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Dossiers
Reportage :  De Walls Of Jericho à 7 Sinners: 25 ans de HELLOWEEN ( HELLOWEEN )
Date de publication : 29/10/2010
Auteur : metalmp
La sortie d’un nouvel album de HELLOWEEN représente toujours pour l’amateur de mélodies puissantes, chantantes, aux rythmes rapides et enlevés un moment de plaisir. Car s’il y a fort à parier que si trois noms reviennent souvent, le Metal allemand ne se résume pas à SCORPIONS, ACCEPT ou RAMSTEIN, loin s’en faut. Au fil des années, nos voisins germains ont su, bien mieux qu’en France, exploiter leurs différences culturelles pour en faire une force musicale et commerciale sérieuse et respectée. Si l’histoire retiendra, parmi d’autres, des formations comme KREATOR, vétéran brutal de la scène Thrash, RUNNING WILD ou BLIND GUARDIAN, elle se souviendra surtout de HELLOWEEN dont la montée en puissance fut aussi importante que sa chute fut brutale et sa reconquête courageuse et glorieuse.

Depuis la sortie de son premier album, Walls Of Jericho en 1985, HELLOWEEN a en effet conquis le monde avant de sombrer dans une quasi banqueroute. Un changement de chanteur plus tard, la formation parvient, à la force du poignet, à redorer son blason et à stabiliser sa carrière, malgré quelques choix parfois surprenants.
La présence à Paris au début du mois d’octobre du volubile chanteur Andi DERIS et du guitariste Sascha GERSTNER, présents pour assurer la promotion de 7 Sinners, 13ème album studio de HELLOWEEN, était l’occasion de revenir sur un bon quart de siècle d’une carrière riche en musique et en rebondissement. Une histoire qui ne peut que perdurer tant leur nouvel album, 7 Sinners, est riche et prometteur d'un avenir radieux.

SPLENDEUR

Formé en 1978 par les guitaristes Michael WEITKATH et Kai HANSEN (également au chant) accompagnés de Markus GROSSKOPF (basse) et Ingo SCHWICHTENBERG (batterie), HELLOWEEN s’impose en quelques années comme le challenger le plus important des leaders de la scène allemande du début des 80’s, SCORPIONS en tête. Le groupe prend le temps nécessaire pour peaufiner son style et travailler son répertoire. Ce n’est qu’en 1985 que sort son premier disque, un mini album sobrement connu sous le nom de Helloween. Si cette carte de visite de cinq morceaux ne montre naturellement pas encore toutes les facettes musicales du groupe, il en est une qui deviendra rapidement sa signature : le Speed. Car HELLOWEEN joue vite. Le groupe semble non seulement déterminé à rivaliser avec des formations américaines au prestige grandissant, comme METALLICA ou SLAYER, mais cherche également à faire de l’ombre à ses compatriotes. Les SCORPIONS, avec Love At First Sting (1984) dominent le monde du Hard Rock, ACCEPT tente de leur voler la place avec son dernier né, Metal Heart, KREATOR vient de sortir Endless Pain, les pirates de RUNNING WILD confirment leur statut d’outsider aux dents longues avec leur second Lp, Branded And Exiled… Bref, la concurrence est rude.
Son mini Lp a permis à HELLOWEEN de se faire remarquer par le label Noise qui lui propose un contrat. Dans la foulée, le groupe publie son premier véritable album, le vigoureux Walls Of Jericho dont les neuf titres confirment le statut tant local qu’européen du groupe mené par Kai HANSEN. Les morceaux s’éloignent de l’esprit Thrash direct pour inclure de nombreux aspects mélodiques qui évoquent souvent JUDAS PRIEST ou IRON MAIDEN. Evoquer la musique de HELLOWEEN se fait désormais en parlant de Speed Mélodique ou Power Metal.

Le groupe s’impose alors un premier changement stratégique majeur : Kai HANSEN ne pouvant assurer à la fois le chant et la guitare décide de céder le micro. Arrive le chanteur Michael KISKE dont les capacités sont bien supérieures à celles du Kai de 86. HELLOWEEN s’attaque à un gigantesque projet à traduire sur un double album. Las, Noise n’a pas assez confiance dans le potentiel commercial de son poulain et l’incite à publier la saga Keeper Of The Seven Keys en deux volumes. Une saga dont certains morceaux frôlent le quart d’heure, proche de l’esprit progressif. Keeper Of The Seven Keys - Part 1 parait en 1987 et montre un groupe Heavy, Speed, puissant, un groupe dont les mélodies efficaces, mémorisables aux intonations souvent aussi humoristiques que les illustrations de l’album font mouche immédiatement. Même le marché américain cède et tombe sous le charme des armées de citrouilles pas si maléfiques que ça. Keeper Of The Seven Keys - Part 2 suit un an plus tard (1988) et rencontre le même bonheur. HELLOWEEN s’offre la tournée des grands ducs, ouvrant sur les dates européennes du Monsters Of Rock dont la tête d’affiche n’est autre qu’IRON MAIDEN, alors au sommet de sa gloire. Les chemins des deux groupes se croiseront régulièrement à l’avenir, et ce n’est que pure logique. Car non seulement les deux chanteurs ont des voix similaires, mais le mimétisme se traduit même dans la musique, sans que HELLOWEEN ne tombe dans le vulgaire plagiat. Les Allemands développent leur propre univers tant musical que visuel. Bien que la citrouille alcoolique et amatrice de substances diverses devienne un élément indispensable de l’esprit HELLOWEEN, il est impossible de la confondre avec un certain Eddie dont l’aura n’est en rien comparable…

Le succès du groupe est immortalisé en 1989 sur un premier album live, Live In The UK. Etrangement, ce disque sort sous trois versions différentes, avec le même track listing (la version Européenne bénéficie toutefois au milieu d’un morceau supplémentaire, Rise And Fall) mais trois appellations différentes : les Japonais ont ainsi droit à un Keepers Live tandis que le marché américain propose I Want Out Live.

