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oldies but goldies: déluge d'improvisations dévastatrices
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Nous avons décidé de vous faire découvrir (ou re découvrir) les albums qui ont marqué une époque et qui nous paraissent importants pour comprendre l'évolution de notre style préféré. Nous traiterons de l'album en le réintégrant dans son contexte originel (anecdotes, etc.)... Une chronique qui se veut 100% "passionnée" et "nostalgique" et qui nous l'espérons, vous fera réagir par le biais des commentaires ! ...... Bon voyage !
Le nouveau line-up de DEEP PURPLE, avec Ian GILLIAN au chant, effectue une entrée fracassante dans la décennie 1970, enchaînant trois albums mémorables : Deep Purple in Rock, Fireball, et surtout Machine Head, acclamé dès sa sortie en 1972 et rapidement hissé au rang de monument du Hard Rock. L’immense formation, désormais surnommée Mark II, figure, aux côtés de LED ZEPPELIN ou BLACK SABBATH, parmi les fondateurs du Hard Rock. Machine Head est aussitôt suivi d’un album live non moins mythique, Made In Japan, remastérisé en 1998. Cet enregistrement demeure un classique du genre, près de quarante ans après sa première parution.
Bien qu’il s’agisse d’un double album, Made In Japan présente un tracklisting resserré. Le concert à proprement parler est contenu dans le CD 1, comprenant sept titres qui forment un répertoire de rêve. En cela, il s’inscrit dans la continuité des productions studio du DEEP PURPLE Mark II, fréquemment constitués de sept plages. Le CD 2 se limite aux trois rappels. Par ailleurs, ce disque montre une grande authenticité puisqu’il est dépourvu d’overdubs, à l’inverse de nombreux live actuels, dont le son est largement élaboré en studio. Par conséquent certaines imperfections demeurent. Ainsi, au début du premier couplet de Speed King, la voix de Ian GILLIAN est quasi inaudible. Ce défaut apparaît cependant comme un détail, au regard de l’interprétation survoltée de ce fameux extrait de Deep Purple In Rock.
Capté au cours de concerts donnés dans plusieurs villes du Japon, Made In Japan condense la plupart des classiques du groupe. Alors des tubes immédiats, ils sont aujourd’hui encore proposés lors de ses tournées récentes. L’auditeur est conquis dès Highway Star, fabuleux extrait de Machine Head qui met en valeur la virtuosité des musiciens : sur un tempo effréné, Roger GLOVER et Ian PAICE tiennent une rythmique bétonnée qui soutient la performance d’un GILLIAN réussissant à allier puissance et hauteur. Quant aux solistes, ils saisissent l’occasion de briller, qu’il s’agisse de Jon LORD à l’orgue Hammond ou de Ritchie BLACKMORE. Le guitariste bougon signe ici un de ses chorus les plus éblouissants.
Après cette belle entrée en matière, le groupe enchaîne les hymnes avec une énergie surprenante. D’autres titres de Machine Head sont présentés dans des versions rallongées, Lazy et surtout Space Truckin’, qui s’étire sur près de vingt minutes. Alors que les cris stridents de GILLIAN semblent annoncer la fin du titre, il se poursuit dans un déluge d’improvisations dévastatrices auquel participent tous les musiciens. Le pilonnage sonore continue jusqu’au deuxième titre du rappel, Speed King. Entre temps, DEEP PURPLE a évidemment interprété son célébrissime Smoke On The Water, sur lequel on retrouve les séduisants roulements de batterie de Ian PAICE. L'intro du titre est légèrement adaptée pour l'occasion.
Le concert comporte cependant de relatifs moments d’apaisement, notamment The Mule où PAICE exécute un long solo, ce qui rapproche ce titre de Moby Dick, extrait de Led Zeppelin II comportant un long break de John BONHAM. Strange Kind of Woman est introduit par une descente de gamme pentatonique mineure éminemment bluesy. Un autre attrait majeur de ce morceau réside dans le dialogue entre les cris de GILLIAN et les phrases lead de BLACKMORE.
Les débuts de DEEP PURPLE Mark II sont également illustrés, au cours du rappel, par Black Night qui propose un riff efficace. Ce single indiquait la nouvelle orientation Hard Rock du groupe, la formation Mark I se révélant, par exemple sur le classique Hush, une reprise de Joe SOUTH, plus proche du registre Pop. Enfin, l’épique Child In Time, provenant de Deep Purple in Rock, se distingue par les hurlements une nouvelle fois extraordinaires de GILLIAN.
Si DEEP PURPLE livre une remarquable prestation avec Made In Japan, des dissensions ne tardent pas à se faire jour. Who Do We Think We Are, paru en 1973, ne soutient pas la comparaison avec Machine Head, malgré quelques réussites telles que Woman From Tokyo. Excédés par le caractère de Ritchie BLACKMORE, Ian GILLIAN et Roger GLOVER ne tardent pas à quitter le groupe. Bien que la formation Mark III, qui intronise David COVERDALE et Glenn HUGHES dans les rôles respectifs de chanteur et bassiste, ait sorti Burn, album original et inspiré, en 1974, le line-up Mark II demeure indépassable dans le cœur des fans.
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