|
|
|
Le rock qui illuminera la rentrée !
|
Très rapidement, pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore LIZZARD, il s’agit d’un power trio né en 2006, basé en France, constitué d’une section basse-batterie britannique et d’un guitariste-chanteur français. À son actif, le groupe a déjà cinq albums (cf. Discographie en fin d’article), auxquels s’ajoute Mesh, édité fin septembre par le très sélectif label Pelagic Records.
UNE FORTE IDENTITÉ MUSICALE… MAIS LAQUELLE ?
Grosse galère de vouloir résumer Mesh en se référant à des genres plus ou moins définis. Oserais-je dire qu’il s’agit d’un rock progressif en équilibre entre du stoner pour la puissance rythmique, et du pop/rock pour l’accroche des mélodies vocales ? J’ai conscience que cette définition est loin de rendre justice à toutes les facettes du nouvel album de LIZZARD. Aussi, après que j’aie scotché quelques étiquettes sur cet album, libre à vous d’en faire ce qu’il vous plaît. De mon côté, je me contenterai d’exprimer les plaisirs ressentis à l’écoute de ce joyau du rock.
QUEL SON !
La première chose qui m’a sauté à l’oreille, c’est la qualité du son moderne, limpide et très puissant produit par Peter JUNGE. Certes, ce n’est qu’une demi-surprise pour qui connaît les précédentes productions du groupe. Prenez le titre d’ouverture, Unity : quelques notes d’intro résonnent comme une alarme pressante, puis le riff explose avec un son surboosté et enfin, quand la voix portée par une solide mélodie entre en scène, le riff est habilement mis entre parenthèses. Ces trois univers (l’alarme, le riff, la mélodie vocale) sont si différents qu’en théorie ils ne pourraient cohabiter sans créer d’affreuses ruptures. Et pourtant, la qualité des arrangements et du mixage est telle que ces trois thèmes alternent idéalement durant tout le morceau. Je ne veux pas dire que la qualité de ce titre repose uniquement sur le producteur, mais que son talent permet de créer l’écrin sonore rêvé pour magnifier à la fois la vision du compositeur et la matière brute des interprètes.
QUELLES COMPOSITIONS !
Je l’ai déjà évoqué en décrivant le premier titre, le trio fait régulièrement cohabiter des mélodies très accrocheuses avec des riffs extrêmement puissants. C’est le cas sur Unity, mais encore sur The Unseen, au cœur de New Page, ou durant Black Sheep. LIZZARD atteint sur ces morceaux des pics d’énergie qui régaleront les amateurs de musiques les plus dures. Il lui arrive aussi de créer des plans rythmiques de folie, comme sur New Page ou Mad Hatters, qui n’ont rien à envier aux meilleurs jours d’un BLACK FIELD, d’un HAKEN, ou autres grands techniciens du prog contemporain. Et quand LIZZARD décide de faire dans la douceur, par exemple avec l’instrumental Mesh, ou bien sûr Minim, c’est un tout autre groove qui vous embarque. Ceci étant dit, le génie du groupe est justement cette capacité à articuler ces mondes pêchus, rythmiques ou dangereusement mélodiques au sein même de presque chaque composition, tout en restant très lisibles et accessibles.
DES MUSICIENS AU TOP
Un style bien à eux, un gros son, des compositions brillantes et tout cela nous est servi par trois très bons musiciens. Le chant est souvent le talon d’Achille des groupes de rock alors levons immédiatement ce doute car la voix de Mathieu RICOU que je définissais déjà comme claire et puissante, tient particulièrement la route, y compris dans un registre aigu. Mathieu est aussi un guitariste vigoureux qui possède un sens très développé de la gestion des sonorités. Par moment, je rêvais de l’apport d’un solo lumineux ici ou là mais j’ai dû me faire à l’idée que ce n’était pas le genre de la maison, probablement plus par choix esthétique que par limitation technique.
Derrière sa batterie, Katy ELWELL ne craint personne. La frappe est précise, les tempos sont millimétrés, les patterns sont créatifs, la fluidité et l’adaptabilité sont également au rendez-vous. Il n’y a rien à demander de plus.
William KNOX tient lui aussi son rôle avec brio. Ses lignes de basses sont au service des compositions, sans fioritures inutiles, centrées sur l’efficacité de la rythmique ce qui ne l’empêche pas d’apporter sa pierre à la polyphonie quand le besoin s’en fait sentir. Suivez-le sur New Page (un exemple parmi de nombreux autres) et vous réaliserez à quel point son apport peut s’avérer central. Et quand LIZZARD a besoin de faire résonner le tonnerre, le groupe peut compter sur lui, prenez The Unseen et vous comprendrez de quoi je parle.
Ainsi que je le laissais entendre en intro, LIZZARD n’est pas un groupe de prog, ni de stoner, ni de pop, ni de metal… c’est un groupe de notre temps, qui a assimilé quelques décennies de rock et qui, libéré des contraintes de genres, forge sa propre esthétique. Quoi qu’il en soit, Mesh est littéralement un album de classe internationale qui a tout pour séduire une très large audience et , pour moi, une des plus délicieuses surprises de cette année.
***
LIZZARD est composé de :
- Mathieu RICOU, guitare et chant ;
- William KNOX, basse ;
- Katy ELWELL, batterie.
***
Discographie :
- 2007 : Venus - (EP) ;
- 2012 : Out Of Reach - (LP) - Chroniqué ici ;
- 2014 : Majestic - (LP) ;
- 2018 : Shift - (LP) ;
- 2021 : Eroded - (LP) ;
- 2024 : Mesh - (LP).
***
Extrait de Mesh :
- Black Sheep : Cliquez ici !
- The Beholder : Cliquez ici !
- Elevate : Cliquez ici !
|
|
|
|
Français
