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Chronique
SOLACE OF REQUIEM - Casting ruin

Style : Melodic Extrem Metal
Support :  CD - Année : 2014
Provenance du disque : Reçu du label
9titre(s) - 45minute(s)

Site(s) Internet : 
SOLACE OF REQUIEM OFFICIAL WEBSITE

Label(s) :
ViciSolum Productions
 (14/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 01/03/2015
Voici, donc, une sympathique sortie, à défaut d'être innovante...
« Quand une machine commence-t-elle à ressentir ? » (Gary LOCKWOOD)

« Un système de machinerie presque organique a été conçu…dans le but de dépasser l’ensemble des capacités humaines…il ne reste plus à l’Homme qu’à regarder agir cet agent sans conscience. » (Robert HOOK)

« L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d’humanité. Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu. » (Charlie CHAPLIN – ‘Le Dictateur’)

« Il est hélas devenu évident aujourd'hui que notre technologie a dépassé notre humanité. » (Albert EINSTEIN)

Le progrès technologique, quel qu’en soit le prix…Tel est le mot d’ordre que l’être humain a décidé de suivre aveuglément, en dépit du bon sens depuis plus de 200 ans. Tout cela dans le but faussement altruiste d’améliorer la vie quotidienne de ses semblables. Pourtant, nous savons pertinemment que le progrès rime souvent avec chaos, destruction et mort. De cela nous en avons des exemples flagrants depuis les débuts de l’industrialisation : les nombreux accidents fatals dans les usines à cause du mauvais fonctionnement des machines, la création et l’utilisation d’armes létales telles que les tanks, les missiles balistiques ou les drones militaires de dernière génération, l’expansion des ondes nocives à travers les relais GSM et les bornes WiFi, les centrales nucléaires qui ont une fâcheuse tendance à l’explosion (cf. Tchernobyl et Fukushima), la commercialisation des semences génétiquement modifiées qui ont impact sur la biodiversité et notre santé, la croissance exponentielle des tests en laboratoire sur les animaux pour créer des médicaments inefficaces (la structure cellulaire et les réactions somatiques des animaux différant complètement de celles de l’homo sapiens sapiens) ou encore le remplacement massif des ouvriers humains par des systèmes automatisés induisant un fort taux de chômage planétaire, donc de la pauvreté, qui influe inévitablement sur le déclin des économies partout dans le monde…Tout cela n’est guère réjouissant, me direz-vous. En effet, la technologie n’a quasiment que des mauvais côtés quand on y réfléchit bien. Certes, les avancées médicales comme la microchirurgie, les implants cardiaques récents ou les prothèses bioniques peuvent sauver des milliers de vies annuellement. Mais, combien d’autres sont supprimées à cause des pollutions chimiques, bactériologiques, radioactives ou biologiques imputables aux travaux des chercheurs qui ne recherchent que la gloire et la rentabilité faciles à coups de brevets et de publications multiples ? L’Humanité encense les destructeurs, les bâtisseurs d’une réalité artificielle, et rejette les défenseurs de la Nature, les réactionnaires qui se battent pour un avenir plus sains, plus sûr, plus joyeux pour les générations à venir. Le bon sens se perd et la paresse sociale devient la norme. Nous ne nous battons quasiment plus pour des idéaux de paix et de bien-être. Nous déléguons note responsabilité de réflexion consciente à des tas de ferraille sans âme, à des ordinateurs dénués de toute émotion, à des organismes cybernétiques à qui nous avons donné la vie mais omis de leur télécharger ne serait-ce qu’un gigaoctet de compassion et d’empathie. Et le pire dans cette histoire de rouages et de boulons, c’est que nous, humains, sommes devenus nous-mêmes des machines en automatisant nos gestes, en rejetant nos sentiments, en devenant froids et secs. Le monde merveilleux qui nous a été promis au 20ème siècle est, en réalité, devenu un cimetière pour 7 milliards d’hommes et de femmes et 1000 milliards d’animaux terrestres et marins, moins les auteurs de ce drame contemporain qui s’assombrit d’heure en heure. Voici un tableau idyllique terni par la cupidité et l’orgueil. Comme le chantait si bien Bruce DICKINSON sur l’un des titres de son meilleur album (pour moi en tous cas) en solo, Accident Of Birth, « le chemin vers l’enfer est pavé de bonnes intentions ». Malgré tout, il n’est pas trop tard pour ouvrir les yeux et agir en conséquence. L’Humanité peut encore faire marche arrière. Seulement si elle cesse de suivre déraisonnablement ceux qui prétendent l’aider avec des gadgets finalement inutiles. Nous, êtres humains, n’avons pas besoin de clones factices en alliages de métaux et plastique injecté. Nous sommes capables de tout faire par nous-mêmes, même si notre cécité mentale et ophtalmique nous empêche de nous en rendre totalement et définitivement compte.

