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Chronique
PARAGON - Controlled demolition

Style : Heavy Metal
Support :  MP3 - Année : 2019
Provenance du disque : Reçu du label
11titre(s) - 51minute(s)

Site(s) Internet : 
PARAGON OFFICIAL WEBSITE
PARAGON FACEBOOK

Label(s) :
Massacre Records
 (18/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 19/07/2019
Volcanique !!
2018, quelque part autour de Hambourg. Une escouade spéciale se préparait pour sa mission. Celle-ci avait pour but de sauver le monde en dévoilant les sombres desseins des puissants et en dénonçant les atrocités commises par leurs sujets aveuglés par leur haine ayant volontairement laissé leur conscience de côté pour s’adonner à de tels actes. Dans un hangar désaffecté transformé en salle de répétition, le quintet s’entraîna jour et nuit pour mener à bien ce pourquoi il s’était lui-même destiné.

Guidés par leurs instruments électrifiés et leur envie de défoncer la tronche aux hommes de l’ombre qui nous mènent à notre perte par leur perpétuelle soif de richesse, les cinq mercenaires se mirent rapidement au boulot pour établir une stratégie efficiente à coups de riffs assassins et de rythmiques percutantes, comme à leur habitude.

Après des semaines d’intense labeur et de composition commune, ces valeureux soldats de la liberté sortirent de leur silence pour nous présenter, à nous leur fidèle légion chevelue, leur nouvelle création, le costaud Controlled Demolition, qui fît plutôt office d’arme de destruction massive que de simple galette sonique à la frangipane.

C’est ainsi qu’en ce 26 avril 2019, le groupe révéla l’existence de son petit bébé à une grosse poignée d’initié(e)s appréciant les travaux de ces chevaliers teutons des temps modernes. Produite par le vénérable Piet SIELCK (IRON SAVIOR, ex- SAVAGE CIRCUS, ex-GENTRY, ex-SECOND HELL), illustrée par Aldo REQUEÑA et enregistrée tambour battant par Jörg UKEN, cette douxième rondelle métallique fût finalement la suite logique de son aîné Hell Beyond Hell, qualifié naguère par votre chroniqueuse préférée de « Powerslave des allemands » vu son aloi se rapprochant du chef d’œuvre pharaonique des britanniques.

Toujours aussi touffue et musclée, la musique d’Andreas BABUSCHKIN et de ses coéquipiers fût une fois de plus aussi incisive que la plus fine lame templière, que le plus léger des katanas ou que la plume d’une Anne Roumanoff sous anabolisants. OK OK, oubliez ma dernière comparaison, je me suis quelque peu égarée. Cela dit, la team PARAGON nous a fait l’honneur de pousser un coup de gueule à la manière d’un BALAVOINE remonté des bretelles prêt à taper sur tous les abrutis rencontrés avec une massue.

C’est, donc, au rouleau-compresseur, au fléau d’arme et au bazooka réunis en une seule et même entité que nous eûmes à faire en ce millésime. Le service des urgences déjà surchargé eut encore plus de mal à gérer avec l’afflux massif d’estropié(e)s que lui aurait envoyé, selon nos sources, ce bataillon de valeureux guerriers germains qui, eux, avaient les cojones d’aller sur scène, au devant des foules, sans chichis, a contrario des divas gonflées au silicone de MANOWAR, qui piaillaient dès qu’elles se retournaient un ongle incarné ou, en l’occurrence le mois dernier, n’obtinrent pas gain de cause pour une malheureusement chorale pas disponible le jour J pendant un Hellfest auquel assistaient des pèlerins ayant spécialement cheminés plusieurs milliers de kilomètres, y compris par delà les mers, en usant leurs souliers pour ces miauleuses en fourrures, qui s’en tapaient le gomina de PETA & cie, et vivre ce fiasco en direct, fort heureusement habilement partiellement évité grâce aux vikings de SABATON.

Controlled Demolition était un véritable « abattoir », tel la compo du même nom, tatouée dessus à l’encre de leurs yeux, même si n’est pas Francis CABREL qui veut, hein, surtout sans cabane au fond du jardin.

Après une courte introduction, de quand même 2 minutes et des poussières ( !! ), qui fit la part belle aux ambiances du genre de celles que l’on pouvait aisément côtoyer dans des films d’horreur des années 80 (écoutez les 45 premières secondes au synthé rappelant certains passages de la saga Nightmare On Elm Street), l’équipe de champions se lancèrent dans une marelle sautillante bien couillue aux riffs gras, tempi accélérés et chant grognon, typique de leurs précédentes productions militaires. L’identité des teutons était bel et bien restée intacte après ces trois longues années passées dans l’obscurité du cachot pour peler des milliers de tonnes de patates destinés à la friteuse de leur caserne et à nettoyer de fond en comble le bordel qu’ils ont foutu au sein de leur baraquement par la force de leur appétence à la destruction depuis 2012. Ils n’avaient aucune limite et copièrent même sur leurs aînés de l’Agence Tous Risques. Si vous les invitiez à une garden-party-barbeuk dans votre petit coin de paradis, vous retrouviez celui-ci complètement sans dessus-dessous, comme si une armada de démogorgons eurent dévoré la moindre parcelle de gazon anglais pour satisfaire l’insatiable boulimie de l’infréquentable Mind Flayer. D’étranges choses se préparèrent alors dans cette aile n° 11 de leur forteresse soldatesque durant ce laps de temps où ils disparurent de la circulation.

