Métal Intégral - Chronique / PENTAGRAM

Au-delà du doom

PENTAGRAM est tout bonnement l’un des noms de groupes qui revient immanquablement pour désigner le Doom Metal classique. Assez loin des développements épiques immiscés par le Doom épique de CANDLEMASS, PENTAGRAM, SAINT VITUS et THE OBSESSED sont reconnus comme la sainte trinité du Doom classique, celui qui est le plus directement inspiré par BLACK SABBATH période Ozzy. Sauf que la sainte trinité du Doom classique commence à accuser l’état de ses artères, la perpétuation du sous-genre relevant du sacerdoce. Inutile de blâmer le public dans le cas de PENTAGRAM, tant la carrière pour le moins erratique du groupe (le précédent album, Curious Volume remonte tout de même à 2015 !) perdrait ou lasserait les plus fidèles.

Demeurons positifs : le chanteur Bobby LIEBLING a trouvé un label et de nouveaux comparses de qualité, à savoir le guitariste Tony REED (MOS GENERATOR), le batteur Henry VASQUEZ (SAINT VITUS, BLOOD OF THE SUN) et le bassiste John HASLIP (MOS GENERATOR). Loin de se résigner à un rôle de simples accompagnateurs, ils impriment à cet album une vivacité tellement efficace qu’elle transcende franchement et fièrement la catégorie de Doom classique et de Doom tout court. Nous avons affaire à un superbe album de Heavy Metal, généreux en riffs charbonneux et en tempos nerveux, ce qui minore franchement l’appellation Doom, pour mieux valider l’appellation plus générique, quoique plus riche, de Heavy Metal, comprise comme une ré-exploitation du patrimoine de BLACK SABBATH.

Sur cet album particulièrement vitaminé, il est clair que la lenteur, propre au Doom (épique, comme classique), est la grande perdante, là où les riffs charbonneux se trouvent puissamment appuyés par une section rythmique pour le moins dynamique. Optons donc pour la catégorie plus vaste de Heavy Metal, laquelle permet au timbre nasal de LIEBLING de déployer son savoir-faire. Dépassant l’horizon du Doom classique, Lighting In A Bottle se mue en un tour de force Heavy Metal, sur lequel flotte le chant nasal et impérial de Bobby LIEBLING.

Autant succomber, plutôt que renâcler, les lignes de chant de ce sacré bonhomme, abonné à de multiples addictions, lesquelles l’ont empêchés de s’imposer, le transformant en animal de cirque. Dans le cas présent, le vocaliste s’ébroue de manière vibrante dans ce brouet fourni par ces collègues plus Stoner que Doom. Il n’empêche que son tinbre nasal trouve toute son aise au fil d’un répertoire nerveux, y compris les quelques plages lentes et pesantes.

Bobby LIEBLING se trouve une fois de plus encadré et propulsé par des musiciens fervents, comme ce fut le cas tout au long d’une carrière handicapée par la drogue. Espérons que les trois instrumentistes qui brillent sur cet album seront encore présents sur le prochain album. Rien n’est moins sûr, autant donc se réjouir dans l’instant présent.

Vidéo de Dull Pain cliquez ici

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