DECADENCE

Les gros labels commencent à faire de l’œil aux Allemands qui se laissent finalement séduire par l’offre d’EMI (tiens donc…). Noise ne l’entend pas de cette oreille et intente un procès à HELLOWEEN qui a voulu casser son contrat. Le groupe perd le procès et subit les très lourdes conséquences du jugement : il doit payer une forte amende à Noise et, pire, se voit interdire de sortir le moindre disque en dehors des marchés européens et japonais. Condamné à perdre, ou plus exactement, forcé à renoncer à l’énorme potentiel commercial du territoire américain qui venait de lui faire un triomphe, HELLOWEEN va connaitre une chute aussi vertigineuse que sa conquête fut glorieuse. Kai HANSEN quitte le cucurbitacé pour former GAMMA RAY, et se voit remplacé par Roland GRAPOW.

Les deux albums qui suivent sont osés, certes, mais humainement et commercialement catastrophiques. Le procès a laissé des traces, et la musique s’en ressent. L’accueil tant public que critique que reçoit Pink Bubbles Go Ape à sa sortie en 1991 n’est pas froid, il est glacial. Personne ne comprend où le groupe veut en venir et Chameleon, paru en 1993, n’arrange pas les choses. Si HELLOWEEN n’a plus à démontrer son sens de la mélodie, le groupe semble avoir levé le pied, cela dès la couverture on ne peut plus simpliste. L’introduction du violon surprend, moins cependant que la disparition des guitares sur certaines chansons. Le public, désorienté, déserte et les tensions dans le groupe, plus importantes que jamais, résultent en l’éviction de Michael KISKE, suivi par le dépressif et schizophrène Ingo (le batteur se suicidera en mars 1995) et en la fin du contrat avec EMI.
Peu de possibilités s’offrent au groupe : soit disparaitre, mais cela est inenvisageable tant la passion qui anime les membres fondateurs est intacte, soit relever la tête, et renaitre.

RECONQUETE

Le salut provient de l’intégration du chanteur d’une formation très en vue, Andi DERIS, dont le groupe PINK CREAM 69 gravit fièrement les échelons de la gloire, et dont le dernier né, Games People Play (1993), rencontre le succès un peu partout en Europe et au Japon. HELLOWEEN embauche également le batteur Uli KUSCH et signe sur un label de taille raisonnable, Raw Power. La formation ainsi constituée ne changera pas jusqu’en 2002. Cette stabilité se traduira naturellement par une efficacité grandissante des compositions du nouveau HELLOWEEN.
Andi DERIS espère que ses fans, ceux de PINK CREAM 69 le suivront dans cette nouvelle aventure. Mais il sait également qu’il faut proposer un bon album. Lorsque parait Master Of The Rings en 1994, les critiques s’avouent soulagés, accueillant positivement cet album qui renoue avec la puissance et les mélodies qui ont fait la gloire du groupe. Le public suit, le succès est de retour. La pêche nouvelle se traduit de nouveau deux ans plus tard avec The Time Of The Oath dont la pochette rappelle l’époque glorieuse de Keeper Of The Seven Keys. HELLOWEEN s’engage alors dans une vaste tournée mondiale et en tire le double live High Live (1996), enregistré au bout de quatorze mois de tournée alors que le groupe était épuisé. Epuisé mais étant de nouveau dans le cœur des fans, HELLOWEEN reprend enfin confiance.
La troupe de Michael WEIKATH doit toutefois confirmer auprès du public et des médias son retour en grâce. L’époque s’y prête d’autant plus que les avancées technologiques permettent à HELLOWEEN de tirer avantage du numérique. Better Than Raw complète la trilogie entamée avec les deux disques précédents et rassure tout le monde quant à la santé mentale et musicale du groupe et ce dès la pochette qui se rapproche toujours plus de l’esprit HELLOWEEN : une sorcière sexy préparant, le sourire aux lèvres, une potion quelconque dans une marmite digne de celle qu’utilise Panoramix.
Quand un groupe décide d’inclure dans son nom le mot Enfer (Hell), il doit s’attendre à quelques surprises. Elles viennent cette fois-ci du Japon, qui publie deux CD de versions disons… particulières de certains des succès de HELLOWEEN depuis ses débuts. Fort heureusement, ces Karaoke Remixes 1 et 2 (1998) ne sont destinés qu’au marché nippon, le groupe n’ayant pu s’opposer à la diffusion de ces produits qui, au final, ne portent que le nom du groupe.
En revanche, les Allemands étant contractuellement liés à Raw Power le temps d’un dernier album, c’est volontairement qu’ils enregistrent un CD décalé de reprises. Metal Jukebox (1999) propose donc une collection de chansons populaires arrangées à la sauce Metal. ABBA y côtoient David BOWIE ou, plus Rock, SCORPIONS. Il est ensuite temps, avec l’arrivée du nouveau millénaire, de repasser à quelque chose de plus sérieux.

