Tank à faire, on r'part à zéro ?
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Surpris, je fus, en recevant ce CD de ne voir aucun des noms du TANK historique que j'avais découvert avec la NWOBHM, celui, sale et repoussant (aux oreilles de mes parents, en tous les cas) de Filth Hounds Of Hades et de This Means War. . Ni les frères BRABS, partis depuis un bon moment, ni même, plus étonnant encore, Algy WARD, le fondateur à la voix crade, aux relents punks... Que s'est-il passé pour que Mick TUCKER et Cliff EVANS reprennent ainsi flambeau et nom, je n'en sais rien, hormis le fait que Doogie WHITE se soit joint à TANK en 2009 afin d'assurer des festivals estivals et a depuis conservé sa place.
Remplacer Algy WARD par Doogie WHITE, il fallait oser. Ce que les gars ont fait, d'ailleurs, dès le précédent album, War Machine (2010). Et si Raskal comparait ce disque à un excellent cru influencé par SAXON, ce nouveau méfait lorgne plus, selon moi, du côté du DIO des grands jours, soit les trois premiers albums.
Est-ce surprenant lorsqu'on a à faire à un vocaliste jadis courtisé par RAINBOW, MALMSTEEN ou Michael SCHENKER? Nullement, d'autant plus que cet album, s'il pourrait avoir été l'oeuvre de notre cher disparu, ne ressemble en rien à un plagiat, ni même à un hommage à RJ DIO. Le quintette pose ici sa marque, et propose des morceaux entrainants aux refrains imparables, aux rythmes efficaces et rapides. Seule la balade est moins percutante. Pour le reste...
War Nation démarre avec deux titres Heavy, garnatissant headbanging et tapage de pied, avant d'accélerer le propos et de varier les plaisirs. Si le morceau éponyme, The Song Of The Dead, le superbe Hammer And Nails, le quelque peu Maidenesque Grace Of God ou l'instrumental Hardroad nous tiennent en haleine, Justice For All et Wings Of Heaven, qui viennent clore l'album, sont deux titres qui passent presque inaperçu et ne parviennent pas à retenir mon attention. Le fait qu'ils soient placés après la balade accentue sans doute cette impression.
Toutefois, si TANK nous propose une nouvelle fois un album splendide, réfléchi et travaillé pour faire mouche, je me pose, comme Raskal il y a deux ans, une question: le côté Punk ayant cédé le pas à des mélodies totalement Heavy Metal, la voix rauque faisant place à un chant puissant et harmonieux, l'esprit MOTORHEAD étant désormais remplacé par DIO ou SAXON... peut-on vraiment encore parler de TANK?
Ne me méprenez pas, cependant: j'ai écouté cet album en boucle, et nombre de riffs trainent tant et si bien dans mon esprit que j'affirme sans hésiter que l'on a là un grand disque. TANK s'est fait un lifting, et pour une fois, l'antirouille fonctionne à merveille.
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