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Chronique
SORTILEGE - Phoenix

Style : Heavy Metal
Support :  CD - Année : 2021
Provenance du disque : Acheté
14titre(s) - 63minute(s)

Site(s) Internet : 
SORTILEGE FACEBOOK
SORTILEGE YOUTUBE

Label(s) :
Verycords
 (18/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 07/09/2021
Un beau retour de flammes
Me voilà bien emmerdé. SORTILEGE donc. Un groupe que j’ai vénéré, depuis le premier mini-lp cinq titres paru en 1983, en passant par l’incontournable Métamorphose (1984, et sa divine pochette signée Philippe DRUILLET), pour en arriver au plus délicat et chromé, mais non moins addictif, Larmes de héros (1986). Et puis, sous l’impulsion du chanteur Renaud HANTSON (SATAN JOKERS, FURIOUS ZOO), le chanteur Christian Zouille AUGUSTIN refit entendre sa voix sur disque, plus ponctuellement sur scène. Des groupes tribute prirent le relais. Jusqu’à l’annonce d’une reformation en bonne et due forme, dans la formation d’origine ou presque. Le projet semble tellement crédible et l’enthousiasme des vieux briscards si vivement ranimé que le seul mensuel Metal français Rock Hard consacre sa une au groupe.

Et puis patatras, en mode involontairement bouffon triste, la discorde s’immisce et deux versions de SORTILEGE s’affichent dans des postures antagonistes irréconciliables, chacun revendiquant la crédibilité et la légitimité. Bientôt, le chanteur Christian Zouille AUGUSTIN se retrouve seul animateur d’une des deux versions ennemies et il se produit sur scène, avec des résultats très mitigés, tandis que l’autre partie revendique l’embauche d’un nouveau vocaliste, livrant même des extraits sur les réseaux sociaux.

Il se trouve que le chanteur historique du groupe franchit en premier la ligne d’arrivée discographique, sans que l’on sache s’il a encore un concurrent courant sous la même casaque. L’affaire semble ridicule, courtelinesque et m’avait, à titre strictement personnel, éloigné de toute envie de renouer avec SORTILEGE, qu’il s’agisse de la version historique vocale ou instrumentale.

Il se trouve d’une part que Zouille a été le plus prompt à concrétiser son projet et que, devant la perspective d’un album, ma résolution dédaigneuse a fondu comme glace à la vanille par 40° celsius. Or donc, je suis entré en possession, sur mes deniers propres, de Phoenix, album proposant douze réenregistrements de morceaux originels de SORTILEGE, ainsi que deux nouvelles compositions.
Avant d’évaluer la qualité artistique de la proposition ainsi formulée, il paraît plus honnête de préciser de quoi ce SORTILEGE est le nom. En terme de légitimité artistique, seul Christian Zouille AUGUSTIN demeure de la formation mythique, entouré des guitaristes Bruno RAMOS (ex-MANIGANCE, mais aussi MISTREATED, j’ai des preuves) et Olivier SPITZER (STATORS, SATAN JOKERS), du bassiste Sébastien BONNET (ZUUL FX, TEMPLE OF SILENCE) et du batteur Clément ROUXEL (T.A.N.K., LYZANXIA, ONE WAY MIRROR, ZUUL FX). Soit un ratio fort minimal d’un membre originel présent sur cet album. Cependant, il s’agit très certainement du membre dont la mémoire est demeurée la plus vivace dans la mémoire des fans d’une part, et qui s’est le plus exposé sur le plan artistique au cours des dernières décennies.

Prêtons-nous au jeu tel qu’il nous est présenté et débutons par une évaluation des réinterprétations des morceaux considérés comme des classiques de SORTILEGE. Là où des puristes se complairont dans la détestation primaire (c’est pas comme avant !), tentons en premier lieu de bonifier les avancées évidentes en matière de prise de son et de mixage. Comme la quasi-totalité des productions Hard et Metal des années 80, les disques de SORTILEGE n’ont pas bénéficié d’un traitement sonore optimal : le mixage du premier mini-lp éponyme était objectivement assez boueux, la prise de son de Métamorphose paraissait trop brute par rapport à un répertoire parfois nuancé, le son général de Larmes de héros surprenait par son aspect trop propre et trop lisse.

Cependant, SORTILEGE ne fut jamais pris en défaut sur deux facettes indispensables, de celles qui différencient les honnêtes tâcherons des authentiques esthètes inspirés : la maîtrise de l’exécution et la qualité de l’écriture. En la matière, s’agissant du répertoire ancien, Phoenix opère une sélection presqu’indiscutable : quatre compositions issues du premier mini-lp (manque la géniale Amazone, qu’on aurait bien vu remplacer le plus poussif et linéaire Gladiateur), quatre de Métamorphose (impasses dommageables faites sur Hymne à la mort, Légende et Métamorphose, le titre magistral), quatre itou de Larmes de héros (exeunt les pépites comme La Huitième couleur de l’arc-en-ciel, La Hargne des tordus, Le Dernier des travaux d’Hercule, La Montagne qui saigne). Même si on comprend la volonté de proposer deux nouvelles compositions, ainsi de prouver que ce SORTILEGE ne consiste pas seulement en une resucée du passé, on ne peut que regretter que les deux nouveaux titres ne viennent remplacer des versions actualisées des morceaux antérieurs. Cela eut consolidé la logique propre à cet album.