Pour son nouveau label, Nuclear Blast, HELLOWEEN enregistre The Dark Ride au contenu aussi sombre que sa pochette, illustrée, une fois n’est pas coutume, d’une citrouille à l’aspect inquiétant, menaçant, voire horrifique. Si le groupe parvient à s’imposer de nouveau à travers la planète, tout ne se passe pas pour le mieux entre les musiciens. Alors que la formation était stable depuis une petite dizaine d’années, certains egos semblent prendre le dessus. Et lorsque « les gens ne jouent dans un groupe que pour l’argent, ou simplement pour leur égo et pas pour le bien du groupe, ça devient de moins en moins vivable » (cf interview d’Andi DERIS ci-dessous). HELLOWEEN se sépare alors de Roland GRAPOW et invitent, quelques temps plus tard, Sascha GERSTNER, guitariste officiant chez FREEDOM CALL. Entre temps, Noise publie, après avoir obtenu le consentement du groupe, une nouvelle compilation, Buried Treasure, un double album (triple en édition limitée).
L’actualité, toutefois, c’est l’intégration de Sascha. Selon le guitariste, le premier album de HELLOWEEN auquel il participât fut enregistré simplement et naturellement, sans prise de tête. Tout semblait couler de source à une exception : Mark CROSS, le nouveau batteur, ne pût enregistrer ce disque car il était malade. HELLOWEEN reçut alors l’aide de Mikkey DEE, batteur de MOTORHEAD. Incontestablement, Rabbit Don’t Come Easy (2003) bénéficia de cette publicité. Car si cet album est de prime abord surprenant, il franchi l’épreuve du temps.

Daniel LOBLE intégra par la suite HELLOWEEN en tant que batteur. Le groupe de nouveau reconstitué pouvait alors s’attaquer à un projet depuis longtemps attendu par les fans. Bien que le temps ait passé, pour beaucoup, HELLOWEEN sera à jamais indissociable des deux volets de Keeper Of The Seven Keys. Dix-huit ans après, la formation estime qu’il est temps de donner un successeur à la saga, et ainsi clore la légende. Lorsque sort, en 2005 et sur SPV, Keeper Of The Seven Keys – The Legacy, les Allemands retrouvent leur place dans le cœur de nombreux fans. Oh, bien sûr, certains se disent déçus ou estiment que jamais il n’aurait fallu s’attaquer de la sorte à un tel monument du Metal, mais le public répond présent dans sa très grande majorité. HELLOWEEN met alors sur pieds une grande tournée mondiale d’une année au cours de laquelle sera enregistré le troisième live de la carrière du groupe. Le double Live In Sao Paolo (2007) est plus centré sur la trilogie des Keepers, tout en incluant quelques témoignages d’autres albums.
HELLOWEEN semble désormais intouchable. La tournée a soudé ses membres comme jamais auparavant. Tout semble continuer de se faire naturellement. Cette année 2007 voit sortir Gambling With The Devil, nouvelle offrande réussie et acclamée par le public et les médias. Le groupe semble équilibré, et parait simplement bien, à l’aise, ne cherchant pas, ou plus, à démontrer quoique ce soit. Il prend les choses comme elles viennent. C’est ainsi que nait l’idée, pour féter les 25 ans depuis la sortie de Walls Of Jericho, de réengistrer certains morceaux en version acoustique. Les grands classiques de HELLOWEEN sont ainsi joyeusement et sans complexe revisités et présentés au public sous l’appellation Unarmed – Best Of 25th Anniversary. Mais à peine le public a-t-il le temps de comprendre ce projet que débarque le sombre et violent nouvel album 100% Metal, 7 Sinners (voir la chronique en ces colonnes), qui renoue avec un parcours passé dont jamais HELLOWEEN n’aurait dû s’éloigner.

Un quart de siècle sépare donc le premier album de HELLOWEEN, Walls Of Jericho (1985) de son dernier né, 7 Sinners (2010). La formation allemande aura enregistré un total de 14 albums studios dont 4 furent élus parmi les 200 meilleurs albums metal de tous les temps : les trois premiers et Better Than Raw, chacun se classant respectivement n° 142, 89, 36 et 159 (cf. le livre de Martin POPOFF : The 500 best metal albums of all times, ECW Press, 2004). Un bel exploit si l’on considère les hauts – très hauts – et les bas – plus que bas – qu’a connu HELLOWEEN au cours de sa carrière, qui semble stable depuis l’arrivée de son chanteur actuel. On ne peut que souhaiter que ça continue quelques années encore.

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INTERVIEW HELLOWEEN réalisée à PARIS LE 7 OCTOBRE 2010
Propos recueillis par Marpa pour Metal Intégral

Dans le cadre de la promotion pour son album 7 Sinners, qui paraitra le jour de Halloween, soit le 31 octobre 2010, Metal Intégral a été convié à rencontrer deux des membres de HELLOWEEN : Andi DERIS (chant) et Michael WEIKATH (guitare). J’avais donc préparé mon entretien afin d’orienter les musiciens vers une conversation relatant la carrière du groupe au travers de ses albums. Une fois sur place, je ne vois pas Michael. Il a été remplacé par son coéquipier, Sascha GERSTNER. D’évidence, il me fut impossible de parler des souvenirs que pouvaient avoir mes deux interlocuteurs concernant la première partie de la discographie du groupe. Le reste est ici retranscrit dans son intégralité, le chanteur et le gigantesque guitariste (plus de 1,90 au bas mot) se prêtant avec une extrême patience au jeu de mes questions, d’autant que je fus leur dernier interlocuteur avant qu’ils ne repartent à Roissy au bout de deux journée de rencontres diverses. L’inconvénient de ma position de "dernier" est que le temps nous était compté, ce qui se ressent certainement sur la fin de l’entretien avec Andi DERIS, qui fut mon second interlocuteur (pour des questions de chronologie dans l'histoire du groupe, j'ai préféré placer cette interview en premier); l’avantage et le privilège, en revanche est que j’ai pu discuter avec les deux musiciens qui n’avaient pu, pour des questions de timing et de demandes, répondre ensemble (ou séparément) aux autres journalistes venus les rencontrer.

