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Références religieuses
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Selon un calendrier maya régulièrement évoqué par les médias, la fin du monde serait imminente, puisque prévue le 21 décembre prochain. Bien que d’autres sources récemment découvertes, les plus anciennes de cette civilisation, ne fassent nullement allusion à une telle date, l’année 2012 semble donc particulièrement appropriée pour publier un album intitulé Life Apocalypse. Par ce disque, les Canadiens de TITANS EVE entendent confirmer l’accueil extrêmement favorable reçu par leur premier effort, The Divine Equal, désigné « album du mois » par le magazine allemand MetalHammer en septembre 2011.
Quoique particulièrement mélodiques, les arpèges de l’intro instrumentale Overcast ne laissent guère de doute quant aux intentions des auteurs de Life Apocalypse. Cet opus est dominé par un climat oppressant, résultant notamment d’une section rythmique implacable où la double pédale est omniprésente. TITANS EVE se rattache ainsi au courant Thrash, ce que vient confirmer le chant, typique du genre, proposé par Brian GAMBLIN. De nombreuses plages illustrent fidèlement cette orientation, qu’il s’agisse de The Abyss, du morceau éponyme ou encore de Destined To Die, rappel saisissant de la précarité de la condition humaine.
Outre des titres sans équivoque – à ceux déjà cités, on peut ajouter Road To Ruin et The Void – l’album se distingue par des textes révélant pessimisme et noirceur. « Why ? / Is everything just a struggle / Who ? / Can pull away from the sadness » proclame par exemple Frozen In Time. Dans le même esprit, Life Apocalypse évoque une terreur sans fin (« never ending terror ») ; ses refrains, en particulier le vers « C’mon, we’re at the end », s’inscrivent pleinement dans la thématique explorée par le groupe de Vancouver. Cette dernière justifie également le recours à des références religieuses. Divided We Fall renvoie ainsi au Jugement dernier (« eternal doom ») et à la notion de rédemption (« A chance to redeem all my failures »). Enfin, The Void soulève l’idée de l’immortalité de l’âme : « The soul will leave the mortal shell ».
Par certains procédés, les musiciens parviennent à atténuer la lourdeur générale de ce concept-album. Il s’agit en premier lieu de l’inclusion d’instrumentaux faisant office de « respirations » entre deux plages brutales. L’illustration la plus notable se nomme A Wound That Never Heals, un titre relativement paisible dont les guitares acoustiques rappellent les ambiances rencontrées sur Led Zeppelin III. Par ailleurs, ce morceau comporte une phrase lead assez naïve, puisque n’utilisant qu’une note, suivie de fragments indiscutablement techniques mais toujours délicats. On en vient donc à un autre atout de TITANS EVE, l’aptitude de ses guitaristes à délaisser les riffs Heavy au profit de plans extrêmement mélodiques, en particulier ceux ornant Road To Ruin, directement issus de la NWOBHM. A ce sujet, on peut noter qu’aucun des frères Brian et Kyle GAMBLIN n’est le soliste attitré du groupe.
Life Apocalypse constitue au final un album fort intéressant, bien plus riche qu’il n’y paraît au premier abord. Afin de le promouvoir, TITANS EVE a annoncé pour cet été une tournée canadienne qui le verra côtoyer une légende du Metal, ANVIL, ainsi que KILL DEVIL HILL, le projet réunissant Rex BROWN et Vinny APPICE, auteur en 2012 également d’un remarquable disque. Autre indice de son ascension, le combo Thrash a assuré, le 29 juin dernier, la première partie d’un des pionniers du Neo Metal, KORN.
Line-up :
Brian GAMBLIN : chant / guitares Kyle GAMBLIN : guitares / chant Jesse HORD : basse Casey ORY : batterie
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