Valgori est finalement, tout simplement, un voyage mélodique passionnant, magnétique, fait d'allers-retours entre rêverie mélancolique et éveil clair-obscur !
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Brieg GUERVENO, guitariste, chanteur, auteur, compositeur, nous invite, à travers 8 nouvelles compositions, à découvrir Valgori, son 3ème album. Celui-ci fait suite à Noziou Deiou en 2011 et Ar Bed Kloz en 2014 (cliquez ici). Il est de nouveau accompagné par Xavier SOULABAIL (basse) et Joachim BLANCHET (batterie et claviers). Un second guitariste, Eric CERVERA, a rejoint récemment le trio breton. Il est coutume de dire que le 3ème album d’un artiste, d’un groupe, est celui de la maturité, si ce n’est celui de la reconnaissance par le plus grand nombre. Les 61 minutes de Valgori confirment pleinement cet aphorisme. Brieg GUERVENO fouille généreusement et puise en profondeur dans les attributs, essences et empreintes (symboles ?) de ses sensibilités musicales que sont le rock progressif des 70’s à nos jours, le metal et l’usage de sa connaissance de sa langue natale, le breton. Tout cela pour en extraire un long roman abouti, sombre, articulé, organisé autour de 8 compositions, pleurant une rêverie mélancolique de tous les instants. De nouveau magnifiquement autoproduit, techniquement irréprochable, Valgori délaisse les arrangements et instruments traditionnels entendus sur le précédent album, pour se concentrer sur un rock progressif 70’s, mâtiné de metal, mais s’ancrant finalement dans une dimension moderne. Pour ma part, cet album s’appréhende dans sa globalité. Les longs développements des compositions (de 5 à 9 minutes) jouent avec les contrastes et alternent les ambiances et les tempi, permettant à son auteur d’explorer des mouvements harmoniques intenses, intimes et pénétrants. Et justement, si l’atmosphère, qui se dégage de ces songes, est d’une grande mélancolie, il perce derrière ce sombre et voilé vague à l’âme une lumière dont sa manifestation le doit aux somptueuses et riches mélodies. Homogène, compact dans son écriture mais éthéré dans sa réalisation, œuvre d’un groupe à part entière, il est difficile d’extraire de cet album un titre, un fragment, un passage plutôt d’un autre. Et les écoutes répétées, comme bien souvent (pour ne pas dire toujours) avec ce style musical, ne font qu’embellir et multiplier le plaisir, permettant d’apprivoiser une nouvelle fois les intonations un tant soit peu rudes (à mes oreilles de non-initié il s’entend !) de cette langue bretonne. Et d’apprécier la densité et les multiples degrés de ce cheminement artistique. Qui certes emprunte des références reconnues, de OPETH, ANATHEMA, PINK FLOYD, KING CRIMSON, à la sphère esthétique de Steven WILSON (en solo ou avec PORCUPINE TREE, même si la différence entre les 2 est ténue…) ou de Bruce SOORD (PINEAPPLE THIEF) par exemple. Cependant, l’univers musical de ce talentueux artiste est tout à fait personnel, et ses clins d’œil (parfois appuyés) aux styles et groupes cités me font songer à un hommage précieux et passionné. Valgorni est finalement, tout simplement, un voyage mélodique passionnant, magnétique, fait d’allers-retours entre rêverie mélancolique et éveil clair-obscur !
Fallaenn : cliquez ici
Valgori : 01 : En Desped – 02 : Fallaenn – 03 : Poltred – 04 : An Hivizenn – 05 : Hirnez – 06 : Kelc’h – 07 : Pedenn – 08 : Valgori (Les traductions sont en anglais dans le livret)
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