Métal Intégral - Chronique / NORNES - Thou hast done nothing

Deuxième avènement

En 2018, nous avions accueilli favorablement le premier album autoproduit de ce groupe originaire de Valenciennes (cliquez ici). Nous étions par contre passé à côté du mini-album Threads, paru en 2020. Ce n’était que partie remise puisque nous sommes au rendez-vous du second album. De prime abord, on constate que NORNES ne cherche aucunement à se rendre aisément accessible. Songez que les cinq compositions de cet opus affichent des durées entre neuf et presque treize minutes ! Des durées conséquentes qui permettent au groupe de mettre en place sa machinerie infernale, à savoir un Doom Death Metal intraitable.

En comparaison de son prédécesseur, Thou Hast Done Nothing présente une tournure plus radicale, avec des riffs plus âpres, des rythmiques plus écrasantes et, surtout, un chant caverneux et écorché, parfois secondé par un chant clair minoritaire. Assez inévitablement, on est tenté d’inscrire ce répertoire dans la lignée de MY DYING BRIDE. D’autant plus que le groupe a l’intelligence de ne pas se montrer trop systématiquement monolithique. On a déjà évoqué les inserts de chant clair, qui apporte immanquablement une dose de mélancolie, particulièrement sur Our Love Of Absurd dans lequel il jouit d’une exposition plus conséquente, jusque dans ses fragilités. Il faut en outre évoquer les nombreux breaks et les arrangements mélodiques qui sont autant d’épitaphes gravées en lettres dorées dans le marbre glacial et massif de la pierre tombale.

Une telle architecture trace des chemins de déambulations au milieu des paysages frappés par la désolation, savamment agencés par le groupe, l’auditeur pouvant se rasséréner quelque peu dans ces sortes d’oasis ponctuels. Cela dit, ne nous cachons pas les choses, le propos principal, tant musical que dans les paroles, se veut ostensiblement pessimiste et l’auditeur doit aborder l’album avec un moral d’acier, faute de quoi la dépression n’est pas loin !

Qui plus est, sur le plan de la mise en son, l’album se trouve doté d’un rendu puissant et limpide, avec juste ce qu’il faut de rugosité. Bien que réservé à un public restreint, Thou Hast Done Nothing n’en demeure pas moins une œuvre qui mérite qu’on s’y attarde.

Vidéo de Oneness : cliquez ici

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