Mais, quel sacré comeback ! Avec une triplette infernale Abattoir, Mean Machine, Deathlines, le gros du travail de démolition des lignes ennemies fût déjà fait sans qu’aucune goutte de sueur et de sang n’eût été versée de leur part ! Du grand art avec ces guitares dévorantes, ces rythmiques frénétiques et toujours cette voix langoureusement dévastatrice ! PARAGON savait vraiment y faire pour nous donner des frissons et casser les castagnettes à nos voisins de résidence, ce qui ne fût pas un mal, à défaut d’utiliser du spray Baycon anti-cassos ! Même l’acoustique interlude à la quasi-moitié de la cinquième piste fit sensation ! Avant de repartir sur un sprint épique pour boucler ces huit minutes et plus de pur boucherie (végane, what else ?!). La lourdeur d’un Powerslave n’était, une fois de plus, pas si loin.

Avant de retourner à quelque chose de plus conventionnel, ou plutôt de traditionnel, avec un Musangwe (B.K.F.) offensif, voire ponctuellement hargneux. Rien de bien surprenant puisque l’intitulé de cette compo a tout à voir avec le sport de combat sud-africain né il y a plusieurs siècles dans la vallée du Limpopo. Ainsi, Musangwe (B.K.F.) se voulait violent, voire thrashy par moment au travers d’une batterie saccadée, typique du plus pur style allemand à la KREATOR ou TANKARD. Les paroles de cette chanson correspondirent parfaitement à cette atmosphère belliqueuse délibérée, tout comme sur Timeless Souls, qui voit Andreas BABUSCHKIN user d’un registre guttural sur les bridges pour donner une impression d’outre-tombe en lien, toujours, avec le sujet de ce morceaux très groovy qui s’avèrera être un « killer » sur scène. Exactement comme Blackbell et son informelle informatique sur laquelle ce brûlot se penchait littéralement (ma piste favorite), sous-accordée à souhait, mais néanmoins très mélodique avec ce refrain entraînant « A reign of fire – trails of the horsemen/Beginning of Mankind’s fall/Into the Darkness – age of destruction/Obey and fear the Blackbell’s call » et une basse méphistophélique, cette dernière ne cessant pas ses méfaits sur The Ennemy Within, où Andreas monta d’un ou deux crans dans les aigus, là encore sur les refrains, cela dit assez maladroitement. N’est pas Andre MATOS qui veut, le chanteur hambourgeois se contentant d’une voix de tête (on entend bien la tension de ses cordes vocales) et délaissant la puissance de son coffre de résonnance corporel. Déception assurée à ce niveau. Si Andreas eût utilisé la technique ancestrale, sa voix aurait pu gagner en puissance et atteindre des hauteurs faramineuses. Heureusement que le risible ne tue pas. Sinon, plus de babouches quines...et vous imaginez la catastrophe que ce serait pour le metal teuton ou le père Eusèbe, le vieux poto de Godefroy le Hardi et de son fidèle escuyer Jacquouille la Fripouille ?!! Que nenni, messire, que nenni !!

Après ce microscopique impair dans une parfaite structure atomique, la bande se jeta à corps perdu dans la dernière ligne droite de son nuage électrique, les neutrons, protons et électrons étant chargés à bloc. C’est ainsi que la tribu se lança dans l’interprétation de son premier single, ayant fait l’objet d’une lyrics-video, le classique mais, néanmoins, détonnant Black Widow, avant de terminer sur ... Of Blood And Gore, une ultime démonstration de force qui monta progressivement en puissance au fur et à mesure que le titre se déroulait tel un tapis rouge sur un trottoir cannois sur lequel se croisèrent syncopes et doubles-croches, voix claire et gutturale, doubles harmonies à la gratte et soli démentiels, en guise de bouquet final laissant, cependant, sur une faim sidérale, comme si un trou noir stomacal avait englouti l’intégralité des nutriments n’ayant pas eu le temps d’être assimilés par l’organisme. De facto, l’attente d’une prochaine offrande sacrificielle du groupe serait d’une insupportable longueur. D’autant que cette mini-paroisse prit souvent le temps de préparer ses prêches pendant dix plombes. Ce qui avait pour résultat de faire tomber les ouailles dans un profond sommeil durant la messe dominicale. Ceci avant d’être brusquement jetées hors du lit par des coqs bavards prénommés Maurice et Coco, vite rattrapés par la Justice à cause des mêmes béni-oui-oui qui ne supportaient guère le chant de la ruralité et qui, paradoxalement, s’y étaient volontairement contraints eux-mêmes en abandonnant leurs chères mélodies du bonheur urbain.

