JD MILLER - Empyrean
Style : Rock FM / AOR / Westcoast
Support :
MP3
- Année : 2024
Provenance du disque : Reçu du label
10titre(s) - 42minute(s)
Site(s) Internet :
J D MILLER FACEBOOK
Label(s) :
Mighty Music
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(19/20)
Date de publication : 26/04/2024
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Bienvenue chez les dieux !
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C'est avec grand intérêt que je me tiens informé, depuis quelques années, de la carrière des suédois de JD MILLER. Leur précédent album, Afterglow, brillamment chroniqué par mon ami Laudrome 26 (cliquez ici), m'avait vraiment emballé. Empyrean est donc leur 4ème album depuis la formation du groupe en 2011, ce qui donne approximativement une sortie tous les trois ans. Tout d'abord, je tiens à affirmer, preuves à l'appui, que les intéressés ne sont pas un énième groupe scandinave, car même si l'appellation Hard mélodique est évoquée à leur sujet, je peux vous dire que nous en sommes quand même assez loin ! A ce sujet, je citerai plus volontiers, ce qu'en a dit le "Swedish Rock Magazine", qui leur a collé l'étiquette "groupe AOR le plus Heavy du monde". Alors, même si cette formulation ressemble fortement à un slogan publicitaire, elle a le mérite, pour moi en tout cas, de résonner à mes oreilles comme un appel pressant à aller écouter de quoi il retourne ! La question que je me suis d'ailleurs posé est : les deux styles précités peuvent-ils être réellement fusionnés et dans l'affirmative, quid du résultat ? Alors, en la faisant courte, je dirai que pour un chroniqueur, un groupe comme JD MILLER, c'est du pain béni, tant les frontières de style sont allégrement franchies par ces véritables caméléons. S'agit-il d'un groupe de néo métal, de Hard progressif ? Un peu de tout cela, et même plus, ma bonne dame, car les gars sont capables, au sein d'un même morceau, de mettre en place des climats différents, passant de riffs bien Heavy à de l'AOR vitaminé. La formation a évolué depuis le dernier album puisque c'est maintenant Tommy TIMONEN (STATE OF DRAMA) qui tient les guitares et Jonny TROBO (FIND ME, FIRST SIGNAL) qui s'occupe de la basse. Bien sûr, l'équilibre nécessaire n'est pas facile à trouver, mais il est à rechercher dans l'omniprésence de la mélodie (ce sont des suédois, tout de même !). C'est alléchant, et intrigant, tout cela, non ? Pour finir, ce n'est pas la peine de vérifier quel poste tient ce JD MILLER au sein du groupe, puisqu'il s'agit, comme l'a déjà écrit Laudrome 26, d'une juxtaposition des initiales d'une marque de whisky pour le JD, (le Jack Daniels pour ne pas le citer) et d'une bière américaine, la MILLER. Enfin, l'album a été mixé et mastérisé par Mikael ANDERSSON, au MRG Production/Studio Soundport, en Suède, pour un résultat plus que puissant !
En guise d'intro, il y a un court morceau instrumental joué au piano par Emil ERIKSSON, qui tient également la batterie. Le titre monte en intensité avec une boucle de synthés vers la fin pour mettre sur orbite The Butterfly, et là, je vous conseille d'attacher vos ceintures, car le morceau part sur une base Heavy, avec la double pédale enclenchée. Cependant, chez JD MILLER, il n'y a jamais de titre monolithique. Ainsi, et même lorsque le morceau est incandescent, ils arrivent toujours à placer une ligne de chant complètement mélodique. Je note déjà un solo brillant de Tommy TIMONEN, le fougueux guitariste du groupe. Inside The Night, qui est l'un de leurs singles pulse vraiment fort. Vous prenez le côté le plus dur d'un groupe comme ECLIPSE ou bien encore les riffs de RAMMSTEIN et vous y êtes. Oui, cela ne rigole pas et là encore, la double pédale tourne à fond. C'est un mur du son, et pourtant, il y a toujours, comme une marque de fabrique, le refrain qui vient alléger le tout. Cela reste tout de même, pour moi, le titre le plus Hard de l'album, presque du "Power" métal en somme ! Out Of Control, un autre single, revient sur des bases plus Hard mélodique, et là, la référence à un groupe comme H.E.A.T me paraît évidente. Le refrain est puissant, comme savent si bien le faire les nordiques ! Ici, la voix de Peter HALLDEN peut se faire entendre plus clairement, et je trouve qu'elle est impeccable pour ce genre de musique. C'est là que je m'aperçois que les morceaux ont souvent une intro aux claviers, ce qui brouille encore un peu plus les pistes.
