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Chronique
SILVERSHIPS - Kingdom of decay

Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :  MP3 - Année : 2024
Provenance du disque : Reçu du groupe
4titre(s) - 19minute(s)

Site(s) Internet : 
SILVERSHIPS BANDCAMP
SILVERSHIPS FACEBOOK.

Label(s) :
Tonzonen Records
 (18/20)

Auteur : Pumpkin-T
Date de publication : 01/12/2024
Un premier opus qui fait mouche
Voilà le genre de surprise totale que le chroniqueur attend à longueur d’écoutes : le premier EP d’un groupe sorti de nulle part qui te scotche d’entrée de jeu. Bien évidemment, les musiciens de SILVERSHIPS ne débarquent pas du néant, il serait très réducteur d’affirmer telle bêtise. Je voulais juste dire que je n’avais jamais entendu parler d’eux et que, du jour au lendemain, leur musique a gagné sa place dans mon cœur.

Le trio nous vient de Hambourg et joue un stoner fortement teinté de psychédélisme dont les racines plongent dans le psych rock des 60s, le proto-metal des 70s, le hard rock des 80s et le grunge des 90s, c’est-à-dire qu’il résulte d’une synthèse de 40 ans de musique copieusement électrifiée.

Mon impression globale sur ce mini-album est qu’il se compose de deux très bons titres, Beast et Nevermore, encadrés par deux titres extraordinaires, Kingdom Of Decay et War Is Over.

Mon premier contact avec SILVERSHIPS se produit donc via le morceau Kingdom Of Decay. Basse et batterie ouvrent l’album sur un pattern puissant, puis entrent la guitare et la voix. Je dois m’arrêter un instant sur cette voix au timbre chaud et profond. Pour ceux qui auraient la réf. je ne peux m’empêcher de ressentir ce frisson expérimenté il y a fort longtemps lorsque j’entendis le début de Cage Of Mirrors de MANILLA ROAD. Je précise que ces deux titres n’ont pas grand-chose en commun, si ce n’est l’intensité du frisson qu’ils provoquent chez moi. Une fois passé le début, Kingdom Of Decay s’épaissit progressivement, le fuzz gronde, la basse et la batterie continuent de cheviller une charpente indestructible. La guitare prend une place considérable dans une jam finale dont on adorerait qu’elle dure au moins cinq minutes de plus tant elle est jouissive.

La seconde plage est de nature différente en ce que la guitare crépitante lance les hostilités dès la première seconde. Ici, le rythme tient un rôle majeur dans une sorte de lourdeur sautillante. Auriez-vous en tête les rythmiques improbables de SHELLAC ? Eh bien, imaginez la même chose mais avec un son stoner, limite sludge. Et puis tout à coup, vers 2’40, gros décrochage dans une ambiance psychédélique aux allures aériennes qui ne tardera cependant pas à revenir vers du très gros heavy rock. Là encore, le final instrumental est de haute volée.

Nevermore continue de pelleter dans la même veine, celle d’un stoner velu qui donne droit à un flamboyant contraste grâce à la mélodie vocale à la fois tranquille et très présente. Les parties instrumentales sont tout aussi délicieuses que tempétueuses. SILVERSHIPS maîtrise complètement son propos.

Dernière pépite à savourer pour plus de six minutes de plaisir : War Is Over. Comment ne pas penser à PINK FLOYD lorsque retentissent les premiers accords gilmouriens après ces effluves vaporeuses et oniriques de l’intro ? Franchement, j’ai l’impression d’un recyclage de Breathe jusqu’au moment où le morceau va suivre sa propre voie notamment en raison d’une solide mélodie et d’un refrain pop à la Mc CARTNEY - plus accrocheur, tu meurs. L’instrumentation est excellement équilibrée, avec un subtile dosage de divers sons de guitares, voire même le renfort mélodique d’un saxo (ou sax via synthé) à des instants-clefs. Ce dernier titre est un peu à part, il ouvre au groupe de très larges perspectives. Je m'interroge toutefois sur la manière dont un trio peut transposer une telle bête en concert... gros challenge !

Un ultime point qui ne manque pas d’intérêt non plus, la pochette réalisée par Benjamin NICKEL de Bewitched Graphics dont le style BD de science-fiction des années 60 est à la fois rassurant et poétique – tellement loin en tout cas de ces saletés sans âme chiées par IA qui envahissent le marché. Merci SILVERSHIPS de respecter les artistes graphiques, la symbiose gagnante !

Kingdom Of Decay est une première réalisation à la fois aboutie et surprenante qui nous permet de découvrir un groupe pourvu d'un grand potentiel. J’ai hâte d’écouter ce que le trio nous proposera à l’avenir, mais pour l’instant il convient de se précipiter sur le vinyle - un futur collector !

***


SILVERSHIPS est composé de :
- Nils KOCK, guitare et chant ;
- Jan GEHRMANN, basse ;
- Tim SCHRÖTER, batterie.

***


Extrait du EP Kingdom Of Decay :
- Kingdom Of Decay : Cliquez ici !

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JMM213 Le lundi 2 décembre 2024

Ville : 91360
Je suis d'accord avec toi, Pumpkin-T, j'aurais bien aimé que le titre Kingdom Of Decay soit bien plus long, car la structure musicale le demande, et je commençais juste à rentrer dedans !
Commentaire de Pumpkin-T : C'est vrai. Je ne suis pas spécialement branché par des longs morceaux qui changent de thème ou de rythmique toutes les 20 secondes en enchaînant des démonstrations idiotes. En revanche c'est un peu frustrant quand tu es porté par un groove (au sens large du terme) de le voir s'arrêter. Tu n'as pas aimé le dernier titre, cet hommage évident à Pink Floyd ?
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