ZAVOD entend s’illustrer dans le registre du Metal Industriel. Le groupe se compose du chanteur Konstantin SMIRNOV et des frères Johan et Tomas SANNESTEDT, le premier chargé des synthétiseurs et guitares, le second tenant le poste de batteur. Le nom choisi par le trio rappelle Petrozavodsk, ville de Russie où SMIRNOV passa son enfance, mais comporte également une astuce qui ne risque guère d’être décelée dans nos contrées : ZAVOD signifie en effet « usine ». Ce clin d’œil renvoie aux quartiers industriels fréquentés par les musiciens, qui ont constitué pour eux des sources d’inspiration particulièrement appropriées, eu égard au genre musical qu’ils revendiquent. Apparu en 2006, le groupe rencontre rapidement un écho important auprès de la scène locale. Aujourd’hui fort d’une certaine notoriété de par le monde, il publie son premier album, Industrial City.

Cet effort inaugural impose des rythmes suffocants, qui constituent l’une des caractéristiques majeures du Metal Industriel. Les synthétiseurs contribuent pour une large part à de tels climats. Le titre d’ouverture, Panzer, un nom particulièrement étudié pour suggérer un morceau écrasant, s’inscrit sans équivoque dans cette tendance, de par les nappes glaciales qui l’introduisent.

Sur d’autres plages, ZAVOD poursuit la démarche plus avant. En fin d’album figurent ainsi les titres sur lesquels le groupe assume le plus clairement son identité. Plutôt que de n’intervenir que ponctuellement, les claviers dominent par exemple Spee ou Pripyat. Une mention spéciale peut être accordée à celui-ci, qui évoque l’univers d’un certain Trent REZNOR, l’homme-orchestre de NINE INCH NAILS.

Si, pour ces raisons, il est totalement légitime de rattacher ZAVOD au courant Industriel, cette classification ne peut à elle seule rendre compte de la diversité de la musique proposée par le groupe. Par leur rythmique brutale et leurs riffs implacables, Friends With Death ou Da Ili Niet, chanté en russe, révèlent des influences Thrash marquées.

Dans le même ordre d’idées, Konstantin SMIRNOV ne se distingue pas seulement par les intonations malsaines fréquentes chez les vocalistes du Metal Industriel. Il se hasarde notamment dans des territoires plus surprenants, proches du Death. On en veut pour preuve la performance gutturale, d’outre-tombe, qu’il offre sur Friends With Death. Encore une plage fort judicieusement baptisée, puisque son écoute n’évoque guère que le désespoir !

Avec cet intéressant Industrial City, ZAVOD explore une voie originale. En mêlant les traits majeurs de sa musique avec des éléments issus d’autres mouvances, il la rend accessible, pouvant ainsi espérer élargir son audience.

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