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Heavy speed mélodique
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Avant toute chose, il faut éviter de confondre le quintette mosellan qui nous intéresse ici, de son homonyme américain ; les uns pratiquent un Heavy Speed Metal de bon aloi, les autres un Sludge Post Hardcore. La boussole indiquant le plein est hexagonal, nous pouvons découvrir à satiété ce bref premier album d’un groupe qui est tout sauf un novice. En effet, même les musiciens et la chanteuse n’évoluent sous ce nom depuis l’été 2024, ils pratiquaient le même type de Metal sous le nom DESTRUKT, et ce depuis 2014. D’ailleurs, les trois premiers titres de cet album figuraient sur le dernier EP de DESTRUKT, The Ascent (fin 2023), le groupe proposant deux nouvelles compositions et une reprise du titre Nosferatu de Paul ROLAND (paul-roland.bandcamp.com/).
On s’en doutait dès la pochette très typée Heroic Fantasy, le groupe déploie avec brio un Heavy Metal, foncièrement mélodique mais aussi taraudé par un goût pour la vitesse dans l’exécution. Sur le plan instrumental, l’influence d’IRON MAIDEN première manière (époque DI’ANNO donc) apporte cette griserie liée à la combinaison à des cavalcades rythmiques (d’où l’étiquette Speed Metal), alternant avec des plages plus tempérées, à des guitares harmonisées, à des solos de guitare limpides, à des riffs barbelés. Si l’on ajoute à cela des lignes de basse tendues et agiles au possible, on ne peut que valider la filiation, tout en saluant une parfaite maîtrise du code de la route Heavy et Speed 80’s, avec notamment des riffs mordants au possible. D’autant plus qu’on sent le groupe très à l’aise dans les structures à tiroirs, avec des variations d’intensité, de tempo, de rythme, le tout en mode intense.
Le chant féminin permet à PALANTYR de se démarquer du dogme IRON MAIDEN et Speed Metal, en plus de singulariser le groupe par rapport aux hordes de groupes courant après le passé. Athéna (diantre, serait-ce un pseudonyme ?) impressionne avec son timbre médium extrêmement puissant et modulé, avec une capacité à pointer vers les aigus tout à fait maîtrisée. La prestation s’avère tout à fait magistrale, équilibrant à merveille passion, virtuosité et efficacité.
Maîtrisant les fondamentaux du Heavy Speed, le groupe ne fléchit pas devant l’obstacle et se lance avec succès dans un format conséquent, le titre Son Of The White Mare affichant 7’14 au chronomètre. Le tout sans qu’on s’ennuie le moins du monde.
Dans l’absolu, on devrait exiger dans les meilleurs délais un second album, rempli de nouvelles compositions. Franchement, je préfère que le groupe prenne son temps, afin de nous livrer une suite aussi passionnée que référencée, l’exercice de style n’étant certainement pas une marque d’infâmie. En attendant, profitons de ce bref album, frais et réjouissant.
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