Trêve de politique et d’avis personnel sur les bienfaits de la campagne et les casse-machins de citadins, trop habitués aux rugissements des mobylettes et à la pollution enchanteresse (selon eux) des périphériques banlieusards, la nouvelle création de PARAGON fût une fois de plus une merveille balistique, à la fois simple et complexe, une machinerie bien huilée, dont les rouages étaient parfaitement en place, comme à leur habitude. Ce Controlled Demolition ne dérogeait pas à la règle d’or que se fût fixée la tribu, non pas Malaussène, mais bien BABUSCHKIN & Co., c’est à dire celle de ne jamais dévier d’un iota du cap d’origine (tiens, ça rappelle les pieds nickelés de l’Elysée et de Matignon !), ceci quoiqu’il arrive, et de conserver cette force de destruction ancrée en elle depuis ses premiers pas avec le désormais vieillot World Of Sin, qui fêtera son quart de siècle l’an prochain. Ça passe à une vitesse, nom d’une Grosse Bertha enrayée !! L’ensemble était aussi puissant qu’un shot de napalm au milieu de la jungle vietnamienne ou qu’une décharge d’Enola Gay sur l’archipel nippon ! Du musclé sans la mollesse du framboisier, en somme. De la charcuterie de grande précision, voire même de la blitzkrieg chirurgicale. C’était rapide (trop, peut-être, au vu de la durée de l’album) et sans concession. Tout ce que l’on attendait de PARAGON, ni plus ni moins. Bien qu’un peu de circonvolutions dans sa musique passablement masculine n’eût pas fait le moindre mal. L’évolution étant la nature même de l’artiste. Manque de peau (sur les os), les artisans du métal ciselé n’eurent aucunement l’idée de l’en imprégner d’une quelconque dentelle de Calais ou de l’en parer de minuscules modifications pour lui donner une autre dimension. De l’aromatiser de telle sorte à lui donner plus de caractère. Toutefois, la galette est tellement bonne que cette petite faute de goût aura été aisément pardonnable, d’autant que celle-ci (la crêpe laser) était faite pour s’éclater tout en s’envoyant un pack de bonne binouze (merci à la Trooper !) de manière certainement plus explosive que jamais. Et plus obscure également, étant donné la teneur presque sépulcrale des textes en présence. Qui, fort miraculeusement, finirent tous par prendre une coloration définitivement plus allègre. Volcanique fût cet effort collectif qui réussit à mettre chaos tou(te)s celles/ceulles/ceux qui posèrent une oreille dessus et qui permit au combo de mener à bien sa mission impossible d’éveil massif des consciences endormies. Vivement son prochain service que nous nous en prenions encore plein la tronche, si vous le voulez bien !!

Cette chronique s’autodétruira dans 5...4...3...2...1...0... BOUM !!



Line-up :

Andreas BABUSCHKIN (chant)
Martin CHRISTIAN (guitares, chœurs)
Jan BERTRAM (guitares, chœurs)
Günter KRUSE (guitares)
Sôren TECKENBURG (batterie)


Equipe technique :

Piet SIELCK (production, enregistrement, mixage, mastering)
Jörg UKEN (prise de son batterie)
Aldo REQUEÑA (artwork, design livret)


Studios :

Enregistré, mixé et masterisé au sein des studios Powerhouse (Allemagne)
Prise de son batterie au sein des studios Soundlodge (Allemagne)


Crédits :

PARAGON (paroles, musique)


Tracklist :

1) Controlled Demolition (Instrumental)
2) Reborn
3) Abattoir
4) Mean Machine
5) Deathlines
6) Musangwe (B.K.F.)
7) Timeless Souls
8) Blackbell
9) The Enemy Within
10) Black Widow
11) ... Of Blood And Gore

Durée totale : 51 minutes environs.


Discographie no-exhaustive :

World Of Sin (1995)
The Final Command (1998)
Chalice Of Steel (1999)
Steelbound (2001)
Law Of The Blade (2002)
The Dark Legacy (2003)
Revenge (2005)
Forgotten Prophecies (2007)
Screenslaves (2008)
Force Of Destruction (2012)
Hell Beyond Hell (2016)
Controlled Demolition (2019)


Date de sortie :

Vendredi 26 avril 2019



Black Widow (Lyrics-vidéo) : cliquez ici
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