APPALOOZA - The shining son
Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :
MP3
- Année : 2023
Provenance du disque : Reçu du groupe
8titre(s) - 45minute(s)
Site(s) Internet :
APPALOOZA BANDCAMP APPALOOZA FACEBOOK
Label(s) :
Ripple Music
|
(19/20)
Date de publication : 18/10/2023
|
|
Quand le tellurique se combine à l’aérien
|
Lorsque j’ai vu arriver cet album, je me suis fait gauler les yeux par la somptueuse couverture d’autant que, je ne sais pas vous, mais une illustration réalisée au crayon, à l’aquarelle et à l’encre me touche bien plus sûrement qu’un amas de pixels peignés par une IA. Ce n’est qu’ensuite que j’ai été envoûté par la musique, que j’ai cherché à en savoir plus et que je me suis aperçu que Wild Horse composait, écrivait, jouait les guitares, chantait, mixait et illustrait… Non mais oh ! ça ira le cumul de talents là, non ? Allez, je plaisante. Ses comparses, vous l’entendrez certainement, ne sont pas en reste. La méthode est simple et efficace : dès qu’il a composé un morceau, Wild Horse en enregistre une démo à la guitare folk car cet instrument est idéal pour exprimer ses intentions, à la suite de quoi chacun réfléchit dessus de son côté et ajoute son grain de sel, jusqu’à une réunion où le titre est retravaillé en commun.
APPALOOZA joue une sorte de stoner très puissant, épicé d’un primitivisme qui sort des tripes. The Shining Son est peuplé de percussions infernales, de cris à glacer le sang, de basses grondantes, de riffs acides assénés en mode overdrive activé. Il n’est cependant pas question de se contenter du brutal et du sombre, chaque titre jouit d’une brillante alchimie grâce à un contraste esthétique assuré par des lignes vocales claires, expressives et mélodiques. L’aérien se combine au tellurique !
The Shining Son poursuit la narration entamée sur The Holy Of Holies. APPALOOZA continue d’y déployer ironiquement son mythe religieux un peu barré mais pas plus absurde que n’importe quel autre. En résumé, l’ange déchu Azazael aka The Horse a franchisé notre bonne vieille planète et s’éclate à y semer le chaos pendant que de son côté le Saint Pelican qui a pris un coup dans l’aile ne parvient plus à nous nourrir, nous pauvres oisillons humains.
Cet album est un coffret à bijoux rempli de compositions de tout premier plan. Le festival commence par Pelican, justement. Ce titre déboule sur une cavalcade riffée, assortie d’une rythmique de malade : un mur de batterie réhaussé de percussions digne d’un Ratamahatta de SEPULTURA. La différence étant qu’APPALOOZA ne se cantonne pas à la force primitive, mais la combine à une excellente mélodie. Quel pied ! Unbreakable prend la relève sur un tout autre registre avec une intro qui emprunterait à du flamenco-punk teinté d’orientalisme (je vous laisse imaginer l’engin), puis c’est la régalade avec des cris oscarisables, et des gutturales qui remontent des abysses. Le son de basse destructeur, le groove appuyé et chaloupé d’une valse morbide, Framed fait tourner la tête jusqu’à un final plein gaz. Et, fidèle à sa politique pro-mélodique le groupe nous cloque un refrain joliment catchy. C’est le monde à l’envers, avec Groundhog Days c’est le cheval sauvage qui prend au lasso un riff mémorable et ne la lâche pas une seconde, sauf – vous l’aurez compris – pour y immiscer des phrases mélodiques dont notamment l’excellent chorus unplugged du final. Grand retour des percussions tribales sur Wasted Land. Un plaisir rythmique, une félicité mélodique, des chœurs qui portent le morceau vers d’autres cieux, des incursions d’une férocité débridée, des ponts calmes façon mandoline… c’est le joyau du coffret, un titre hors du commun, le panache, la classe internationale. Battons, tambours ! Wounded continue de jouer avec notre cerveau primitif tout en se vissant profondément dans notre mémoire tellement la ligne mélodique est accrocheuse. Une nouvelle approche peut-être plus heavy psych mais toujours boostée pour Sunburn sur lequel les percus ont un parfum indou et où la boucle finale sonne comme un mantra. Le titre de clôture, quant à lui, est également psychédélique, mais cette fois-ci issu de la culture bluesy qui imprègne le Bayou. Killing Maria, joué en slow tempo est un titre ensorceleur qui laisse la tête pleine de rêves mélancoliques en cette fin d’album.
Vous l’aurez compris, The Shining Son s’impose comme un album majeur du heavy rock français et régalera les fans de rythmiques puissantes, d’énergie primaire, de constructions intelligentes et de mélodies accrocheuses.
***
APPALOOZA est composé de : - Wild Horse, guitare et chant ; - Lone Horse, batterie ; - Black Horse, basse ; - The Horse, percussions et chœurs.
***
Discographie principale : - 2018 : Appalooza - 2021 : The Holy Of Holies - 2023 : The Shining Son
***
Extrait de The Shining Son : - Wasted Land : Cliquez ici ! - Pelican : Cliquez ici ! - Unbreakable : Cliquez ici !
***
Post scriptum : #nosgroupesontdutalent ! : Après Outward de MOOZOONSII (Lire ici.), The Revenge Of The Blue Nut de FUZZY GRASS (Lire ici.) publiés le mois dernier, Monkey On My Back de JOSE AND THE WASTEMEN (Lire ici.) publié début octobre, Fade Into Blurred Lines de 7 WEEKS (Lire ici.) publié la semaine dernière et à présent The Shining Son d’APPALOOZA et Silence By The Raging Sea d’OCCULT HAND ORDER (Lire ici.), la scène heavy de l’Hexagone nous offre une rentrée aux petits oignons. Merci les gars ! Vous êtes énormes tout comme vos potes sur la compil de l’été - Doomed & Stoned In France (Vol. 2) - que nous a défouraillée Doomed & Stoned Records avec Steph LESAUX à la programmation et un certain Pumpkin-T de Metal Intégral pour l’illustration de couverture (Ecouter ici).
|
|
|
|