Entretien avec Andi DERIS, chant, le 7 octobre 2010 à Paris.

METAL INTEGRAL : Andi, si tu le veux bien, je souhaite que nous parlions de la discographie de HELLOWEEN à laquelle tu as participé. Tu n’étais pas là aux tous débuts, tu es arrivé en 1994 pour l’album Master Of The Rings.
Andi DERIS : C’est bien ça

METAL INTEGRAL : HELLOWEEN avait connu rapidement la gloire et une chute vertigineuse. Tu es arrivé, j’imagine, avec une réelle pression sur les épaules puisque le groupe était alors au bord de l’implosion. Ton défi consistait donc à aider HELLOWEEN à renouer avec le succès. Comment as-tu vécu toute cette période ?
AD : Honnêtement, à l’époque, j’étais suffisamment arrogant pour penser à mes fans de la période PINK CREAM 69. Je me disais que j’allais arriver dans HELLOWEN avec mes fans parce que ce que j’apportais au groupe était également typique de PINK CREAM 69. Sauf que PINK CREAM ne voulait plus jouer ces morceaux. On pensait que les chansons n’étaient pas suffisamment dans la veine de ALICE IN CHAINS. Et j’avais beau dire que nous n’étions pas ALICE IN CHAINS, que nous étions PINK CREAM 69, rien n’y faisait ! On venait d’avoir un album n°1 au Japon, il était entré dans différents Tops 10 à travers le monde, alors pourquoi diable devrions-nous modifier quoi que ce soit ? Je me suis alors dit qu’il fallait que j’intègre un groupe qui apprécie ce que je fais. J’ai fait écouter des démos aux gars de HELLOWEEN, et lorsque je leur ai demandé ce qu’ils penseraient si j’intégrais le groupe, j’ai décelé une lueur dans leurs yeux. Ils semblaient adorer la merde que je leur proposais ! J’espérais assez que les fans de PINK CREAM 69 me suivraient, et ça c’est produit. C’est peut être la raison pour laquelle l’album, avant même sa sortie, est devenu disque d’or et de platine.

METAL INTEGRAL : Le défi s’est donc révélé plus « facile » qu’il n’y paraissait ?
AD : Plus ou moins, oui. Je subissais quand même pas mal de pressions. J’avais des maux d’estomac, je me demandais si j’avais fait le bon choix. Pour moi, le plus important était de faire partie d’un groupe qui aime ce que je fais.
METAL INTEGRAL : Ça rejoint ce que me disais Sascha (GERSTNER, guitare), que l’ambiance au sein du groupe a quelque chose de magique.
AD : Absolument. Il nous suffit d’un regard, qu’il voit mon regard, que je vois son regard, et on sait si ce que l’un ou l’autre vient de faire est bon ou pas. C’est ça ce qui compte le plus.

METAL INTEGRAL : Uli KUSCH a rejoint le groupe en même temps que toi, à la batterie. Ce line-up est resté inchangé jusqu’en 2002. Les albums que le groupe a enregistrés à cette époque reflètent bien cette stabilité ainsi que votre évolution. En 1996, vous enregistrez The Time Of The Oath dont la pochette rappelle celles des Keeper Of The Seven Keys. Cette ressemblance était-elle voulue ?
AD : On voulait une sorte de combinaison entre Keeper et les prophéties de Nostradamus. La seule personne qui puisse – qui devrait – connaitre l’avenir est le gardien (Keeper) lui-même. Ce gardien n’est en réalité qu’une métaphore de Jésus. Mais ça ne fait pas « cool » de simplement parler de Jésus. C’est pas très Metal… Un gamin de 13 ou 14 ans ne pense sans doute pas à Jésus comme quelqu’un de cool, ce en quoi, il n’a pas tort. Avoir un Gardien qui combatte pour le bien, contre les péchés, un Gardien dont les armes sont sept clés, ça sonne bien mieux que Jésus, cloué sur une croix. Personne ou presque ne veut entendre ça chez un groupe. On a simplement détourné la façon de parler du bien.

METAL INTEGRAL : Vous êtes par la suite partis une nouvelle fois en tournée et avez sorti un second live, le double High Live (1996). Que conserves-tu de cette tournée ?
AD : Oh, la ! C’était une tournée particulièrement stressante. A cause des disques d’or et de platine, tout le monde voulait voir le groupe. De mémoire, on a du jouer 11 ou 12 concerts rien qu’en Espagne ! 18 au Japon ! Je ne sais pas s’il existe un seul groupe qui ait donné autant de concerts au Japon, en dehors de BON JOVI. C’était incroyable. Tu multiplies ça à travers le monde et tu as une bonne idée de ce qu’a été cette tournée.

METAL INTEGRAL : Longue, fatigante, mais le public était présent.
AD : Et comment! Mais on était… cramés ! On a enregistré ce High Live avec alors qu’on était depuis 14 mois sur les routes. Le groupe était épuisé à un point… Ma voix était toujours irritée, rauque. Il n’y avait plus de possibilité, à ce moment là, de la soigner, c’en était presque devenu chronique. Les shows se succédaient, sans qu’on puisse avoir de break. Ça a été très dur. Très positif, mais très dur aussi.

