Métal Intégral - Chronique / FLYING CIRCUS

Entre prog et hard

Quoiqu’ayant découvert ce groupe allemand tardivement, nous en avons chanté les louanges à deux reprises (cliquez ici et la compilation cliquez ici) et nous allons réitérer avec ce nouvel album, qui marque certes les 35 ans d’existence du combo, sans pour autant révéler la moindre lézarde dans sa construction Prog, à forts intrants en provenance du Hard Rock.

Parmi les ingrédients franchement progressifs, citons le violon électrique du claviériste Rüdiger BLÖMER et la mandoline du bassiste Roger WEITZ, deux instruments qui conduiraient logiquement à rattacher le groupe à la première vague du Rock progressif à partir de la fin des années 60. Or, l’ADN de FLYING CIRCUS plonge bien plus profondément ses racines dans la seconde vague du Prog (à partir de la seconde moitié des années 70), avec KANSAS en tête de gondole.

Comme son illustre prédécesseur, FLYING CIRCUS combine à merveille des sonorités rares – on n’entend pas tous les quatre matins un solo de violon électrique ou un arrangement de mandoline ! A côté de ces éléments exotiques, cohabitent des composents typiquement progressifs : guitare acoustique (le bel instrumental And You Rest), claviers cristallins, chant clair et passionné. Le tout au service de compositions parfois longues : l’introductif A Talk With The Dead s’impose à plus de huit minutes, suivi par Movie Moments (7’51), The Time Machine (6’23). Même les compositions plus concises comportent leur lot de séquences imbriquées.

Si on veut tâter la verdeur Hard qui constitue indéniablement un versant de l’identité du groupe, on doit se fier à la guitare de Michael RICK, toujours présente, souvent élégamment acide, pas forcément adepte de la démonstration au premier plan. On n’oubliera pas les lignes de basse franchement lourdes, maintes fois présentes au côté du jeu subtil et adaptatif du batteur Ande ROVERIGO.

Par-dessus ce substrat instrumental riche, le chant clair et concis de Michael DORP domine et dicte les ambiances avec maestria, refusant de choisir entre Prog et Hard modéré. Dans un registre médium, notre homme délivre des lignes vocales claires et dynamiques, un rendu légèrement voilé venant pimenter le rendu global. En somme, nous avons le meilleur des mondes Prog et Hard.

Au total, nous tenons là une collection goûtue de savoureuses brochettes de compositions progressives, souvent épicées de sauce Hard Rock, voire Blues rock (A Sweet Thing Called Desire). L’atout majeur de cet album réside dans sa capacité à agencer une combinaison d’influences fort diverses, laquelle aboutit à un rendu contemporain dans son acception globale, bien qu’ancré dans les fondamentaux d’antan. Jouissif !

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