Métal Intégral - Chronique / WYTCH HAZEL

Epique et superbement mélodique

Pour connaître les points saillants de la biographie et de la discographie de ce quartette anglais aux croyances chrétiennes affirmées, je vous renvoie à la chronique du prédécesseur de V-Lamentations (cliquez ici). Depuis ses débuts, le groupe a recours à une formule bien particulière, qu’il décline inlassablement, combinant les qualités du Heavy Metal épique à celles du Hard Rock mélodique.

Imaginez les mélodies de WISHBONE ASH (période Argus évidemment), de WARLORD, de SARACEN et de MAGNUM (à ses tout débuts) et vous obtenez des compositions concises, seul le morceau de clôture, Healing Power, brisant le cap des quatre-cinq minutes pour se hisser à plus de six minutes. Qui plus est, nos preux chevaliers ont recours à des tempos majoritairement médium, parfois lents, plus rarement portés jusqu’au trot enlevé (le début d’I Lament en ouverture d’album). N’attendez donc pas des cavalcades effrénées !
Pareillement, au niveau de l’apport des guitares, il ne faut s’imaginer des riffs conquérants. Même quand les riffs sont servis en saccades nerveuses, le mixage ne les rend pas essentiellement. Non, les guitares prennent nettement le dessus à l’occasion des solos, tous construits en fonction de la mélodie, et des plans de guitares jumelles qui font toujours un effet frissonnant.
Au niveau du chant, le guitariste Colin HENDRA conserve un chant clair et modulé, renforcé fréquemment par des harmonies. Là encore, nous sommes bien loin des vocalises acrobatiques et impérieuses qui caractérisent très souvent le Heavy Metal épique. Il n’empêche que les lignes de chant dans un registre clair et médium- se trouvent mixées en avant, la moindre intonation portant ses fruits immédiatement.

Une fois de plus, WYTCH HAZEL remporte la mise, conservant un haut niveau d’excellence, grâce à sa foi en sa si singulière recette. Cela dit, quelqu’un qui découvrirait le groupe aujourd’hui pourrait avoir du mal à distinguer tel ou tel album, même si prise de son et mixage ont subtilement amené l’ensemble à des niveaux de nuances rares. Quelles sont les options qui s’ouvrent pour le groupe ? Renforcer l’impact mélodique ou l’ambition épique ? Pourquoi pas développer une dimension progressive grâce des compositions plus longues et plus complexes. Une chose est certaine, les quatre chevaliers errants peuvent se contenter de sortir des albums de cet acabit, nous serons toujours au rendez-vous.

Vidéos de Woven cliquez ici, Elements cliquez ici et The Citadel cliquez ici

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