Métal Intégral - Chronique / GREEN CARNATION - A dark poem part i : the shores of melancolia

Prog metal aussi lumineux et fluide que poignant

En dépit d’une belle longévité (formation en 1990), le combo norvégien GREEN CARNATION ne fournit aujourd’hui que son septième album. Loin des débuts marqués par un Death Metal tortueux et complexe, la formation s’épanouit de longue date dans un Metal progressif que l’on n’hésiterait pas à qualifier de lumineux si les thématiques abordées dans les textes n’étaient aussi sombres. A telle enseigne que GREEN CARNATION débute un triptyque qui ne respire pas la joie de vivre mais dont on espère qu’il rétrécira les délais de parution des albums !

Dans ses primes années, le groupe s’est frotté à des formats carrément ambitieux ; souvenez-vous de l’unique morceau du second album Light Of Day, Day Of Darkness, d’une durée d’une heure ! Devenu plus raisonnable avec le temps, il n’empêche que seuls deux morceaux descendent en dessous des sept minutes, le final Too Close To The Flame défonçant le cap des neuf minutes. Pour autant, on s’ennuie fort peu dans ces cadres imposants, GREEN CARNATION n’ayant pas coupé les ponts avec une certaine puissance rythmique, qui vient en soutien souple des guitares plus mélodiques et, surtout, du chant clair et posé, merveilleux émetteur d’émotions.

Le groupe va même jusqu’à renouer franchement avec le Metal extrême avec le titre The Slave That You Are, joli prurit Black Metal qui fait oublier la fin un peu étiolée du morceau précédent, Me My Enemy. Rien de révolutionnaire, au contraire, on se situe dans une démarche volontairement régressive, impeccablement maîtrisée, jusqu’à un break de chant clair splendide. Moins rapide, plus clair, le final témoigne une fois de plus d’un art consommé !

Composition la plus ramassée de l’album, l’éponyme joue la carte de la clarté et d’une fausse simplicité, contredite par des breaks habilement agencés, avec à la clé une gestion dramatique de tout premier ordre.
Monument placé en queue de disque, Too Close To The Flame s’avère en fait le titre idéal pour découvrir l’album, notamment grâce à ce don pour équilibrer des plages multiples, dont chacune se trouve délivrée avec aplomb et limpidité. Dans sa démarche progressive, GREEN CARNATION refuse l’empilage stérile des séquences successives ; chacune d’elles possède sa raison d’être et sa logique propre. Tout l’art consiste à faire cohabiter harmonieusement ces fragments, ce à quoi le groupe réussit à la perfection.

Maintenant, nous attendons la suite…

Vidéos de In Your Paradise cliquez ici et de The Shores Of Melancholia cliquez ici

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