Ce sujet relativement délicat et complexe est celui qui a été choisi par les américains de SOLACE OF REQUIEM sur ce 4ème opus relativement réussi intitulé Casting Ruin. Lorsqu’on aborde une telle thématique, il est judicieux d’être assez pertinent dans la façon de la traiter. Ici, le trio de choc s’est ingénié à décrire avec précision la nature de notre civilisation actuelle tout en se plaçant du côté humaniste. Effectivement, chaque morceau dénonce textuellement notre manque de discernement en tant qu’espèce encore dominante sur l’essor technologique qui n’a abouti à rien de bénéfique, en fin de compte. Pourtant, les espoirs en une amélioration planétaire étaient grands. La simplification des tâches et le remplacement des ressources humaines au profit des intelligences artificielles ont mené l’Humanité à sa ruine presque totale. D’où le titre de l’album, Casting Ruin ou, en français, ‘La Coulée de Ruine’, en rapport avec les fonderies de métaux, qui illustrent à merveille cet environnement mécanisé dénoncé d’une manière sarcastique par la formation virginienne. Cet aspect automatique est, d’ailleurs, utilisé par le groupe dans la structure musicale générale du disque. Si l’on excepte les mélodies qui sont l’œuvre de Richard GULCZYNSKI, on peut très clairement se rendre compte que la section rythmique constituée de Jeff SUMRELL (basse) et Dave TEDESCO (batterie) a délibérément choisi de restituer l’ambiance des usines au travers de parties syncopées dignes des programmes informatisés des machines qui leur font répéter un schéma prédéfini uni- ou multi-séquentiel perpétuel. Ainsi, j’ai pu avoir l’impression, du moins dans la première partie de l’album, d’être projetée dans un univers industriel grâce aux blast-beats saccadés, à la vitesse d’exécution et aux mesures impaires judicieusement répartis sur les trois premières pistes (Defiling The Spectrum, Casting Ruin et Soiling The Fields Of Putridity), le reste des compos se situant du côté du death conventionnel. Toutefois, chaque titre vaut son pesant de cacahouètes, même si cette galette ne révolutionnera pas le genre. Les envolées guitaristiques sont assez surprenantes, malgré tout, car elles surviennent parfois à des moments où l’on ne s’y attend pas, principalement sur la « trilogie » du début. Ces sursauts mélodiques coupent méthodiquement les rafales cadencées robotiques insufflées par Dave, ce qui aère agréablement l’ensemble. SOLACE OF REQUIEM n’a pas la prétention de créer un nouveau style, - nonobstant la notice explicative dans laquelle le trio développe exhaustivement sur la structure même de Casting Ruin qui se veut très ancrée dans la musique classique (ah bon ?? Je n’ai rien remarqué de tel !) -, ou même de prendre la place des membres du panthéon guttural dont font partie les monstres que sont DEICIDE, OBITUARY ou encore DEATH. Mais, la qualité est au rendez-vous grâce à des chansons bien foutues et une production made in Brian ELLIOT aux studios Mana en Floride. Sans oublier les parties de tabla, enregistrées par l’ingénieur du son Tom TEDESCO Senior dans ses studios du New Jersey, qui amènent une ambiance ethnique bienvenue en pleine déflagration sonique. Outre les paroles explicites quant à la mise en danger de l’Humanité par l’omniprésence de la technologie, la triade a pu illustrer ses propos à l’aide des peintures et des graphismes du talentueux Roman MEIXNER. Son travail est d’une extrême simplicité mais visuellement attractif, même si bien d’autres dessinateurs le surpassent largement.

Casting Ruin n’est pas le disque de l’année, c’est sûr. Mais, je pense sincèrement qu’il peut vous plaire et vous inciter à suivre ce groupe qui mérite un soutien plus soutenu de la part de metalheads qui apprécient le death à la sauce US. J’ai, néanmoins, été estomaquée par cette capacité à retranscrire musicalement les atmosphères typiquement industrielles que l’on peut retrouver dans les usines de fabricants automobiles, par exemple. SOLACE OF REQUIEM possède un potentiel non négligeable et peut faire la différence sur une scène qui bouchonne déjà trop, la faute à de nombreux sosies de sosies de sosies de grands noms du death. Beaucoup de jeunes veulent devenir les nouveaux CANNIBAL CORPSE, SIX FEET UNDER ou IMMOLATION, mais n’ont cependant pas l’expérience nécessaire ni le charisme pour ce faire. SOLACE OF REQUIEM, dont la naissance remonte à 2001, est l’une des exceptions qui confirment que certains combos peuvent tirer leur épingle du jeu et espérer avoir une place parmi les ténors du côté obscur du metal. En attendant que cette ascension fulgurante se réalise, on ne peut que leur souhaiter de continuer leur petit bonhomme de chemin en sillonnant les routes des States et de mobiliser une fanbase toujours plus conséquente. Voici, donc, une sympathique sortie, à défaut d’être innovante.
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