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Chronique
WITCHFYNDE - Give 'em hell

Style : Heavy Metal
Support :  MP3 - Année : 2021
Provenance du disque : Reçu du label
10titre(s) - 49minute(s)

Label(s) :
High Roller Records
 (16/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 04/09/2021
Réédition nwobhm
Je dois bien avouer que ce premier album de WITCHFYNDE, initialement paru en 1980, a longtemps fait partie de mes fantasmes en termes d’acquisition, ainsi que d’autres albums de la désormais légendaire NWOBHM (citons pour faire court Loose’n Lethal de SAVAGE, Death Penalty et Friends Of Hell de WITCHFINDER GENERAL, Chained And Desperate de CHATEAUX, See You In Hell de GRIM REAPER). Qu’y avait-il en commun entre ces différents albums ? Des visuels extrêmement marquants et expressifs, de véritables marqueurs d’une identité Heavy Metal en cours de cristallisation : mort, ésotérisme, violence, de quoi alimenter la machine à fantasmes d’un adolescent en quête de sensations fortes ! La réédition de ce premier opus en formats CD et vinyle par High Roller ménage un moyen de vous faire découvrir cette pépite méconnue ou oubliée.

Pour un groupe dont les prémisses remontaient tout de même à 1974, il était évident que la résurgence du Hard & Heavy britannique dès la fin des années 70 représentait une chance ultime de se faire remarquer. A l’époque signé sur un minuscule label, Rondelet records, le groupe livra le meilleur de son répertoire d’alors sur ce premier album. Pour ma part, le visuel ésotérique, et même franchement sataniste, de la pochette m’ont longtemps conduit à fantasmer un Heavy Metal sinistre et sulfureux, susceptible de prendre le relais d’un BLACK SABBATH, dont on ne savait pas alors qu’il allait se réinventer superbement quelques mois plus tard : le premier album de WITCHFYNDE est paru en février 80, Heaven And Hell du SAB version DIO n’émergeant qu’au mois d’avril de la même année. Conformément à la nature trompeuse du bouc satanique – c’est dans sa nature, n’est-ce pas ? -, le contenu musical relève davantage du Hard Rock simple et direct que du Heavy Metal lourd et épique. Nous verrons un peu plus tard qu’il convient de nuancer ce propos.

Il n’empêche que l’essentiel des morceaux affichent des durées concises (entre trois et cinq minutes), avec des rythmiques axées autour de riffs secs et simples, un chant certes nerveux mais clair et relativement peu puissant. Les structures rythmiques demeurent basiques, les mélodies itou, ce qui n’exclue aucunement un côté direct et accrocheur.Cependant, si l’on veut déceler le potentiel réel du groupe, il faut se concentrer sur deux compositions qui, par leur durée, par leur dramaturgie et leurs rebondissements rythmiques, traçaient des perspectives autrement plus porteuses que la simple réitération de riffs basiques.

Je veux parler de Leaving Nadir, titre très mélodique et flottant de plus de six minutes (figurant sur la compilation New Wave Of British Heavy Metal '79 Revisited, parue en 1990 et patronnée par Lars ULRICH, boulanger de METALLICA) et de Unto The Ages Of The Ages qui, frôlant les neuf minutes, se trouve porteur d’une tension dramatique pour le moins efficace, nonobstant le brillant des parties de guitare solo. Concernant ce dernier titre, on relève également une délicieuse touche psychédélique qui n’est pas sans rappeler SCORPIONS pré-Lovedrive.

Originellement composé de sept titres, cette réédition, tant vinyle que CD, comporte trois compositions non négligeables pour au moins deux d’entre elles. Si l’on écarte le bref The Devil’s Gallop (piano enlevé & voix en mode scato), demeurent le long, superbement mélodique et fort animé du point de vue de la guitare solo, j’ai nommé Tetelestai (guitare limpide et harmonies vocales décisives) et une version de Wake Up Screaming, face B du second single du groupe, paru en 1980, avec In The Stars en face A.

Outre la valeur d’époque de ce premier album – musique peu inventive mais agréable, imagerie sombre et porteuse -, Give ‘em Hell demeure aujourd’hui un album solide pour l’époque, porteur d’évolutions futures appréciables. Après un second album plus banal et trivial (Stagefright, paru la même année), WITCHFYNDE atteignit à mon sens une maturité en matière de Heavy metal sinistre avec les albums Cloak & Dagger (1983) et Lords Of Sin (1984), que je vous recommande instamment.

Vidéo non officielle de Give 'em Hell : cliquez ici
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