|
|
|
Beaucoup plus de bijoux que de cailloux
|
THE T.A.W.S. a été fondé en 2010 mais comme je suis un peu ermite, j’avais juste découvert la voix d’Élodie JOUAULT l’an dernier sur l’album One Way de THE BLACK VAULT, le joli projet mené par Vivi (ex-TRUST) – Ah ben tiens, il y avait Charley à la basse aussi (Lire la chronique ici). Depuis, je gardais une oreille tendue vers le pays de Niort pour vérifier que ma mutuelle s’engraissait et que THE T.A.W.S. progressait et c’était bien le cas (pour les deux).
J’ai réécouté le premier EP (Dreams’Land Will Never Fall – 2012), puis le premier album long (Beyond The Path - 2017) avant de savourer la nouveauté 2022 : From Ashes. Le line up bouge, l’expérience se forge, la progression est constante. L’EP est globalement de la punky pop saveur 90s, le 1er LP sur un mode rock alternatif intègre plus de sonorités heavy et, sans rien renier de ses fondamentaux, le nouvel opus élargit la palette d’expression vers un alt metal à la fois vivace et plus sombre (surtout dans les paroles).
The Roller-Coaster, résolument alt-metal avec son riff syncopé et sa ligne de chant très rythmique ouvre l’album. Je suis heureux de découvrir Élodie dans ce rôle qui balance entre ado enragée et romantique goth, ce qui est assez différent de sa prestation bien plus bluesy avec Vivi.
La fête continue sur du gros riff avec Maze au refrain très malicieux particulièrement bien trouvé. Et à nouveau ce double registre de chant qui met parfaitement en valeur le thème du "choix".
La troisième plage, What Belongs To You, toujours metal, est une bonne continuité et j’adore la manière dont l’excellent solo est posé. Joli trio de tête.
Illusion, Once Again?! – j’ai un peu plus de mal. Je souris car la ponctuation fantaisiste du titre interro-exclamative (?!) reflète ce que je ressens : je ne comprends pas l’intention et la manière dont le bon petit hard rock d’intro va évoluer. Vous m’avez perdu sur ce coup. Peut-être s’agit-il d’un morceau qui mérite plus d’écoutes pour prendre de la valeur…
Heureusement le cinquième titre, No Matter, est des plus prenant. Le morceau est vif, sautillant, avec énormément de féminité et une mélodie accrocheuse. Pour être franc, je m’interroge quand même sur la présence de ce pont de basse au milieu. Je l’aurais compris sur un live, supporté par une foule en liesse mais là, il fait retomber la sauce d’un morceau taillé par ailleurs dans un hard rock très punchy.
Je ne suis pas totalement convaincu par Resurrection. Le truc du Phoenix qui renaît de ses cendres est un peu trop vu et revu, et le morceau n'est pas non plus mon préféré.
Ah ! Voici nos amis qui plongent dans du vrai heavy au début de Breath. L’ambiance pré-burn-out est bien rendue. Tu tires sur la ficelle jusqu’à ce que… jusqu’à ce que patatras ! un solo de basse vient rompre le groove, symbolisant une profonde dépression (interprétation personnelle). Bravo pour le final dramatiquement très solide.
L’album s’achève par trois très bon titres : Struggle avec son riffage costaud, ses passages mélodiques chelou mais hyper-accrocheurs. J'aurais juste pas mis le piano sur l'outro, mais les choix artistiques ne se discutent pas.
Sur le binôme Stuck / Mindgame les ambiances mystérieuses, voire angoissantes, créées par la basse sont du plus bel effet. La montée en puissance de l’intro de Stuck est un pur délice (elle me rappelle l’atmosphère de la pépite de SKIZOO, 933 Revoluciones), de même que les contrastes créés sur Mindgame entre les passages de basse feutrés et le riff hyper incisif de la guitare, sans compter la voix d’Élodie qui balance toute la puissance dont elle est capable et il y en a !
From Ashes, par la richesse des différents styles entremêlés, donne une vraie identité à THE T.A.W.S. – un groupe qui illumine la scène contemporaine française. Ce n’est pas un album toujours simple à aborder, cependant l’évidente prise de risque (parfois casse-gueule) est le prix à payer pour accoucher d’authentiques bijoux.
***
THE T.A.W.S. est composé de :
- Élodie JOUAULT, chant ;
- Benjamin PUBERT, guitare ;
- Victor POILANE, guitare ;
- Charley STOWN, basse ;
- Romain VERGNAUD, batterie.
***
THE T.A.W.S. – Question de bon sens (délire de la Citrouille)
Une légende circule selon laquelle TAWS serait l’inverse de SWAT dont l’équivalent français serait RAID, l’unité de police spéciale, ou le verbe « écraser (un insecte) ». C’est faux !
De son côté, le Train A Wagon SIM (ou T.A.W.S.) circule en Hollande pour contrôler la géométrie des voies ferrées et des aiguillages, pourtant il n’a rien à voir non plus avec le nom du groupe.
En effet, chez nous, l’acronyme T.A.W.S. serait V.A.T.E.M.A.V. (Voyager À Travers l’État des Moulins À Vent / Travel Across the Windmill State). Là encore, mettez-vous bien en tête qu’il ne s’agit absolument pas d’une référence, ni au Leerdamer, ni aux tulipes en forme de lanternes rouges qui pousseraient sous le niveau de la mer, ni à quoi que ce soit de hollandais. Qu’on se le dise une fois pour toute : le pays des moulins à vent en question n’est pas la Hollande mais l’Espagne du Don Quichote de Cervantes – tel est le bon sens.
À présent, vous aurez au moins compris la raison pour laquelle il y a des moulins en couverture des deux premiers albums. Ne cherchez pas l’âne de Sancho Pansa, il n'y en a pas... en dehors de votre serviteur.
***
Extrait de From Ashes :
- Mindgame : Cliquez ici !
- The Roller-Coaster : Cliquez ici !
|
|
|
|
Français