METAL INTEGRAL : 1998 : Better Than Raw démontre que HELLOWEEN est de retour avec des chansons Heavy et mélodiques. Comment est né cet album ?
AD : Il a été comme une sorte de réponse automatique à Time Of The Oath et Master Of The Rings, un peu comme la troisième partie d’une trilogie. La seule chose qui ait changé réside sans doute comme tu le dis dans la lourdeur générale. A chaque album, on ajoute un peu de brutalité à notre son. On a reçu un peu d’aide, en 1998, puisque sont apparus les premiers matériels numériques. A cette époque, les nouvelles technologies apportaient vraiment une aide dans les enregistrements. Aujourd’hui, on en fait trop souvent un mauvais usage… Mais en 98, on avait soudain la possibilité d’enregistrer des batteries très très rapides, sans les compressions qu’on avait sur bandes. Ça donnait du relief au son. On pouvait faire des chansons comme Push, avec une batterie ultra rapide dont les éléments étaient vraiment séparés. L’auditeur pouvait enfin comprendre ce qui se passait à la batterie, alors que sur bandes, on n’entendait qu’un vaste « booooooooooooom » permanent.

METAL INTEGRAL : L’arrivée de ces nouvelles technologies a quelque peu redéfini le Metal, donc ?
AD : Totalement, le Metal mondial a été complètement modifié grâce à ces technologies. Et je suis content que nous ayons été parmi les premiers à les avoir utilisées.

METAL INTEGRAL : Après ça, il y a eut des albums étranges, à commencer par les Karaoke Remixes (1998). C’était quoi l’idée de ces disques ?
AD : De la soupe japonaise. On n’a même pas eu notre mot à dire.

METAL INTEGRAL : Qu’en est-il de Metal Jukebox (1999)?
AD : En fait, Metal Jukebox était la seule solution pour mettre un terme à notre contrat d’alors. Un dernier album, et vite ! En fait, c’était un bon moyen de transformer une décision politique en amusement. On se foutait de tout et de tout le monde, on voulait juste s’amuser.

METAL INTEGRAL : Vous signez avec un nouveau label, Nuclear Blast, pour qui votre premier album est The Dark Ride, un album assez sombre, intrigant, paru en 2000. Vous avez dû, avec ce disque, redevenir sérieux rapidement.
AD : En fait, nous voulions réagir au succès qui continuait aux USA. Notre management nous a suggéré d’écrire quelque chose qui soit plus fait pour le marché américain. Mais le côté suicidaire de toute cette histoire est que le management nous a plus ou moins incités à créer une « production américaine ». Trois ou quatre mois plus tard, lorsqu’on leur a présenté notre travail, ils ont repoussé, pour de simples questions de gourmandise financière, la sortie de notre album de sept mois. On était entrés dans les charts aux USA, virtuellement, et sans aucune production à présenter… Lorsqu’enfin un label a sorti l’album, il était trop tard.

METAL INTEGRAL : A la même époque, Noise, votre ancien label, a publié la compilation Burried Treasures. Vous avez eu votre mot à dire ?
AD : Là, oui. On ne pouvait de toute façon pas empêcher la sortie de ce disque. Noise l’aurait sorti. Ils nous ont poliment demandé si les morceaux et l’ordre retenus, si la couverture et le livret nous convenaient. Et c’est une compilation sympa.

METAL INTEGRAL : Uli et Roland (GRAPOW, guitare) ont quitté le groupe en 2002-2003. Arrive Sascha et vous sortez un nouvel album studio, Rabbit Don’t Come Easy (2003) sur lequel Mikkey DEE de MOTORHEAD vous a apporté son aide. Quels sont tes souvenirs de cette époque instable, sans batteur fixe et avec un guitariste non officiellement engagé ?
AD : Je pense qu’à cette époque HELLOWEEN n’était pas un groupe mais un projet. Il y avait trois têtes pensantes, Markus (GROSSKOPF, basse), Michael et moi-même, et nous savions où nous voulions mener le groupe : continuer à jouer du Power Metal rapide. Mais pas avec les gars qui devaient quitter le groupe. S’il arrive un moment où les gens ne jouent dans un groupe que pour l’argent, ou simplement pour leur égo et pas pour le bien du groupe, ça devient de moins en moins vivable. Non, nous ne sommes pas le groupe qui accompagne le projet solo de Roland GRAPOW, nous sommes HELLOWEEN.

METAL INTEGRAL : Peut-on dire qu’à l’époque HELLOWEEN s’est lancé dans une sorte de projet parallèle, que vous vous êtes simplement dit au moment de faire Rabbit Don’t Come Easy : « allez, on se lance » ?
AD : On peut le voir ainsi. Pour résumer, ça ne fonctionnait plus avec ces personnes.

METAL INTEGRAL : Il fallait soit en finir soit avec eux ou alors en terminer avec le groupe ?
AD : Exactement. Il n’y avait pas d’autre solution.

METAL INTEGRAL : Par la suite, vous avez réalisé un projet depuis longtemps attendu par les fans : le point final de la série Keeper Of The Seven Keys avec The Legacy (2005). Tu n’as pas pris part aux deux premières parties, mais ta collaboration a été entière sur ce troisième volet. J’imagine que n’étant pas le chanteur originel de cette saga tu as dû subir une grosse pression ?
AD : Oui, bien sûr. J’avais pleinement conscience que les plus anciens fans, les die hard, attendaient de moi que je chante comme Michael (KISKE), ou en tout cas être à la hauteur sur tous ces classiques. Ça m’est arrivé, sans jamais trop en faire. Tout est question du style de musique et de l’histoire. A l’époque, il y avait toute cette merde qu’avait créée George W. BUSH, et nous avions le sentiment que nous devions marquer le coup en prenant politiquement position. Mais en tant que HELLOWEEN, on ne peut pas simplement se lever et clamer « Eh ! On est républicains », « on est démocrates » ou « on est verts ! »

METAL INTEGRAL : Surtout en tant qu’Allemands !
AD : En plus, oui! on est Allemands (rires) ! On a simplement tenté d’intégrer tout ça dans l’esprit de HELLOWEEN. Mais déjà les Keeper 1 et 2 avaient des connotations politiques.

