Métal Intégral - Chronique / WODOROST

Un conte musical aux accents de stoner psychédélique

Avec DOPELORD (Lire ici), WIJ (Lire ici), MAG (Lire ici), TAXI CAVEMAN (Lire ici), WEEDPECKER (Lire ici) et bien d’autres groupes, la Pologne nous habitue à des productions de qualité dans le registre heavy psych, stoner, doom ou sludge. WODOROST est un atout certain de cette scène, car après avoir posé un premier jalon en 2021 avec son très intéressant album éponyme, les voici de retour avec un concept album qui m’a subjugué : From The Depths.

L’album nous raconte la remontée vers la surface, la sortie d’une dépression. Pour mieux appréhender le contexte, sachez que le nom du groupe, WODOROST, signifie algue. Voilà qui explique l’atmosphère claire-obscure de l’intro Submerged suivie de Depths aux vocaux ‘aquatiques’. Ce morceau est pétri d’une tension hors du commun, due à la puissance du son de basse de Jan et au rythme d’Anna martelant dans les graves. Je constate au passage beaucoup de subtilité dans ce jeu de batterie et notamment dans le rôle dramatique attribué aux cymbales. Splendide !
Le thème explique aussi l’écho donné aux cordes qui ouvrent Temple. Encore un titre particulièrement brillant avec beaucoup d’agilité dans la rythmique et dans les arrangements de guitares qui oscillent entrent des passages pachydermiques et des interventions plus légères, voire carrément angéliques. Et, lorsque la guitare se fait plus rugueuse, ce sont des chœurs féminins qui viennent réinstaurer le contraste de douceur.
S’ensuit Visions, un morceau qui constitue à lui seul une véritable master-class conduite par Bart sur les façons de faire varier la couleur d’une sonorité de guitare. La composition évolue comme une longue jam de desert rock qui n’a de cesse de se métamorphoser.
Beyond The Blue, quant à lui sonne très post-rock, allant jusqu’à incorporer à la rythmique lancinante un passage parlé qui me rappelle l’atmosphère de Spiderland, le fameux chef d’œuvre de SLINT.
Très imagé aussi, Wirl (le tourbillon) porte bien son nom. Y compris quand le rythme ralentit, le groove irrésistible continue de m’emporter. Heureusement, les affaires se calment avec Reflections, titre durant lequel des phrases courtes et syncopées se répondent. La narration est très intelligemment incluse au morceau. Ici l’ambiance est déjà beaucoup plus légère pour nous amener enfin jusqu’à la lumière scintillante.
From The Depths s’achève sur Dry Out un morceau légèrement teinté d’orientalisme comme si le groupe comptait sur un vent du Sahara pour nous dessécher.

C’est incroyable mais après l’écoute, il me reste en tête tant images que j’ai l’impression d’avoir entendu un conte. Les trois musiciens de WODOROST font preuve d’une telle maîtrise et d’une telle créativité dans les modes d’expression qu’ils me font oublier que l’album est quasiment instrumental. Je vous recommande très vivement cette expérience, y compris si vous n’étiez pas, de prime abord, fan de rock psychédélique et de stoner.

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WODOROST est composé de :
- Anna ŻUKOWSKA, batterie ;
- Bart GŁOWIŃSKI, guitare ;
- Jan WITUSIŃSKI, basse.

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Extrait de From The Depths :
- Temple : Cliquez ici !

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