FUNERAL - Gospel of bones
Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :
MP3
- Année : 2024
Provenance du disque : Reçu du label
9titre(s) - 66minute(s)
Site(s) Internet :
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Label(s) :
Season Of Mist
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  (17/20)
Date de publication : 09/11/2024
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Doom superbement réinventé
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Pas forcément ni le premier arrivé, ni le plus distinctif en matière de Funeral Doom Metal, le groupe norvégien FUNERAL a eu la lucidité de s’éloigner progressivement de ses inspirations extrêmes initiales, au profit d’un Doom Metal assez gothique, déployé sur les albums As The Light Does The Shadow (2008), Oratorium (2012) et, après une absence discographique de neuf ans, Praesentialis In Aeternum (2021). Seulement, en 2022, un changement dans la composition du groupe permit à celui-ci de renouveler une formule trop attendue pour demeurer passionnante. Cette année, le chanteur Sindre NEDLAND, présent depuis 2010, quitta FUNERAL. Mais le plus intéressant n’est pas tant ce départ que l’arrivée qui s’ensuivit. En effet, le successeur, Eirik P. KROKFJORD, s’avère un authentique chanteur d’opéra, évoluant dans un registre de bariton ! On apprend par ailleurs la formation embauche de surcroît un violoniste à temps plein, Ingvild JOHANNESSEN. Deux recrutements qui pouvaient laisser à craindre une dérive vers un Metal symphonique ô combien galvaudé…
L’écoute de Gospel Of Bones rassure amplement : FUNERAL demeure un groupe de Doom, dont l’univers baigne littéralement dans la noirceur ! Plusieurs paramètres démontrent le maintien du groupe dans le giron du Doom Metal. En premier lieu, soulignons la domination hégémonique de la lenteur, combinée à la pesanteur des rythmiques, au sein desquelles les riffs de guitare se font âpres et massifs, sous-tendus par le soutien tendu et massif de la basse de Rune GANDRUD. Le batteur Anders EEK assure quant à lui une scansion massive, austère et lancinante.
Loin de se contenter de débiter des riffs de bûcherons, les guitaristes Stian KRÅBØL et Morten SØBYSKOGEN, multiplient les inserts mélancoliques et les solos concis, toujours construits autour d’une progression mélodique. Le rendu répond à un certain classicisme qui ancre les compositions dans les fondamentaux du Doom.
Autre élément fréquent dans certaines franges du Doom : la longueur des compositions. Pas moins de sept titres (sur neuf) s’étirent entre plus de sept et à peine moins de dix minutes. Non seulement ces formats imposants permettent d’installer des séquences rythmiques hypnotiques, mais ils permettent surtout d’éviter toute monotonie en installant quantité de breaks et de changements d’ambiances, au profit exclusif d’une dramaturgie sombre et torturée (gothique et Doom, en somme).
Tout ce dispositif quasi-traditionnel se trouve rehaussé par les apports des deux impétrants, au chant et au violon. C’est ainsi qu’en sus des arrangements de claviers, les interventions d’Ingvild JOHANNESSEN au violon classique et au Hardanger (ou Hardingfele, soit un violon adapté au registre traditionnel norvégien) rehaussent et diversifient considérablement les textures et les ambiances.
Très spécifiques dans un contexte Metal, les lignes de chant impeccables et expressives délivrées par Eirik P. KROKFJORD conviennent parfaitement aux atmosphères gothiques développées par FUNERAL, tout en évitant les singeries démonstratives qui accompagnent trop souvent le recours de vocalistes classiques. Particulièrement bien arrangées (chœurs, harmonies), les prestations réussies du nouveau venu se trouvent enrichies par des invités : duo avec une chanteuse classique sur une partie de l’imposant Too Young To Die, deux prestations en registre clair et fragile du vocaliste de l’inclassable groupe BEYOND DAWN.
Impeccablement renouvelé, le Doom gothique de FUNERAL regagne incontestablement en attractivité dramatique, les intrants classiques (parfois discrètement Folk également) s’avérant de magnifiques exhausteurs.
Vidéo de l’album : cliquez ici
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