METAL INTEGRAL (Note: à ce stade, on me fait signe qu'il est temps de terminer. J'adapte le rythme des questions en conséquence...) : Passons directement, si tu veux bien, à votre nouvel album. Il est, comme je le disais à Sascha, très lourd et sombre à la première écoute. La seconde fois…
AD : … Il n’est plus sombre !

METAL INTEGRAL : En effet, et on retrouve tout cet aspect mélodique cher à HELLOWEEN. Concrètement, quelle était l’idée générale en entrant en studio ?
AD : Tout d’abord, après l’album acoustique (Unarmed, 2010), nous devions, tant pour les fans que pour nous même, marquer le coup. Quand tu es dans ce système de production acoustique où tu es « forcé » de ne plus regarder tes amplis, eh bien, lorsque tu rebranches tes instruments, tu es un peu comme un drogué privé de sa came qui trouve enfin sa dose : il faut qu’elle soit plus forte. C’est naturellement qu’on a composé des chansons plus dures que jamais. C’est ce qui s’est produit. Il est nécessaire que, dès le début, les gens comprennent qu’il s’agit bel et bien d’un album de Metal. Regardes le, et tu sais de quoi il en retourne. Les premiers échos sont d’ailleurs positifs, mais, bon, je ne fais pas confiance à ces dires…

METAL INTEGRAL : Il y a quelques morceaux que j’attends d’écouter sur scène. Je suis persuadé que le public les reprendra en chœur…
AD : Je peux déjà te dire qu’il y aura You Stupid Mankind, Are You Metal ?, Where The Sinners Go, Raise The Noise, parmi d’autres.

METAL INTEGRAL : Merci à tous les deux pour ces instants, et je vous reverrai en janvier
AD : Avec plaisir, quand on reviendra dans la glaciale Paris…

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Entretien avec Sacha GERSTNER, guitariste. Réalisé le 7 octobre 2010 à Paris

METAL INTEGRAL : Sascha, HELLOWEEN fête ses 25 ans depuis la sortie du premier album, Walls of Jericho. Tu ne fais partie du groupe que depuis sept ans, alors revenons sur les albums auxquels tu as participé….
Sascha GERSTNER: Ok, ça me va.

METAL INTEGRAL: Tu as intégré le groupe avant l’enregistrement de Rabbits Don’t Come Easy. Pour moi, cet album était étrange, il s’est fait à l’époque où HELLOWEEN remontait dans le cœur du public. Et tu devais aussi remplacer Roland GRAPOW
SG: Je suis arrivé après la séparation d’avec Roland et Uli. Le groupe m’a invité à les rejoindre à Ténérife afin que nous puissions tous faire connaissance. Michael (WEIKATH, guitare) connaissait déjà mon travail avec FREEDOM CALL et il savait que je n’étais pas loin. Charlie BAUENFIELD, le producteur de FREEDOM CALL et de HELLOWEEN se souvenait que j’étais un de ces Allemands qui sait tenir une guitare et en jouer. Il m’a présenté à Michael à Ténériffe. En gros, nous avons passé, avec le groupe, quatre semaines ensemble, à se balader, regarder des DVD, apprendre à se connaitre. On n’a même pas joué de guitare… On voulait simplement savoir si on pouvait s’entendre, tu vois ? Ils avaient pas mal de problèmes et voulaient retrouver une certaine stabilité. Ils avaient besoin de quelqu’un qui sache jouer de la guitare, et ils savaient, avec mon travail, que c’était mon cas. J’ai vraiment pris conscience de faire partie du groupe lorsque nous avons tourné la vidéo de Rabbit Don’t Come Easy. Jusque là, personne ne m’avait demandé si je voulais jouer dans ce groupe...

METAL INTEGRAL: Ton intégration s’est donc passée naturellement ?
SG: Oui. C’est comme ça que ce groupe fonctionne. Tout semble se produire naturellement, simplement. Ils avaient juste quelques chansons, ils voulaient enregistrer un album mais on ne pouvait pas, à l’époque, parler d’un vrai groupe. Il y avait Mark CROSS, le « nouveau » batteur. Les autres pensaient qu’il serait le bon… Ils m’ont intégré au groupe et on a fourni quelques chansons. Michael et Andi avaient également quelques idées de morceaux. C’est comme ça qu’est né cet album. Si je dis qu’il n’y avait pas de véritable groupe, c’est parce que nous n’étions pas encore partis en tournée. C’est peut-être pour ça que cet album sonne différemment, de façon bizarre pour les fans. Mais si tu l’écoutes aujourd’hui – c’est marrant, je ne le fais jamais d’habitude, mais je l’ai réécouté il n’y a pas longtemps – c’est un album mortel. Ce n’était sans doute pas le son qu’on attendait alors, le son que les fans attendaient, mais on allait dans la bonne direction. HELLOWEEN avait un son moderne tout en restant « traditionnel ». Franchement, ce n’était pas un mauvais album. Il faut parfois prendre plus de temps pour écouter un disque, quitte à le redécouvrir plus tard.

METAL INTEGRAL: Peux-tu expliquer le titre?
SG : C’était une idée de Michael. Il a cet humour… En tout cas, moi, je trouve ça drôle, en tous cas !

METAL INTEGRAL : Un humour typique de HELLOWEEN
SG : Exactement, typique de HELLOWEEN, ironique aussi, d’une certaine manière. On enregistre l’album, il y a des problèmes, le batteur tombe malade, on a du faire venir Mikkey DEE de MOTORHEAD… Le groupe était en lutte. Pour moi, ce n’était pas un « vrai »groupe… Tout était nouveau pour moi, ma vie était en plein bouleversement. C’était étrange comme situation. Michael nous a dit un jour : « il y a ce dicton anglais, les lapins ne sortent pas facilement ». Comme un magicien qui doit sortir un lapin de son chapeau, mais le lapin résiste.