Convenons dans un premier temps d’évaluer la validité des nouvelles versions, avant que de se prononcer sur celles des deux nouveaux titres.
Il eut été étonnant qu’il en soit autrement au vu des CV cumulés des participants au projet, mais il convient de préciser d’emblée que nous avons affaire à des musiciens et à un chanteur compétent. Par rapport aux œuvres d’antan, nous affirmerons que la section rythmique a gagné en épaisseur et en puissance, là où les riffs perdent en tranchant ce qu’ils gagnent en chrome. Au niveau des solos de guitare, le style de Stéphane DUMONT était suffisamment affirmé, technique et acrobatique pour s’avérer difficile à challenger. Il se trouve que Bruno RAMOS a largement eu le temps d’affirmer son style, sa technique et sa personnalité pour livrer des prestations à la fois respectueuses de l’esprit d’origine et soucieuses d’une approche plus contemporaine.

Reste à évaluer la qualité intrinsèque de la performance vocale de Christian Zouille AUGUSTIN sur son propre répertoire. Que n’a-t’on dit sur certaines prestations du SORTILEGE sous sa houlette, avec la présence de choriste pour atteindre les notes les plus hautes… Même si le contexte du studio permet de facto de masquer, de truquer opportunément et en toute discrétion, on assiste dans le cas présent à des partis pris assumés, et, en cela, tout à fait respectables (libre à chacun de les apprécier et de les accepter). Pour une bonne part, les refrains se trouvent enrichis d’harmonies pertinentes (et non cache misère) : sur ce plan, il faut souligner davantage la pertinence, plutôt que d’invoquer fielleusement le palliatif.

Ensuite, selon les morceaux, le père Zouille fait souvent montre d’un mordant intact, avec à la clé des prestations éruptives, quoique techniquement très maîtrisées. Cependant, il est symptomatique que, quand la prestation vocale s’avère plus sensiblement plus timorée, l’instrumentation se mette au diapason. Cela ancre la légitimité du chanteur historique autant que cela fragilise la résurgence de l’expérience primale pour l’auditeur originel. Chaque fan aura à se mettre au clair entre déception (injustifiée à mon sens), indifférence (il n’est guère sain de renier sans égard ses passions d’antan) et acceptation élastique (réinterprétation dans un esprit respectueux d’un passé encore suppurant). Au total, il n’apparaît à aucun moment, sur aucun morceau originel, que ce SORTILEGE ne se soit ridiculisé, ou n’ait galvaudé sa force évocatrice originelle.

Demeure l'appréciation portée sur les deux compositions imputables au SORTILEGE nouvelle formule, à savoir Phoenix et Toujours plus haut. Le premier est un mid-tempo aussi musclé que mélodique, efficace, à défaut de marquer les esprits comme un classique ; il faut cependant saluer le solo lumineux du sieur RAMOS. Le second s'inscrit dans une veine très mélodique, avec un début lent, très doux, avant que des riffs tendus, quoique peu tranchants, ne lancent un mid-tempo sympathique, avec de bonnes lignes de chant (très bon pré-refrain et refrain accrocheur) ; on se situe dans la lignée du son plus aéré qui prévalait sur Larmes de héros. On attendra d'en entendre davantage avant de se prononcer sur la qualité d'écriture intrinsèque du nouveau SORTILEGE.

En attendant, ce retour d'un SORTILEGE profondément transformé ne relève pas pour moi du sacrilège et cette nouvelle formation, venant de démontrer sa capacité à se frotter à un patrimoine prestigieux, va devoir faire la démonstration qu'elle a un avenir, pas seulement un passé. L'espoir est permis...

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Alain Le samedi 11 septembre 2021
Aucune diplomatie et aucun journaliste derrière cette chronique. Juste l'avis d'un fan, a priori déçu et dubitatif, globalement conquis a posteriori. Sérieusement, cette version de SORTILEGE s'est approprié de manière intelligente le répertoire originel et Zouille pète encore la forme. Le fait qu'il avoue ne plus pouvoir atteindre les notes les plus hautes est tout à son honneur mais le bougre arrache la pelouse quand il faut et a conservé une puissance et une maîtrise étonnantes. Par ailleurs, j'attends également le prochain album et je sais par avance qu'il faudra le juger pour ce qu'il est et pas uniquement par rapport à la discographie des années 80, avec des réflexes reptiliens de vieux fan.
Pumpkin-T Le mercredi 8 septembre 2021

Ville : MARSEILLE
On sent la grosse couche de diplomatie du journaliste qui gratte sur un terrain miné. LOL Toutefois, les faits sont là, l'album est bien contextualisé et décrit. Comme beaucoup, je regrette l'absence d'Amazone et d'humilité de la campagne promo. Et surtout, j'attends les nouvelles compositions.
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