Never Give Up continue sur la lancée et les musiciens sont les rois pour vous faire tourner la tête, en mélangeant des refrains à la limite de la pop et des rythmiques qui cisaillent comme il faut. La référence la plus proche que je trouve, ce sont les danois de VOLBEAT car, comme eux, il savent mélanger à la perfection la force et la mélodie. Sur le titre suivant Awake (We Are The Machines), le solo est magnifique d'éloquence avec, encore une fois un refrain à tomber, blindé de choeurs. A ce moment, je pense que vous avez certainement compris que JD MILLER est insaisissable. Pour me donner raison, One In A Million débarque avec son intro majestueuse. Peter HALLDEN prend une voix à la limite du "growl", sur l'entame, mais tout de suite après, arrive un refrain prog avec des harmonies vocales à la ASIA. Inclassable, je vous dis, et en plus, comme un petit miracle, le tout se tient merveilleusement bien ! A partir de ce morceau, le ton va changer, et le groupe va faire apparaître une autre facette de son talent protéiforme. Les rythmiques se font moins violentes, et l'on se rapproche doucement de l'AOR, mais d'un AOR survitaminé. Call The Police en est un parfait exemple, avec une intro empruntée au métal symphonique. Le chant de Peter HALLDEN est tout simplement délicieux. Oui, j'aime beaucoup ! Le refrain est au diapason et je ne sais plus à quel saint me vouer, tant les références s'entrecroisent à toute vitesse. Il y a mille couleurs à la seconde !! De la prog ? Du métal symphonique ? Le solo de guitare est encore une fois majestueux ! Tommy TIMONEN a du talent et c'est un très bon guitariste.
Enemy, également sorti en single, enchaîne avec encore du Hard mélodique dans sa plus belle expression, et je ne peux résister au refrain. De toute façon, il y a bien longtemps que j'ai cédé devant le talent des scandinaves dans ce domaine. Est-ce le hit de l'album ? je le crois bien ! La référence est peut-être à aller chercher du côté des canadiens de HAREM SCAREM. Alive vient déjà clore l'album et c'est le plus long morceau. Il débute avec un super son de guitare "à la GILMOUR". Mais rapidement, une rythmique en béton armé investit la place avec un chant scandé, limite martial. Nous voici partis sur un morceau de Heavy mélodique, mais rien que pour me contredire, le refrain est chanté avec une voix haute, très aérienne, tout en contraste quoi ! Quand je vous dis que ce groupe est comme un caméléon, qui change sans cesse de couleur, il faut me croire. La preuve, avec un break qui laisse le champ libre à un passage au piano qui ralentit fortement le rythme et sur lequel Tommy TIMONEN en profite pour placer un solo de tout beauté, qui va en s'accélérant pour relancer la machine. En fait, je pense que le groupe me refait le coup de Afterglow, le sublime long morceau du précédent album, avec cette structure tirant vers le métal prog, car même le solo de fin est totalement dans cet esprit ! Le titre se termine sur une basse hypnotique et des choeurs féminins angéliques. La boucle est bouclée.
JD MILLER est un groupe qui ne peut pas être cadré. Il se joue de toutes les barrières de style et s'amuse même avec et c'est bien ce qui en fait tout son charme ! Les musiciens touchent un peu à tout, mais avec beaucoup de classe et de maturité. Ils nous montrent où se trouve certainement le futur de cette musique, si chère à mon/notre cœur.
L'album sort le 10 mai.
Enemy : cliquez ici
Out Of Control : cliquez ici
One In A Million : cliquez ici
The Butterfly : cliquez ici
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