METAL INTEGRAL : Comme tu le disais, si l’on réécoute cet album aujourd’hui, on se rend compte de cette magie : il y avait des sons d’avant-gardes, très modernes pour l’époque qui passent très bien aujourd’hui…
SG : Oui, il y a cette magie. C’est le genre d’album qui pourrait devenir un classique du genre dans une trentaine d’années. Il faudra le redécouvrir.

METAL INTEGRAL : Il s’est ensuite passé quelques temps avant que HELLOWEEN ne revienne avec ce que le public attendait impatiemment : la suite de Keeper Of The Seven Keys. A ce niveau, tu étais un membre à part entière du groupe et tu as pleinement participé à The Legacy. Quels souvenirs en as-tu ?
SG : On savait que les fans attendaient cette suite, ils attendaient quelque chose… Ou n’en attendaient rien en même temps. On a eu de longues discussions au sujet de ce disque. Je me souviens bien de cette époque. Il y avait de la pression mais on s’est dit « et merde, on le fait. » Point. Je me souviens que Michael disait être persuadé, après le Rabbit tour, qu’on pouvait, avec cette formation, écrire ce troisième volet. Avec ce line up, à cette époque, on devait faire quelque chose. Il en a parlé à quelqu’un de notre label qui lui a dit de le faire s’il y croyait. « Fonce », quoi.

METAL INTEGRAL : Il y avait tant d’attente de la part des fans concernant une suite à Keeper Of The Seven Keys que certains ont été déçus par The Legacy
SG : L’album a bien marché. Il a eu bonne presse et ne nous a, en tous cas, pas fait de mal. C’était un superbe album. Personne ne pouvait dire le contraire. Certains n’ont évidemment pas aimé l’idée qu’on puisse donner une suite aux deux Keeper Of The Seven Keys, mais ils ont eu tort… On a fait une superbe tournée mondiale, un super DVD, un double live… On a mis tout ce qu’on pouvait dans ce projet qui était tout sauf une erreur… Je crois que c’était le premier véritable pas en avant sérieux de ce groupe depuis l’arrivée de Dani (LOBLE, batterie), un vrai travail de groupe. C’est sans doute ce qu’on ressent aussi à l’écoute du nouvel album. Ça nous a permis de travailler sur Gambling With The Devil, qui fut le premier album équilibré de cette formation. On se connaissait, on s’était habitués les uns aux autres, on était partis en tournée ensemble… C’était le premier véritable travail d’équipe.

METAL INTEGRAL : Gambling… a d’ailleurs été très bien accueilli par le public.
SG : Absolument, oui. Après la sortie de Gambling With The Devil, on est partis en tournée mondiale. Ensuite, nous avons décidés de nous arrêter, on avait vraiment besoin d’un break.

METAL INTEGRAL : Ensuite, il y a eu cette compilation, Unarmed. L’idée derrière, c’était quoi, au juste ?
SG : Pendant cette année de repos, une question est revenue régulièrement : " que fait-on de 25 ans d’histoire d’un groupe ? " Faut-il faire quelque chose de particulier ? Nous ne sommes pas le genre de groupe à célébrer ce genre d’évènement, mais là on a pensé que ce pourrait être intéressant de proposer un projet musical étrange. C’est aussi une façon décalée de dire « on fait ce qu’on veut ! » C’est une des raisons qui, selon moi, font que ce groupe reste à part.

METAL INTEGRAL : Aujourd’hui, vous revenez avec un album à la fois plus sombre, très Heavy, violent, et quand on écoute attentivement, on découvre le coté typique de HELLOWEEN, les mélodies, les parties chantantes, à faire reprendre au public en concert. Sans être difficile d’accès, il nécessite plus d’une écoute.
SG : Intéressante analyse. Oui, oui… Je crois que nous avons aujourd’hui atteint un niveau tel de stabilité que l’on peut vraiment reparler d’un groupe. On se fait totalement confiance, même sur un plan musical ; peu importe qui écrit des chansons, on a confiance dans le jugement et les goûts de chacun. On n’a presque jamais de discussions en ce qui concerne la direction musicale à prendre. Chacun joue ses morceaux, et si la réponse semble positive, il y a des chances pour que le morceau se retrouve sur le disque. S’il n’y a pas de répondant, ben, c’est un peu comme si on te disait « c’est de la merde ! » sans que ce soit la peine de le dire. On ne s’engueule pas à ce sujet. J’ai vu Andi… Je peux simplement dire, lorsque je joue un morceau et que je regarde le visage d’Andi, s’il l’apprécie ou pas. Si la réaction n’est pas celle que je souhaitais, on oublie, je la mets de côté, simplement.

METAL INTEGRAL : Il y a une nouvelle tournée qui débute en Novembre qui va vous amener à travers 21 pays Européens. Y en a-t-il que tu n’aies jamais visités ?
SG : En Europe ? Non, je suis allé dans chacun de ces pays. Tu sais, j’ai vraiment beaucoup de chance de vivre cette vie. Je suis très très content de ce que je fais. C’est comme être ici à Paris, c’est spécial… C’est ici que ma carrière à vraiment commencé : j’étais avec FREEDOM CALL, on ouvrait sur une grosse tournée pour ANGRA à Paris. Malheureusement, on n’a pas vraiment eu le temps de beaucoup sortir avec ces deux journées de promo… Je connais tous ces pays, mais j’ai hâte d’y retourner. Il y a toujours quelque chose de nouveau à y découvrir.

