AFTER LAPSE - Pathways
Style : Prog Heavy / Prog Metal / Prog Rock
Support :
MP3
- Année : 2024
Provenance du disque : Reçu du label
9titre(s) - 45minute(s)
Site(s) Internet :
AFTER LAPSE FACEBOOK
Label(s) :
Frontiers Records
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(18/20)
Date de publication : 30/11/2024
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J'ai bien vu le chemin, merci !
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Le Métal prog peut emprunter des chemins bien différents, mais le tronc commun qui ressort de ce style de musique, c'est une maîtrise parfaite des instruments, peu importe l'origine des musiciens. La preuve avec les espagnols de AFTER LAPSE. Pathways est leur deuxième album, et pourtant, à l'écoute, j'ai l'impression de me retrouver face à un groupe qui a une très longue carrière derrière lui ! Pour faire simple, ils ont tout compris et assimilé du métal prog, dans ce parfait mélange de passages en mode prog classique d'un côté et de métal bien frappé de l'autre ! Alors, bien sûr, cette chronique va intéresser en premier lieu, les amateurs-trices de cette musique, mais je ne désespère pas de toucher également un public plus large, qui a un tant soi peu l'envie d'écouter de belles compositions, avec beaucoup de mélodies. Je note que les morceaux ne dépassent jamais les 6 minutes, ce qui est un format ramassé pour ce genre de musique. Cela veut surtout dire que la musique proposée est cohérente, en évitant des digressions souvent inutiles ! Pour clore ce préambule, je dirais que lorsque je m'apprête à écouter un album de métal prog, je ne sais jamais à quoi m'attendre. Eh bien, c'est encore une fois le cas, pour mon plus grand plaisir !
Pour le coup, le premier morceau, The Shadow People, rentre parfaitement dans les critères de ce que je peux attendre d'un morceau de métal prog, avec sa rythmique bien drue, une guitare agressive, à l'instar du chant d'ailleurs. Il y a même un peu de "growl" enfermé dedans, mais il est bien fondu et cela ne me gêne pas plus que cela. Même si le morceau est très charpenté, un peu à la manière de VOLBEAT ou EVERGREY, le refrain arrive tout de même à s'imposer en force. Voici donc une belle entrée en matière. Clones continue sur le même chemin, avec une entrée en matière grandiose. Le chant est superbe, hyper mélodique. C'est du métal prog de premier ordre, à la limite du symphonique. Rythmique syncopée, envolées lyriques, tout est en place pour un grand moment de musique, avec un niveau stratosphérique. Je constate que l'écriture est vraiment travaillée et j'aime ça.
Du métal prog en bonne et due forme arrive sur Dust To Dust. La basse est volubile et virevoltante, très prog en somme, un peu à l'image de celle des anglais de BIG BIG TRAIN. La mélodie vocale est un petit bijou, avec des intonations presque pop. Puis d'un seul coup, arrive un passage jazzy surprenant, joué au piano, avant de repartir de suite sur des jolies arabesques de guitare. Oui, toute la prog y est en condensée, que ce soit dans les changements de rythme, d'atmosphère, avec une abondance de choeurs, le tout gardant cependant une grande cohérence. Thanks, But No Thanks, c'est le single et c'est le premier titre que j'ai écouté. Bien évidemment, j'ai accroché tout de suite ! Après une entrée grandiloquente, une rythmique syncopée complétement groovy s'installe, enjolivée par une guitare en staccato. Le morceau s'éloigne un peu des standards du métal prog. Je trouve que l'alchimie entre les guitares, la basse "slappée" à merveille et la batterie est parfaite, avec une précision instrumentale de premier ordre. Le chant est superbe et il y a même, sur le refrain, un petit côté métal symphonique, qui me plaît bien et me fait penser, en plus énervé, à Skyfall, la chanson titre du dernier James Bond. Je ne vous parle du son, qui est une petite merveille d'équilibre et de clarté, tout en restant très puissant. Chapeau bas devant autant de musicalité !
L'intro survitaminée de Dying Star ne fait pas dans le détail, mais ensuite, c'est une ambiance à la THRESHOLD qui s'installe, avec ce côté mélancolique propre aux Anglais. Je lorgne également vers les polonais de RIVERSIDE, avec cette même facilité à trousser des mélodies incontournables. Rubén MIRANDA se régale, avec sa voix puissante et pleine. Mais tout ceci serait un peu trop simple, et voici donc un passage à la DREAM THEATER explosif, plein de virtuosité et de rapidité, qui débouche sur un superbe solo de guitare. Le chant est complétement aérien et se marie parfaitement avec cette rythmique en acier trempé. Walkin By The Wire est un mid tempo qui fait encore une fois la part belle au superbe chant de Rubén MIRANDA, qui se hisse tranquillement au niveau de Jim GREY, le chanteur de CALIGULA'S HORSE. Ce morceau me fait d'ailleurs penser au groupe australien. Le solo est de toute beauté et la partie vocale, sublime, il n'y a pas d'autre mot, remplit tout le morceau pour finir en apothéose, enveloppée par des choeurs angéliques. Quelle fin de morceau épique !
Wounds Of The Past est un morceau de prog où je retrouve encore la patte de BIG BIG TRAIN, avec cette rythmique syncopée et les mêmes ruptures de rythme soudaines, suivies de grandes envolées lyriques, opératiques devrais-je même dire. Oui, il y a un souffle lyrique assez remarquable. Attendez-vous à en prendre plein les oreilles, je vous assure ! Turn Into Light est une magnifique chanson lente, qui débute sur une guitare western. L'atmosphère est totalement planante, un peu à la PINK FLOYD et le chant, empli de délicatesse, me prend aux tripes, tant il est chargé en émotion, au point de me mettre les poils, comme on dit ! Rubén MIRANDA va attraper les notes tout en haut et c'est juste parfait. Mais où vont-ils chercher ces mélodies ? Il y a un gros travail sur le son et le placement des instruments dans l'espace est parfait. Un exemple ? A partir de 3 minutes, fixez votre attention sur les roulements de batterie, organiques, comme un battement de coeur, vous les entendez ? Quel incroyable morceau ! C'est mon titre préféré de l'album sans aucune hésitation. En parlant de musique d'ambiance, voici Temperance, le dernier morceau, qui est un instrumental débutant sur une ritournelle au piano, accompagnée par quelques nappes de synthé, et une batterie que je dirais électronique. Le titre se termine avec des cris d'enfants.
Voici donc un magnifique album, tout à la fois élégant et doté d'une grande puissance. Tous les musiciens sont parfaits et ils m'ont offert du grand spectacle. Une mention spéciale pour le chant de Rubén MIRANDA, assez exceptionnel et que serait un groupe de métal prog sans un grand chanteur, n'est-ce pas, Messieurs de DREAM THEATER ? Il y a une grande fraîcheur dans la composition des morceaux. Je place beaucoup d'espoirs dans ce groupe et je n'ai aucun doute sur la suite de leur carrière, qui s'annonce resplendissante.
L'album sort le 13 décembre.
Thanks But No Thanks : cliquez ici
AFTER LAPSE : Rubén MIRANDA : chant Miguel Ángel RUEDA : Guitares Pablo SANCHA : Claviers, Choeurs Iván MARIN : Guitares Javier PALACIOS : Basse Robert CAPPA : Batterie
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