Métal Intégral - Chronique / HEXJAKT

Doom dans les grandes largeurs

HEXJAKT est un trio suédois de Doom Metal et Blessing Of The Damned est son tout premier album. La formule à trois conduit le groupe à resserrer son propos autour d’un Doom Metal classique, très austère et relativement dépouillé. Une formule qui se trouve validée par un son âpre, mettant en évidence des riffs rêches, nettement dessinés et laconiquement assénés, posés sur une section rythmique tout en pesanteur. Le bassiste aligne sans coup férir des lignes assez mobiles, bien distinctes dans le mix ; le batteur opte pour un jeu relativement sobre, avec toutefois un jeu de cymbales bien fourni, qui apporte discrètement un peu de diversité. Très majoritairement rauque et caverneux, le chant apporte une touche lugubre, parfois colérique, sans toutefois sombrer dans le Doom Death ; très ponctuellement, quelques plages de chant clair apportent un zeste de contraste. Rien que de très classique en somme…

Pourtant, HEXJAKT a fait un pari relativement risqué sur la moitié des compositions du disque. Si quatre compositions - dont une reprise, nous y reviendrons - affichent des durées raisonnables (comprendre entre cinq et six minutes), les quatre autres présentent des gabarits nettement plus conséquents, avec des titres flirtant avec les huit minutes, un autre dépassant les neuf minutes et le dernier, Cathedrals, dominant le tout du haut de ses treize minutes ! De tels formats permettent deux choses. Premièrement, il est possible d’installer dans la durée des rythmiques lancinantes, renforçant ainsi les dimensions de lourdeur et de lenteur. Deuxièmement, le groupe peut tout à loisir intercaler des breaks qui diffèrent de l’ossature rythmique majoritaire.

Autre prise de risque, HEXJAKT a choisi de reprendre le mythique Don’t Talk To Strangers de DIO, en le mettant à sa sauce Doom, avec un résultat inexorablement lent et pesant, seule la guitare solo apportant une touche mélodique. Côté chant, plutôt que de tenter d’émuler la version d’origine, on a droit à une prestation analogue au reste de l’album, soit rauque et vindicative. Le résultat final n’est fondamentalement pas indispensable mais l’obstacle se trouve franchi avec malice.

Au total, voilà une bonne heure de Doom bien austère comme on les aime.

Vidéo de Monolith : cliquez ici

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