METAL INTEGRAL : Une dernière chose : ça ressemble à quoi une fête avec HELLOWEEN ? Parce que vous avez des copains bizarre : Dr Stein, Mrs God, Mr Ego, Mr Torture… et maintenant vous nous présentez Mr Madman. Vous en avez combien des potes de ce genre ?
SG (il rit de bon cœur) : C’est sans doute notre façon de voir les choses, j’en sais rien. C’est un genre, peut-être. Ça sonne bien, ça sonne… américain ? Je n’y avais jamais pensé sous cet angle !

METAL INTEGRAL : Et tu voudrais faire la fête avec ces gens ?
SG : Certainement pas, non ! Surtout pas avec Mr Madman !

COMMENTAIRES DES LECTEURS Vos commentaires, vos remarques, vos impressions sur le dossier
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Ewen Le samedi 11 décembre 2010

Ville : Bretagne
Je me suis acheté Walls Of Jericho, ... C'est bon, je suis moins inculte qu'avant ! :) :)
Commentaire de metalmp : Bravo ! Et tu pourras continuer avec le doublé Keeper of the seven keys...
Raskal Le lundi 8 novembre 2010

Ville : CHAMBERY
Ca y est ! J'ai lu les interviews ! Vu les conditions et le timing bravo ! Je pense que grâce à ton excellente dernière question, nous risquons de voir un jour une compilation "Les Amis d'HELLOWEEN" ou "Une Fête avec HELLOWEN" ce serait sympa !
Commentaire de metalmp : Je leur ai donné ton adresse... (Sous la torture, bien sûr)
Ils souhaitaient aussi aller rendre visite à Axldobby.
J'ai parlé.
Bon courage à tous les deux
Ewen Le vendredi 5 novembre 2010

Ville : Bretagne
Je connaissais de nom et avais quelques visuels de pochettes, de là à dire "je suis incollable sur HELLOWEEN", ... ;)
Commentaire de metalmp : C'est bien comme ça que Raskal et moi l'avions compris. On t'a d'ailleurs préparé un questionnaire spécial Helloween composé de 120 questions. Rien que pour le fun !
Raskal Le mercredi 3 novembre 2010

Ville : CHAMBERY
Je tiens à préciser que ma réflexion vis à vis d'Axeldooby est purement gratuite et faite pour le taquiner rien d'autre :)))
Commentaire de metalmp : J'en suis pas si sûr... Il me semble bien, en effet, qu'à son âge tu connaissais Helloween...
Raskal Le mardi 2 novembre 2010

Ville : CHAMBERY
Concernant l'historique du groupe bravo c'est clair, net et précis ! Un seul "oubli" peut être volontaire, l'absence dans la discographie de la compilation de 1984 chez NOISE "DEATH METAL" avec comme titres Oersnt Of Life et Metal Invader ! Sur cette compilation il y avait aussi RUNNING WILD, DARK AVENGER et les suisses de HELLHAMER (futur CELTIC FROST) ! Il existe une version "pochette censurée" et une version "censurée" (je l'ai rajoutée au début des pochettes et vous verrez qu'aujourd'hui on la ferait voir à un jeune de 10 ans !!!). Il est d'ailleurs plus facile de trouver la version "Censurée" que la non censurée ! Je la mettrait rapidement pour compléter !
Commentaire de metalmp : Merci pour ces précisions Raskal. Je n'ai cependant mis que la disco 100% Helloween (pour notre ami Axldobby, rappelons qu'il s'agit aussi d'un jeu de mots avec Halloween). l'apport est cependant bénéfique pour tous.
Raskal Le mardi 2 novembre 2010

Ville : CHAMBERY
Tu es trop clément avec Axldobby !!! Moi à son age je connaissais HELLOWEEN !!! MDR !!!! Bon promis je fait un commentaire plus cibler sur ton travail de fou dès que possible Lol
Ewen Le dimanche 31 octobre 2010

Ville : Bretagne
Merci Marpa ! A part (ouh la honte !!!) "Master Of The Rings", je n'y connais rien à rien :'( Ce dossier va donc me permettre d'en connaître plus sur ce groupe allemand :) Beau travail ! ;)
Commentaire de metalmp : Ouh la honte !!! Wouah ah ah ! MDR! LOL!!!
Axldobby, je crois que tu en connais déjà un sacré paquet, et d'après ce que je sais de tes gouts au travers de tes chroniques, il y a certain nombre de groupes que je sais n'avoir jamais écoutés, même si je suis plus "de la même génération".
Donc c'est pas grave. Vraiment pas.
Même si on parle de Helloween...
(Oh, vous là, au fond, arrêtez de vous marrer, merde! Non, franchement vous gonflez... c'est pas cool pour lui... 'Tain, zêtes pas marrants, là!)
Hellfire Paco Le samedi 30 octobre 2010

Ville : Belley
yesssssss vraiment un tres tres bon résumé de l'histoire, que dis-je, de l'aventure helloween! Excellent boulot comme dit nico! Chapeau bas!
Commentaire de metalmp : Merci les gars! Que d'enthousiasme encourageant! Je vous prépare un autre" petit" dossier pour Noël.
Nico Le samedi 30 octobre 2010

Ville : Lyon
Superbe, excellent boulot! Bravo.
Raskal Le samedi 30 octobre 2010

Ville : CHAMBERY
Waoooo ! Tu te reposes parfois Marpa ??? Je vais me réserver la lecture de ce nouveau "Roman" Métal pour un soir (là il est 9h du mat') au coin de la cheminée ! En tout cas j'en salive déjà ! Merci !
Rémifm Le vendredi 29 octobre 2010
ENORME !!! Merci, à la veille d'Halloween, c'est bien vu et bien écrit... Respect !
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