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Stoner rock chanté en suédois
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Pour une raison qui m’échappe complètement, la Scandinavie se trouve être une source inaltérée de Rock Stoner et de Heavy rock d’inspiration 70’s ; on ne compte plus les groupes suédois, norvégiens ou danois qui situent leur inspiration dans la décennie idéale 1965-1975, celle qui vit éclore le Blues Rock, puis le Hard Rock. A l’instar des collègues SKRAECKOEDLAN, ETT ROP PÅ HJÄLP et DÖDAREN, BOTTENHAVET a décidé de s’exprimer dans sa langue natale, ce qui confère aux lignes de chant une musicalité assez différente de celle de l’anglais, avec ces désarmants paradoxes entre sonorités heurtées et roulées. Cela dit, il ne serait pas juste de réduire Ljud i tysta rum à une sorte d’intérêt indigéniste, le particularisme de la langue d’expression ajoutant juste un épice à un plat indépendant en soi, accessible sur un plan universel.
Là où, depuis des décennies, des milliers de formations se contentent de singer les groupes des années 60-70, ainsi que les précurseurs du Stoner, BOTTENHAVET se fait une obligation de composer des morceaux solidement charpentés sur le plan rythmique, suffisamment pourvus en accroches mélodiques, tant vocales qu’instrumentales. Quand on se laisse happer avec grand plaisir par la rythmique trapue et par les mélodies de guitare bourrues du titre inaugural, Våg, on s’imagine avoir embarqué dans un trip Stoner Rock dynamique et percutant, n’excluant aucunement des plages plus tempérées et subtiles. En clôture d’album, Hernnes liv remplit un office identique, à la fois rythmiquement musclé et mélodiquement attractif.
Cela dit, le reste du paysage musical de Ljud i tysta rum ne saurait se résumer à du Stoner, même dûment régurgité. Certes, les riffs bitumineux, adossés à une section rythmique tout autant souple que puissante, dominent le paysage ; pour autant, ils se trouvent entrelacés avec des plans de guitare clairs, délivrés en mode paisibles ou rythmique. Cette cohabitation permanente entre l’option musculeuse et orageuse d’une part, la part Folk Rock plus nuancée d’autre part, contribue fortement à l’animation dramatique de l’album dans son entièreté. Bien que relativement peu marquant, le chant clair et médium se trouve suffisamment modulé et animé par des émotions torturées. A telle enseigne que les versants Heavy Rock 70’s et Stoner se trouvent bénéfiquement suppléés par une tendance Grunge, évocatrice du meilleur ALICE IN CHAINS.
Bien qu’il ne provoque aucune révolution stylistique, cet album inaugural se déguste avec plaisir et crée une attente pour une suite plus personnelle, plus novatrice. En attendant, découvrez Våg (cliquez ici ).
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